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Filles de joie par BARDAMU

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Les réverbères ponctuent mon trajet d’œillets rouges. Je ne sais pas pourquoi, pourquoi ils me fascinent. Je ne sais pas. J’imagine que c’est parce qu’ils contiennent le contraire des trajectoires. Les réverbères ils ne vont nulle part. Ils oscillent. Ils portent en dedans un petit allumeur. Une image délicate de l’homme. Une image cruelle de l’homme les fusille à l’aube. Ils meurent et le cirque de la profonde foutrerie humaine se ramène. Il gagne. Il grignote. Il est armé d’ouvre- boites. Il ouvre ouvre ouvre ouvre ouvre la grande boite de cirage d’où le magicien insomniaque et sans mains tire les oreilles du soleil rouge malheureux. Rien à dire….. C’est correct … Les nuits nous protègent. Notre Dérision déraison des nous est câline. Debout contre les réverbères nous attendons que les hommes nous regardent avec les yeux doux. Je ne sais pas pourquoi, pourquoi je compte les pas qu’il y a entre leurs corps d’acier. Je ne sais pas. Mes talons m’empêchent au- delà d’’eux de marcher. Le petit allumeur allume nos clopes à chaque fois. Et dans son âme en feu je vois bruler, pétiller la joie. Rien à dire …C’est correct.. Aux pieds des réverbères..Candélabres ou tout ce que tu veux chéri.. Il y à des années que je vielle au grain en vue de me surprendre. De me faire la peau, avant que le troupeau armé d’ouvre-boites me monte à l’assaut. Le magicien insomniaque et sans mains pourra-t-il me défendre ? Je ne sais pas pourquoi, pourquoi la vague s’enroule autour de son propre vide. Son sexe. Sa chevelure. Les petits allumeurs nous ont gardés de la mèche d’amadou trop vite consumée. Les tracés en rouge sur la carte sont de lignes fossiles. Les allumeurs savent que les miroirs des phares sont infiniment perdus pour nous. Sirènes nous chantons des chants majeurs qui aux trottoirs nous cloue. Sirènes nous hurlons. Entrer sortir vite ! Sortir du costume d’écailles pris dans les filets du poissonnier Haut talons nous ne pourrons jamais marcher. Sortir entrer. Bateaux usines. Chambres froides chair froides. Rien à dire.. C’est correct. Le magicien insomniaque et sans main feuillette des magazines avec ses doigts de pied aux désirs caresses. Papier glacé aussi nous tient emprisonnées. Les réverbères ponctuent mon trajets d’œillets rouges . Je ne sais pas pourquoi, pourquoi lorsque leurs voitures ralentissent quelques choses s’ouvre à la hauteur du nombril. Un brasero posé sur une ile de couleur verte. A la chaleur de mon ventre, les petits allumeurs se réchauffent l’hiver. Lorsqu’ils frottent leurs mains justes à cet endroit-là les pierres du briquet brillent de tous leurs feux. et voila que d’un coup je me suis travestie de rimmel désespoir. Je n’en ai pas eu l’habitude puisque fille de joie je suis. Avant quand ça me prenait j’écartais les papillons venus sur moi se bruler les ailes. Seuls les hommes cruels avaient le droit d’entrer dans la lumière blanche et dénudée. Les projecteurs nous fond fards et masques au centre de la scène nocturne. IL était facile de les oublier. Avant je n’avais qu’effleuré l’immense possibilité des prisons qui nous séparent. Dès l'aube c’est la coulée lente vers le café noir. Les petits allumeurs ont mis leurs vêtements de deuil.

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