Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

La grande lessive, du moyen-age... aux temps modernes par Capucine7434

$
0
0
C'est en zappant que je suis tombée sur le télé-achat un dimanche matin et que je me suis rendue compte comme il est facile aujourd'hui d'acheter tout et n'importe quoi avec une facilité déconcertante, et que cette histoire m'est revenue en mémoire... L'un des premiers achats que Fanny avait été amenée à faire quand elle s'est mariée, c'était une planche à lavée... On ne la trouvait pas dans le commerce, Elle l'avait donc commandée au menuisier ainsi qu'une planche à découper... Elle s'était aussi équipée d'une bassine lessiveuse, indispensable pour faire bouillir le linge de maison. Ne souriez pas mes petites dames, il y a soixante ans, si les bourgeoises avaient une bonne qui se chargeait de l'entretien de la maison et des petits lavages, et que le plus souvent elles donnaient leur linge de maison à laver à la lavandière,... pour la petite jeunette qu’était Fanny, la lessive était un vrai casse-tête... Le lave-linge n'était pas encore rentré dans les foyers, le salon des arts ménagers venait à peine de présenter les premiers modèles familiaux. Rien à voir avec nos lave-linge actuels, il fallait effectuer manuellement les diverses opérations, trempage, lavage, plusieurs rinçages et essorage manuel entre deux rouleaux... Le jour de lessive à cette époque, avec ou sans machine vous mobilisait toute votre journée... Bref, une femme au foyer avait de quoi s'occuper, et malgré sa jeunesse se trouvait fourbue après une journée de lessive... Mais la technologie avançait à grands pas, et si les premiers modèles n'étaient pas très performants, d'année en année les modèles s'amélioraient pour arriver au semi-automatisme, puis au tout automatique... Avec l'arrivée des bébés, Fanny avait toujours plus de linge à laver,... Marius travaillait en costume et se changeait chaque jour... De plus avec la musique, venaient s'ajouter les tenues de scène que Fanny entretenait... Pantalons blancs et chemises blanches... Les costumes et les vestes fantaisies allaient au nettoyage chez le teinturier... Fanny avait bien tenté à plusieurs reprises de faire un appel du pied, mais Marius avait un argument fallacieux qui la déstabilisait, la culpabilisait: - "Ma mère n'a pas de machine à laver, elle travaille au dehors et lave même les draps"... Fanny avait beau dire qu'ils étaient quatre, qu'elle entretenait tout le linge de la famille y compris les draps, et ses tenues de musicien, rien n'atteignait Marius, il était sourd, fermé, buté... Et les années passaient,... Les jours de grande lessive, Fanny, la tête dans la baignoire, frottait, lavait, rinçait, tordait, rinçait encore et encore, et tordait son linge avant d'aller l'accrocher à l'étendage... Elle se relevait cassée, le dos en lambeaux... Neuf ans déjà qu'elle trimait quand, surprise, un heureux événement s'est profilé à l’horizon... Non, non ! pas de lave-linge en vue, mais la venue d'un nouveau bébé... Marius n'a pas apprécié, comme si il était étranger à l'affaire, mais fanny et ses petits, eux étaient ravis... Malgré le mal de mer et les nausées, elle s'acquittait de ses tâches sans broncher, mais son dos lui faisait de plus en plus mal. Elle n'avait pas pour habitude de se plaindre, seule comptait pour elle que ses petits et son homme soient en bonne santé. A cette époque, en cas de besoin, le médecin de famille se déplaçait à domicile. En ce début février 1962, son fils aîné était fiévreux en rentrant de l'école, ce qui inquiétat Fanny, aussi a-t-elle appelé le médecin pour qu'il passe après ses consultations. Marius était déjà rentré à la maison, et elle venait juste de finir sa grande lessive quand le docteur a sonné à la porte... Elle est allée lui ouvrir, à peine relevée de la baignoire, donc encore pliée... - "Comment Fanny, dans votre état vous n'avez pas encore de machine à laver ?" Puis se tournant vers Marius, - " Monsieur B. vous n'avez pas les moyens d'acheter une machine à laver pour la famille ?" Piqué au vif, mais surpris Marius n'a pu que dire : " Oh mais si..." - "Bien, a dit le docteur, voyons de quoi souffre ce grand garçon..." Dès que son fils a été remis, Fanny est allée se documenter chez les différents commerçants d'appareils ménagers, puis par acquis de conscience en a parlé à son père, électricien à l'EDF, qui pourrait l'aider dans son choix... Marius n'avait pas l'air pressé de faire cette acquisition, et n'a rien trouvé de mieux de mettre Fanny à contribution en lui disant que ce serait son allocation de mère au foyer qui financerait le lave-linge... Le seul argent dont elle pouvait disposer librement, mais qui servait aux faux frais pour ne pas grever le budget familial... C'est chez un ami de son père qu'elle a trouvé la machine de ses rêves, une Scholtès semi-automatique a hublot, qui lui a été livrée deux mois plus tard,... le temps de mettre de côté le premier apport, trois cents francs de l'époque, le solde ayant été réglé à raison de cent cinquante francs chaque mois pendant dix mois, après le passage de l'agent payeur des allocations familiales... Grâce à son père, Elle avait obtenu trente pour cent de réduction... Les jours de lessive, maintenant elle restait à côté de sa machine juste pour ouvrir et fermer l'eau, un ouvrage à la main, heureuse de ne plus avoir à se casser le dos sur la baignoire,... bien que les premières fois qu'elle la regardait tourner, le brassage alterné du linge lui donnait le tournis... Et dire qu'aujourd'hui, il est inadmissible de ne pas avoir tout...dès le début. Capucine7434 le 8 février 2014 http://www.clg-st-exupery-andresy.ac-versailles.fr/IMG/pdf/lave-linge_valentin_44.pdf

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Trending Articles