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Était-ce mieux "avant" ? par Jules Félix

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Eh bien, voici un anniversaire qui ne passe pas inaperçu, le 4 février 2014. Dix ans que Facebook existe dans les esprits. Dix ans que le premier profil Facebook a été créé à Cambridge (dans le Masse-à-chaussettes, pas en Angleterre) et dix ans que son créateur, Mark Zuckerberg, qui à l’époque n’avait que dix-neuf ans, dirige ce réseau social mondial qui est devenu tentaculaire (tout comme Google). Aujourd’hui, Zuckerberg possède près de vingt milliards de dollars et a été le plus jeune milliardaire du monde à l’âge de vingt-trois ans (félicitation à lui). Ce n’est qu’à partir du 26 septembre 2006 que le site est accessible à tout le monde, enfin, presque, aux plus de treize ans, mais cela n’empêche pas les enfants de s’y inscrire, il suffit juste de changer de date de naissance. Facebook en 2007 : http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=63947 http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=65994 Soixante-dix-huit langues sont disponibles, dont le latin, ou encore, le français, qui est arrivé sur les écrans le 10 mars 2008. Il y a actuellement vingt-huit millions d’utilisateurs en France. La barre du milliard d’utilisateurs dans le monde a été franchie le 4 octobre 2012. Aujourd’hui (plutôt, au 29 janvier 2014), il y a un milliard deux cent trente millions d’utilisateurs, sur un total de deux milliards et demi d’internautes que compte le monde. Bref, un taux de 50%. Seulement soixante-sept millions de comptes seraient des fakes. À comparer avec Twitter (deux cent trente-deux millions), Linkedln (deux cent cinquante-neuf millions) et Viadeo (cinquante-cinq millions), ainsi que QQ (huit cent seize millions : le premier réseau social chinois). Neuf cent quarante-cinq millions ont utilisé Facebook en décembre 2013 avec leur smartphone. En août 2008, l’ensemble des utilisateurs ne représentait que cent millions personne, ce qui fait, d’après mes calculs, qu’en décembre 2016, ça dépassera …les dix milliards d’utilisateurs réguliers, dont (forcément) au moins trois milliards de fakes. Facebook a fait presque huit milliards de dollars de chiffre d’affaire en 2013 (essentiellement grâce à la publicité) et au dernier trimestre 2013, cela correspondait à deux dollars quatorze par utilisateur. Il y avait au 31 décembre 2013 près de onze milliards et demi de dollars de trésorerie. Le site emploie près de quatre mille salariés dans onze bureaux américains et dix-huit bureaux à l’étranger (dont un à Paris) et dégagera un bénéfice probablement supérieur au milliard de dollars pour l’année 2013. Facebook a déposé aux États-Unis mille trois cent vingt brevets dont sept cent soixante-quatorze déjà enregistrés et à l’étranger, deux cent quatre-vingt-dix dont quatre-vingt-seize déjà enregistrés, et est en train de racheter six cent cinquante brevets AOL à Microsoft. En outre, cela fait cinq cents téraoctets (To) supplémentaires à stocker chaque jour. En août 2012, la mémoire de Facebook contenait cent pétaoctets (Po), soit cent mille téraoctets. Bref, ce site est devenu une véritable institution, celle de l’histoire personnelle de tout le monde, plus ou moins ouverte au reste de la planète. Il ne restera plus qu’à assurer le service après-vie, en mettant une croix près du nom et en plaçant le profil dans une sorte de cimetière virtuel géant lorsque l’heure sera venue. En juin 2013, une grave faille de sécurité des données privées a fait découvrir que ses propres contacts pouvaient devenir les pires ennemis dans le domaine de la vie privée. Ainsi, lorsqu’un utilisateur charge son carnet d’adresses, chacune de ces adresses reste indépendamment du profil du propriétaire de ces coordonnées. Si bien que des données privées peuvent être fournies au site contre