Un film qui vous laisse sans voix à la fois par sa beauté onirique , sa violence et la fragilité des êtres qu'il présente à jamais bouleversés par le terrible événement qui a marqué leur existence. La rencontre est -elle possible entre ces deux là que sont Mattia et Alice ...si économes de mots, si barricadés dans la souffrance qui se dit dans leur peau même: ce "moi-peau" scarifié, sacrifié, tatoué...? ils y sont si mal! N'est ce pas un moyen à la fois de marquer leur différence, et de sentir leur existence? . Pas de cadeau pour la différence dans cette société de la norme, la solitude est aussi absolue et fascinante que celle des nombres premiers.
La violence vient de leurs pairs mais aussi de leurs pères, de leurs mères, de ces adultes qui chargent leur enfance de ce qu'ils ne peuvent assumer eux mêmes par inconscience: enfants faire valoir, enfants qui ont perdu le droit à l'insouciance et portent la culpabilité et la honte, leurs géniteurs refusant leur responsabilité d'adultes.
Une pure réussite que ce film surtout en version originale italienne.
Quelle poignante douleur dans le hurlement de ce petit Mattia de 8 ans pleurant dans la boue la disparition de sa jumelle autiste laissée sur un banc par honte afin de se rendre à une fête seul:
" pour une demi-heure, je reviens, tu ne bouges pas Michella".
Si la violence peut-être belle, alors elle l'est ici!
↧