Sans vouloir gloser sur la trinquette,ce type la n'était pas du genre a jouir sans étrave.
Lorsqu'il s'engagea dans cette aventure initiée par le Sunday Times,en juillet 68,Bernard Moitessier agé de 43 ans,avait déja écumé quelques océans,tiré des bords dans nombre d'archipels.Mais la ,il s'agissait d'un défi un peu fou ,et inédit a l'epoque:Le tour du monde a la voile en solitaire,sans escales,sans assistance,et sans maillot de bain.
Le vainqueur de l'epreuve devait se voir remettre un chèque de 5000 livres sterling,et un joli trophée pour décorer sa cheminée.
Pour cela,il lui fallait boucler un tour du monde par les 3 caps:Bonne espérance,Leeuwin au sud ouest de l'Australie,et enfin le cap Horn.
Il partit seul ,sans renfort,de Plymouth un jour d'été,pour accomplir sa révolution.Il ne revint pas au port.Son récit,"la longue route"relate cette odyssée,et la lente transformation que ce voyage opèra sur lui,au point qu'il renonça a revenir en europe encaisser l'argent et la gloire,a moins que l'idée de revoir femme et enfants ne l'en dissuada.
Pas meme une radio a son bord,pour dialoguer avec ses congénères,ses moyens de communication se réduisait a un tir pierre avec lequel il balançait des messages sur le pont des cargos qui croisaient sa navigation.C'est ainsi qu'il manqua assommer un marin,le loupant de peu.
Le reste du temps ,il taillait le bout de gras avec les mouettes,débattait avec les albatros,mais ne montait jamais sur ses grands chevaux de mer.
Au sud de la Nouvelle Zélande,il fut sauvé du naufrage par une bande de dauphins qui réalisèrent un vrai ballet aquatique pour l'informer du danger:insensiblement,joshua avait changé de cap et se dirigeait vers une zone d'ecueils,sans que son pilote n'eut pris la mesure du danger.C'est alors que surgirent"une ligne serrée de 25 dauphins,nageant de front passant de l'arriere a l'avant du voilier,puis tout le groupe virait a droite a 90 degré".La scène se répéta une dizaine de fois ,jusqu'a ce que le navigateur ne s'aperçut de son erreur ,et ne changea de cap.
Il s'acheminait desormais vers le cap Horn.Les vents puissants emportaient le voilier qui filait au surf.La crainte des icebergs devint sa principale crainte.Mais une bonne etoile veillait sur ce marin,et il passa le cap horn de nuit,sans meme le voir.
La partie semblait gagnee,mais alors qu'il remontait vers l'Europe,l'idée de rejoindre la civilisation lui répugna,et il poursuivit son sillage jusqu'a Tahiti,considérant que 5000 livres
ne valaient pas 5000 bouquins.Videz cinq bouteilles pour lui,il vous ecrira 5 messages des 5 océans.Après pour les lire vous vous débrouillerez ,alcooliques!
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