Dans la douce fraicheur d'une après midi d'automne en Bretagne, nous nous étions croisés en contaminés que nous sommes, par ce fléau contre tous les "anti" s'égosillent, en fait nous étions mis au soleil pour déguster notre pause cigarette-café en toute tranquillité.
Il était là dans son fauteuil , l'air triste et abattu d'un cocker malheureux, de ces regards où la larme pointe le bout de son nez et où la poitrine se serre pour la retenir. Je ne peux jamais m'abstenir d'aller parler, à un compagnon ou une compagne d'infortune, quand je croise se regard plein de douleur.
Je me suis approchée de lui en demandant depuis combien de temps il se trouvait en ce lieu d'une voix éteinte il me dit depuis lundi, OK, t'inquiète les premiers jours on est paumés mais après tu vas voir on se sert les coudes, il me dit s'appeler Jean-Phi, moi j'aime le nommer Droopy toujours à cause de ce regard!
Nous conversons de nos dérapages, de notre vie que l'on croyait brisée, et puis lui de son épouse fidèle et câline, il a de la chance elle est restée, ils habitent dans le coin, donc ils se voient presque chaque jours, moi je lui parle de ma ville de mon Amour, de la Bretagne que j'aime aussi, de mes trois dernières années de rééducation fichues en l'air car inexistantes, et de notre chance d'être ici, de pouvoir se soigner dans ce lieu superbe, ce climat vivifiant et qui nous pousse à aller au delà de nous même.
Droopy a toujours son regard triste, je lui propose de nous rejoindre à la soirée galettes du lendemain, nous nous retrouvons autour du feu qui pétille, une immense cheminée au centre de la salle détente, les uns font les crêpes, les autres griller les saucisses quelques amuses gueules, et voilà les yeux de droopy pétillent, il sourit, nous plaisantons je suis contente il a repris un peu de confiance la chaleur du feu, de l'amitié et de la solidarité ont réveillé ce regard de chien battu, il peut dire «I'm the happy dog»!!!!
Voilà de ces rencontres, pleines de chaleur et de douceur, le lendemain en salle de kiné, je le vois debout dans l'appareil de verticalisation son épouse assise à ses côtés, il me sourit, et me dit merci, mais de quoi Ami, ici c'est tous pour un et un pour tous.!!
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