"La mélancolie, à laquelle l'époque avait donné le nom anglais de spleen, hante Nerval comme beaucoup de ses contemporains. Mais si elle est un « mal du siècle », la mélancolie est aussi pour le poète une réminiscence obsédante de la gravure d'Albert Durer intitulée justement Mélancolie. "
J'ai roulé ma bosse
Dans les couloirs désaffectés
Des établissements hospitaliers
Mais sous mes roues il y avait un os!
Que de tours de roues et de bosses sautées
Ont accompagnés mon parcours peu banal
Au regard des autres et qui pourtant
Se trouve être le quotidien de petits et de grands,
Se baladant dans ce couloir breton,
J'ai rencontré un jeune à peine plus age que mon garçon
Sourire aux lèvres roulant dans les couloirs
Lui couché sur le ventre fendant le vent vers quelques joies dérisoires.
Une fin de semaine, la première, à errer dans les couloirs,
Nous ne sommes qu'une trentaine à rester là
Séparés des nôtres pas des kilomètres,
La solitude du coeur s'installe après l'euphorie de la semaine
Profitant de ces moments de calme,
Pour se poser, oublier, s'évader
Regarder la mer et se croire au club
Mettre son cerveau en éventail.
Ecouter sa musique et tâcher d'écrire,
De transmettre son histoire, désirant en rire
Par delà les mots qui cours sur la toile
Vous envoyer par dessus l'eau des étoiles
Ces étoiles sont elles de mer ou bien des cieux
Elles sont en tous sens mes mots de lumière
Mes mots de poussière, mes mots de misère
Elles font briller les larmes de mes yeux.
Loin de tout, exilée dans un quartier réservé,
Réservé aux blessés médullaires,
Réservé aux enfants non similaires
Réservé à ceux qui pour vivre, vivent cachés.
Et voilà que la mer s'agite au loin,
Les mouettes poussent leur crie de joie
Les voiliers font une ronde
Qui donne envie de filer vers le bout du monde,
Encore des horaires qui résonnent,
De la tendresse qui s'envole
Des sourires qui s'évanouissent
En s'enfuyant loin, loin de cette maison stérile.
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