Moi je suis seule mais la nuit m'appartient. En parfaite égoïste que je suis, dit-il, ce soir, je me l'accorde mienne et tant pis pour les autres s'ils regardent comme moi ses loupiotes et ses voiles gris, ce soir, c'est rien qu'à moi tout ça parce qu'avec mes caprices de grande petite fille toute tyrannique, c'est comme ça, lalalalala.
Faudrait que je me thérapique la psychotique qu'il me dit. Pas faux mais là, l'est couché, alors à moi la folie de la grande nuit (presque) toute noire. Je me transforme sitôt le baiser rituel échangé, en louve qui préfère Krug à Garou pasque quand Spencer il crie, c'est plus joli que le beuglant québécois.
Ouais tout ça n'a aucun sens. Blabla et bla, pipi de moineau pas encore sorti de l'oeuf. Pas grave, ici, c'est un peu l'Etrurie, alors une bile qui fuit mal de plus, ça passera comme ça passera. Et tant pis si ça soule. N'aviez qu'à faire autre chose d'abord que de trainer ici, na !
Alors que disais-je ? Bah rien au fond. Fait beau hein ? C'est bien les vacances hein ? Bon ok, j'arrête.
Alors on y va.
Je l'ai fait mon petit grand rêve. A presque 32 piges, je suis sensée l'avoir trouvé ma stabilité qu'on disait que j'allais forcément trouver, comme tout le monde pasque forcément que ça arrive à tout le monde qu'ils disent pour se rassurer. Le mec ? Je l'ai. L'appart avec terrasse sans vis à vis au dernier étage plein ouest , je l'ai . Le taff, je l'ai. Il paie ce qu'il paie mais il a au moins le mérite d'être prenant alors c'est forcé que l'argent devient secondaire ( malin mon boss hein).
Alors là, ben, on a plus le droit de se plaindre. Ou alors on fait sa princesse, comme il dit. C'est vrai quoi, on a tout ce que l'on a jamais espéré, rêvé, construit pour. Alors on est sensé se chuter, faire comme disait la mère , petite, " pense aux éthiopiens qu'ont rien, hein tu vois, la soupe de bettes, ça passe tout seul". Slurp...
Bon c'est vrai qu'en classe Madame Carlier elle nous traumatisait avec Kouchner qui débarquait avec son sac de riz et que si on ramenait pas lundi une boîte de lentilles pour l' Ethiopie, ben on était pas quelqu'un de bien. Du coup, reslurp aussi sec et sans moufter. Au fond, ça devait l'arranger ma mère pour me faire avaler ses soupes vertes. Et critiquez pas ses méthodes pasque la parfaite maman, elle existe pas et que si on critique ma maman, ben, je risque de taper.
Bon là, devant mon verre de rouge, sur ma terrasse, je pense à ces Ethiopiens pour me dire que tout ça est bien par rapport aux Ethiopiens, mais rien n'y fait. Le seul Ethiopien qui me cause, c'est Haile Gebrselassie et ses médailles d'or au 10 000 m. Pardon pour tous les autres, mais moi mon kiff, c'était Haile commené par Bernard Faure et Patrick Montel, mes nounous éternelles. Lui au moins courait pour quelque chose et en plus décrochait l'or.
Bon Haile, et moi je cours après quoi ? Que dirait les Bernard et Patrick de cette cavalcade ahurie?
A l'heure des premiers bilans, on a juste envie de sortir du stade, échapper aux notes, commentaires, critiques. Non je ne ferai pas la Une de l' Equipe malgré ma première place au cross du collège en 6e( héhé !). Le stade il tourne tout rond et même si j'arrive la première, c'est pasque j'aurai tourné plus vite que les autres en cercle ( ouais en ellipse je sais mais c'est pareil). Alors bon, I Can't Get No Satisfaction?
J'ai peur que les bouclettes et les gilets de peau envahissent mon corps et que je me mette à hurler " J'veux menfuiiiiiiiiiiiiiiir quand tu es dans mes bras ". Dis, Haile, j'en fais quoi de ma Nicoletta et de tout ça ?
Faut conclure, la page est déjà longue. Paraît que ça fatigue les longs textes. Right. Y a pas de chute. Ou alors la mienne façon Diniz, mon super héros. Mais là je me la péterai un brin tout de même. Faut pas m'en vouloir. La trentaine, c'est le flip tout de même.
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