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Les vaches seront bien gardées… par Jules Félix

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La peur qui régna à Paris et dans l’ouest francilien pendant le début de la semaine a définitivement convaincu les parlementaires les plus réticents qu’il fallait faire une quatre-vingt-dix-septième réforme sur la sécurité des personnes et des biens. Le projet de la nouvelle loi qui sera présenté au conseil des ministres de mercredi prochain entend ainsi pallier le manque de coordination des informations concernant le tireur fou. Ce quinquagénaire, qui avait fait de la prison il y a une vingtaine d’années dans une sordide histoire de quatre meurtres (c’est lui qui avait fourni l’arme), a pu se balader dans les rues et le métro pendant six jours en toute liberté avec un fusil à pompe dans son sac sans être inquiété par personne. Le pire, d’ailleurs, c’est que la police l’a retrouvé uniquement grâce au témoignage d’une personne (après la publication de sa photo) et pas par le recoupement d’informations multiples comme les caméras de surveillance, l’adn et d’autres informations restées confidentielles. Par conséquent, dès que ce texte sera promulgué, il établira de façon éclatante l’incapacité aux malotrus d’exercer en toute impunité. Il ne s’agira pas de surveillance mais de protection du citoyen. À ce titre, l’avenir s’avère très rose (et même rouge de confusion). En effet, à la naissance, au moment de son inscription à l’état-civil, chaque bébé aura d’office un prélèvement sanguin où sera identifié son adn. Le code génétique sera intégré au sein d’un nouveau fichier au ministère de l’Intérieur. Parallèlement, une puce radioélectronique et géolocalisable en permanence sera introduite dans une partie sous-cutanée de la tête, généralement derrière l’une des deux oreilles. Quant aux personnes nées avant la promulgation de cette loi, chaque habitant du territoire aura un délai de six mois pour se faire implémenter ladite puce et apporter un échantillon sanguin. Au bout de ces six mois, toute personne n’ayant pas procédé à cette formalité et faisant partie de l’un des fichiers suivants : état-civil, fisc, sécurité sociale, casier judiciaire, candidature à des concours publics, registre du commerce, permis de conduire, carte grise, pôle emploi, caisse d’allocations familiales, clientèle des banques nationales, clientèle des fournisseurs d’accès Internet, clientèle des opérateurs de téléphone, etc. sera considérée comme ayant commis un délit et sera sanctionnée d’une amende pouvant atteindre cinq cent mille euros. Des partenariats avec facebook, twitter, et même pointscommuns, sont en cours de négociation pour recouper les informations que la DRCI jugera utiles à ses investigations. Dans les antichambres du pouvoir, au-delà de l’objectif purement sécuritaire (« si on ne fait rien de mal, on ne peut pas être contre » assène simplement le ministre en charge du dossier), on insiste sur deux autres aspects particulièrement positifs. Sur le plan sanitaire, cela donnera une large connaissance des groupes sanguins de la population et améliora la santé publique. Cela aidera aussi la recherche médicale à mieux comprendre certaines pathologies et permettra de trouver plus facilement des donneurs de sang ou d’organes (le cas échéant) pour des greffes. Mais c’est surtout sur le plan économique que le gouvernement entend communiquer au maximum, après avoir perdu la bataille impossible de l’inversion de la courbe du chômage à la fin de l’année. En effet, on assure à Bercy que ce sera une entreprise française qui sera chargée de fournir les soixante-sept millions de puces électroniques (au contraire de l’écotaxe). Cette loi sera donc un moyen décisif de redressement productif par ce marché fort juteux. (On rappelle également dans les milieux autorisés que l’obligation faite aux animaux domestiques de porter une puce électronique à partir de 2011 a fortement accru la demande intérieure). L’étape suivante est déjà dans les tuyaux parmi les projets scientifiques du ministère de l’Intérieur. Il s’agirait d’accoupler un circuit imprimé avec des synapses humains. L’opération avait commencé dans les années 1990. L’objectif est assez simple : prévenir l’accomplissement de tout acte criminel en encadrant la conscience. Les chercheurs ont déjà affirmé qu’ils étaient en bon chemin. Me voilà rassuré, l’État veille (et gère)…

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