la volonté des premiers concernés à cause de la négligence d’amis ou de relations (email, téléphone, adresse postale etc.). Tout est expliqué ici : http://packetstormsecurity.com/news/view/22713/Facebook-Where-Your-Friends-Are-Your-Worst-Enemies.hml Certains ont certainement déjà dû recevoir une demande pour s’inscrire sur le site (du reste, d’autres réseaux sociaux font de même). Tout est fait comme si c’était un message personnel mûrement réfléchi de l’expéditeur, alors qu’il n’en est rien, l’expéditeur ne sachant même pas qu’il a envoyé de tels messages. Mais les intrusions dans la vie privée sont bien plus nombreuses qu’on pourrait l’imaginer. Ainsi, rien que le bouton (débile car puéril à mon sens) "J’aime" présent depuis février 2009 sur de nombreux sites Internet (en particulier les grands médias) permet à Facebook de connaître le comportement d’internautes qui ne sont pas forcément inscrits sur le site. Cette intrusion est telle que le Land du Schleswig-Holstein avait imposé le 20 août 2011 à tous les sites Internet hébergés dans la région de retirer ce bouton, considérant qu’il était contraire aux lois sur la protection des données privées (par exemple, le fait qu’untel ait lu tel article à telles date et heure). En tout dans le monde, il y a eu mille cent trente milliards de "J’aime" en quatre ans, et le rythme est de plus de quatre milliards et demi de "J’aime" par jour ! En France, chaque utilisateur a environ cent soixante-dix-sept amis, et presque deux milliards de "J’aime" sont cliqués chaque mois. La Commission nationale de l’informatique et des libertés qui, depuis 1978 en France, surveille avec attention tous les risques d’empiètement sur les libertés privées, a juste encouragé les utilisateurs à faire gaffe (notamment à propos de la géolocalisation couplée à l’utilisation d’un smartphone, possible en France depuis le 30 septembre 2010) : « Dans la mesure où vous pouvez indiquer votre position à tout moment, le premier risque est de dévoiler trop d’informations sur vous. Par exemple, publier sa localisation au cours de la journée peut conduire à dévoiler aux cambrioleurs potentiels vos horaires de présence ainsi que votre adresse. Il faut garder à l’esprit que lorsque vous ajoutez un nouveau lieu, celui-ci sera accessible à l’ensemble des membres de Facebook et qu’il sera compliqué de le supprimer. Il faut donc éviter d’y faire figurer des informations personnelles » (c’est un avis rendu le 20 octobre 2010). Malgré cette grave et angoissante mainmise d’une entreprise privée (américaine) sur des informations très personnelles, il y a toujours un nombre croissant pour venir s’y agglutiner, avec un réel potentiel de développement en Asie (en Inde entre autres), hors la Chine pour qui c’est presque interdit (seulement quatre cent mille utilisateurs en 2011) et qui a ses propres réseaux sociaux comme QQ, créé en 1999, QZone, créé en 2005, ou encore Sina Weibo, le Twitter chinois, considéré comme la seule source d’information sociale et culturelle des Chinois, créé en 2010 (réseaux qui peuvent, eux aussi, aider à organiser des manifestations ou des grèves illégales, voir mon com’ sur Foxconn). Foxconn : http://www.pointscommuns.com/lire_commentaire.php?flag=L&id=109147 Certes, à côté des inconvénients, il y a un grand avantage, celui de la facilité de pouvoir échanger des nouvelles à tout son petit environnement social parfois éclaté dans le monde, sans nécessité d’échanger des messages personnels à chaque ami. Et pourtant, je trouve justement que les relations bilatérales sont les plus constructives et les plus savoureuses. Pour finir, une information capitale. Selon les plus perspicaces des archéologues, le site pointscommuns serait plus vieux que facebook : des pages profils auraient été découvertes datant de l’automne 2003. Étonnant, non ?!

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