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Philippe Katerine, Comptines pour adultes par Green_arts

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Philippe Katerine Comptines pour adultes J'entendais sur France Inter la chronique d'une journaliste à propos du dernier album de Philippe Katerine. Elle disait ceci "Qu'il la mange sa banane et qu'il nous foute la paix". Intrigué par la violence de sa réaction, je commençai à m'intéresser plus avant à la nature de la glose journalistique à propos du disque. Elle est de deux ordres : la dithyrambe ou la lapidation. Philippe Katerine a tout pour déranger : sa laideur, la facilité apparente de ses textes qui reposent le plus souvent sur cinq mots au plus, leur caractère souvent dérangeant. Et pourtant, nous sommes mis en garde dès la seconde chanson : "tu parles, bla bla bla" … L'univers dans lequel on est immédiatement plonge est un étrange mélange de réminiscences enfantines délayées dans les névroses assumées de l'adulte. On se réjouit de la chanson éclat de rire "La moustache", mise, puis enlevée, puis remise ; comme de la savoureuse ritournelle "Comment tu t'appelles ? - Philippe", qui tourne en boucle. Les artistes qui font des succès avec rien agacent. Mais il faut être sacrément doué à notre époque pour sortir un disque tel que celui-ci. Bien sûr, s'il rencontre un tel succès, c'est parce qu'il reflète une aspiration à la franche déconnade. Cette gratuité vulgaire et kitsch passe souvent mieux dans les galeries d'art contemporain qu'à la radio : "Bonjour je suis la reine d'Angleterre et je vous chie à la raie…". Pourtant, les oreilles ont aussi besoin de respirer différemment, même des grossièreté. La chanson "Je veux faire un film avec une femme nue et un handicapé, pourquoi ?" constitue bien l'acmé du délire de Philippe Katerine. Etrange volonté qu'il ne comprend pas lui-même et il en interroge pour cela son père et sa mère, qui s'interrogent en miroir. C'est à la fois insupportable et profondément touchant, d'entendre cette confession de famille, drôle aussi. On lui reprochera enfin que ce n'est pas en hurlant "J'aime tes fesses" que l'on fait avancer le schmilblick. Et pourtant, les deux textes-slogan "Liberté, mon cul" et "Juifs, Arabes" se contentent de l'essentiel. C'est d'une efficacité redoutable. Infantile, gratuit et vulgaire ? ou enfantin, décalé et provocateur ?

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