Au jeu des familles, comme carte du tendre, c'est lui qu'elle avait pioché. Lui, l'homme marié. Et quand bien même il avait joué carte sur table, et quand bien même elle n'avait pas renchéri sur sa mise, elle n'avait pas pour autant rebattu en brèche les cartes à venir.
Au jeu de dames, c'est l'atout cur qui s'était imposé à lui. Et quand bien même il eut voulu une simple aventure, et quand bien même il n'envisageait pas de remise en je, il n'avait pas pour autant arrêté de s'engager sur le rouge flamboyant.
L'attrait du je autre les avaient menés à entamer une partie devenue peu à peu collée serrée même s'ils savaient que leur pas de deux seraient comptés. Peut-être leurs corps à cur qui les laissaient exsangues devaient cette intensité à l'imminence permanente d'une fin annoncée.
Ou alors il était question de sentiments, mais les en-je étaient trop risqués pour l'envisager ainsi, aussi ces maux-là étaient tabous entre eux. Valait mieux fuir ces mots de peur qu'ils ne se sauvent, puisqu'ils ne pourraient les sauver de l'impasse dans laquelle ils s'étaient engouffrés.
Même s'ils avaient toujours cru ne pas s'aventurer sur ce terrain- là, les règles leur étaient connues d'avance . Aucun joker n'amortirait l'issue fatale. La perte se profilait avant même l'annonce. Nul ne sortirait gagnant à ces je de l'amour et du hasard. Cupidon, pour se distraire, avait empoissonnés ses flèches pour mieux fausser les enjeux.
Ils ne dérogeraient pas à la règle. De toutes façons, les histoires d'A finissent mal en général.
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