Cahier de vacances par Street

Chaque été c’était la même chose, on nous faisait le coup du cahier de vacances qu’il fallait faire tous les jours pour nous occuper (les vacances étaient longues à cette époque, pas pour rien qu’on les appelait les grandes vacances) et pour nous faire travailler. J’ai naïvement essayé la même pratique avec mes enfants. On se reproduit et on reproduit… Mais bernique, eux n’ont rien voulu entendre, « on n’est plus dans l’ancien temps maman ». L’autorité non plus n’est plus ce qu’elle était ! Evidemment, on s’appliquait à faire ce f….. cahier de vacances, on n’avait pas vraiment le choix et on le donnait à l’école à la fin des vacances. Une année, surprise, le directeur de l’école entre dans la classe avec sa blouse grise et son air des grands jours pour me remettre le prix du « plus beau cahier de vacances ». En ce temps-là, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, les prix, tu te demandais si c’était vraiment un cadeau ou plutôt une « corvée » qui se serait déguisée en cadeau pour mieux t’arnaquer, ah le petit côté sadique des instit ! et l’air dépité de l’heureuse élue ! Eteinte d’un seul coup, la petite lumière qui s’était allumée dans les yeux. Déception, ce n’était pas la collection verte…mais deux « beaux livres » avec photographies vieillottes en noir et blanc, ceux que la librairie devait avoir depuis 20 ans en stock et dont elle n’arrivait pas à se débarrasser ai-je pensé un peu plus tard. En plus, il a fallu dire merci. Je les ai toujours dans la bibliothèque (pas eu des tonnes de prix non plus, faut comprendre), l’un sur « l’Alhambra de Grenade » et l’autre sur « le pays la Reine de Saba ». Depuis je les ai feuilletés, jamais vraiment pris le temps de les lire. Aujourd’hui je l’ai fait et je ne le regrette pas, je suis en mesure de te dire que je viendrai te visiter, j’apporterai les présents de ma belle contrée telle la reine de Saba se rendant chez le roi Salomon et je te poserai également des devinettes pour savoir si tu as été sage … Dans ce livre, j’ai trouvé une petite carte des éditions Magnard qui m’adressaient leurs compliments pour le Prix reçu avec cette citation en exergue : « je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé ».