"Le temps passe, et il fait tourner la roue de la vie comme l'eau de celle des moulins."
Il est des lieux magiques ou l'âme enfantine persiste et nous prend par la main pour nous conduire sur des chemins d'amitié
J'ai tant aimé lire Marcel Pagnol , lorsque j'étais enfant ! Le petit Marcel était un fidèle compagnon et ses récits de soleil ou pouvaient parfois couler de sombres larmes menchantèrent longtemps
"Je laissais tomber cette larme noire : elle éclata comme un soleil."
Savoureuses chronique de l'enfance, ou Pagnol évoque sa famille et tout un assortiment de personnages hauts en couleur et émouvants. Augustine et Joseph ses parents , la tante Rose ,L'oncle Jules , le petit frère Paul , et cette petite sur dont on ne saura jamais le prénom...
Ou il fait revivre l'ami fidèle complice de cette jeunesse provençale, décor d'une initiation à la vie et à la beauté de la nature. Lili des Bellons mort à 20 ans au front
« Il s'approcha : c'était un petit paysan. Il était brun, avec un fin visage provençal, des yeux noirs, et de longs cils de fille. Il portait, sous un vieux gilet de laine grise, une chemise brune à manches longues qu'il avait roulées jusqu'au-dessus des coudes, une culotte courte, et des espadrilles de corde comme les miennes, mais il n'avait pas de chaussettes (...).Il (...) me demanda :
"Qui tu es ?"
Pour me donner confiance, il ajouta :
"Moi, je suis Lili des Bellons.
- Moi aussi, dis-je, je suis des Bellons."
Il se mit à rire :
"Oh ! que non, tu n'es pas des Bellons ! Tu es de la ville. C'est pas toi, Marcel ?"
"Avec l'amitié de Lili, une nouvelle vie commença pour moi."
Ou il ressucite sa mère tant aimée Augustine , son père Joseph , instituteur et amateur de chasse
« Mon père, qui sappelait Joseph, était alors un jeune homme brun, de taille médiocre, sans être petit. Il avait un nez assez important, mais parfaitement droit, et fort heureusement raccourci par sa moustache et ses lunettes, dont les verres ovales étaient cerclés dun mince fil dacier. Sa voix était grave et plaisante et ses cheveux, dun noir bleuté, ondulaient naturellement les jours de pluie.Il rencontra un jour une petite couturière brune qui sappelait Augustine, et il la trouva si jolie quil lépousa aussitôt. Je nai jamais su comment ils sétaient connus, car on ne parlait pas de ces choses-là à la maison. Dautre part, je ne leur ai jamais rien demandé à ce sujet, car je nimaginais ni leur jeunesse ni leur enfance. Lâge de mon père, cétait vingt-cinq ans de plus que moi, et ça na jamais changé.
Ils étaient mon père et ma mère, de toute éternité, et pour toujours. »
Marcel Pagnol naquit à Aubagne à quelques kilomètres de Marseille
Ses parents décidèrent de partir vivre à Marseille ou il passa son enfance et son adolescence. Pendant les vacances, scolaires son père instituteur loue, avec loncle Jules, son beau frère une maison dans les collines, la "Bastide Neuve" à proximité du petit village de La Treille.
Arriver à La Treille, était une grande expédition , chargés de provisions de paquets lourds et encombrants la famille effectuait un long périple pénible, sous un soleil de plomb Jusquau jour où Joseph Pagnol rencontra un ancien élève dAubagne, Bouzigue, chargé de lentretien du canal dirrigation qui longeait les propriétés Bouzigue en détenait, les clés . Il en donna le double à son instituteur et par ce raccourci en suivant le canal, cela diminuait grandement le trajet.
En 1941,Pagnol devenu Réalisateur décide de créer une Cité du Cinéma et par un incroyable hasard il achète le Château de la Buzine. Château dit de "leffroi" du second tome de ses "Souvenirs dEnfance", "Le Château de ma Mère". Lieu qui effrayait tant sa maman adorée.
Son inconsolable Augustine,tremblante , pleurant devant le terrible garde , et devant son petit Marcel impuissant
Marcel qui écrit...
"J'ai écrit ce livre pour apprendre aux petites filles comment leurs fils les aimeront un jour..."
Le circuit "Marcel Pagnol", vous mènera aux lieux évoqués dans La Gloire de mon Père , le Château de ma Mère, le Temps des Secrets, mais également aux lieux de tournage de ses films
Passez lui dire un petit bonjour au cimetière de la Treille ou il repose auprès de sa maman la douce Augustine
Sa tombe une simple dalle de pierre de Cassis, ou ces mots sont inscrits
Marcel PAGNOL
ET LES SIENS
Et cette épitaphe empruntée à Virgile:
"FONTES, AMICOS, UXOREM DILEXIT"
("Il a aimé les sources, ses amis, sa femme")
↧