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BLOCAGES DE LA CIRCULATION La Louche du Coach, octobre 2010 par Jules Elysard

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BLOCAGES DE LA CIRCULATION DE LA CIRCULATION « L’Europe repose donc sur quatre principes fondamentaux : la libre circulation de biens, de services, de capitaux et de personnes. Cette dernière a subit de multiples évolutions. Il s’agit de savoir en quoi consiste réellement ce principe de libre circulation des personnes au sein de l’Union européenne, donc de s’interroger sur ses fondements, son contenu et ses effets. » http://www.oboulo.com/signification-principe-libre-circulation-personnes-22901.html La libre circulation a d’abord été celle DES BIENS ET DES SERVICES. C’est celle qui a fait débat depuis plus deux siècles. On l’appelait déjà le libre-échange et elle reposait essentiellement sur l’absence de barrières douanières. LA LIBRE CIRCULATION DES CAPITAUX ET DES PERSONNES est une notion plus récente. On sait que l’apparition de l’homme sur terre est difficile de définir avec précision dans le temps et dans l’espace (nous serions tous des Africains). Les recherches les plus récentes permettent d’affirmer que la notion de LIBRE CIRCULATION DES CAPITAUX serait apparue presque simultanément en Europe et en Amérique : - en Europe en 1986 avec l’Acte unique européen qui définit les quatre libertés fondamentales : CIRCULATION DES BIENS, DES SERVICES, DES CAPITAUX ET DES PERSONNES - en Amérique en 1989 avec le consensus de Washington, « corpus de mesures standard appliquées aux économies en difficulté face à leur dette (notamment en Amérique latine) par les institutions financières internationales siégeant à Washington (Banque mondiale et Fonds monétaire international) soutenues par le Département du Trésor américain ».(Wikiped) On remarque que ces apparitions coïncident avec la chute de l’illusion communiste. On remarque également que, d’un côté de l’Atlantique, LA LIBRE CIRCULATION DES CAPITAUX a rejoint celles DES BIENS ET DES SERVICES, mais qu’elle était accompagnée de la LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES. Ces quatre libertés fondamentales s’inscrivaient dans l’idée européenne qui était peut-être aussi porteuse d’une illusion. En revanche, de l’autre côté de l’Atlantique, il s’agissait simplement d’une politique réaliste. Wikiped la définit comme « Solution-type à la crise de la dette de l’État » et la résume ainsi : « En Amérique latine, la « décennie perdue » des années 1980 avait été marquée par une profonde crise économique, une hyperinflation dévastatrice, la déstructuration sociale et des instabilités politiques. La crise de la dette extérieure, écartant le sous-continent des marchés financiers, le priva d'investissements extérieurs, avec un transfert net (négatif) de ressources financières, de près de 25 milliards de dollars en moyenne annuelle, en direction du Nord. Le capitalisme a toujours été mondialiste. Par essence. En langage un peu hégélien (ne lésinons pas) : la mondialisation n’est que LE DEVENIR-MONDE DU CAPITAL ou le DEVENIR-CAPITAL DU MONDE (variante : LE DEVENIR-MONDE DE LA MARCHANDISE ou le DEVENIR-MARCHANDISE DU MONDE). Bien sûr,de nos jours, les services et les biens peuvent circuler et être délocalisés avec une vitesse accrue. Et avec l’informatique et l’internet, le capital peut circuler et être délocalisé instantanément. La libre circulation des personnes est plus problématique. Elle ne l’est pas pour celles qui possèdent un important capital, un capital financier ou capital intellectuel monnayable. Les premières peuvent circuler presque aussi vite que leur capital (même si la téléportation n’est pas encore au point, techniquement parlant). Et les travailleurs hautement qualifiés peuvent bénéficier DE LA MOBILITE ET DE L’IMMIGRATION CHOISIEs, s’expatrier, découvrir l’Amérique comme des conquistadors. C’est la mondialisation heureuse, les délocalisations radieuses des personnes qui accompagnent le mouvement, la CIRCULATION DES CAPITAUX, DES BIENS ET DES SERVICES. Les autres travailleurs n’ont qu’une mobilité réduite et ne peuvent que subir les délocalisations de leurs activités. DU BLOCAGE Mais en général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l'extrême l'antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C'est seulement dans ce sens révolutionnaire, Messieurs, que je vote en faveur du libre-échange. Marx. Discours sur le libre échange (1848) A l’idéalisme de la conception européenne s’oppose donc la conception réaliste des anglo-saxons qui ne s’embarrasse de la libre circulation des personnes. Ces DEUX CONCEPTIONS DU MONDE, on les retrouve dans DEUX CONCEPTIONS DE L’EUROPE et de son union. Jacques Attali les évoque en passant ces deux conceptions à la page 231 de son Verbatim III . Il rapporte une conversation du 1er mai 1989 avec un ministre allemand qui lui assure que « l’harmonisation (fiscale) sera décidée au niveau européen. Et là, nous serons aux côtés de la France et nous vous soutiendrons. » Pas dupe, Attali remarque : « Rien n’est moins sûr, car le Chancelier cèdera sûrement alors aux Britanniques ». La construction européenne est depuis ce moment sous influence anglo-saxonne. L’union monétaire est décidée (sans les Britanniques). L’union fiscale (qui pouvait aller jusqu’à un protectionnisme européen) ne verra pas le jour. C’est le début d’un blocage institutionnel que les traités successifs ne résoudront pas. On parle de divorce entre les peuples et les élites, de déclin européen… Parfois, ce sont des questions de sécurité intérieure qui obligent des gouvernements nationaux à bloquer la circulation de certaines personnes (par exemple, les Roms), revenant ainsi sur l’esprit des traités qu’ils ont imposés à leur population quelques mois plutôt (on parlera d’opportunisme et de réalisme politique). Mais un autre type de blocage advient de temps en temps : c’est celui de la circulation des avions, des trains, des bus. A cause d’un volcan dans une île que la prospérité financière a quitté. Ou à cause d’un mouvement social qui contrecarre (provisoirement) la LIBRE CIRCULATION DES MAUX ET DES SEVICES (dans ce dernier cas, la presse se déchaîne et parle de prise d’otages). Enfin, concernant les délocalisations évoquées plus haut, SI DU POINT DE VUE DES DOMINANTS ON PEUT PARLER DE LIBRE CIRCULATION, DU POINT DE VUE DES DOMINES, ON PEUT PARLER DE BLOCAGE : quand une multinationale ferme un site ou rompt avec un sous-traitant pour des raisons de rentabilité financière. Les futurs chômeurs sont alors bloqués dans leur situation ("laborieuse") . Là, la communauté financière dit généralement : « Circulez, y a rien à voir. Ce sont les aléas de la mondialisation. C’est la destruction créatrice chère à Schumpeter». Si l’émotion est trop forte, si la presse s’en fait l’écho, Laurence Parisot, avec son faux air de Pierre Richard, dit qu’elle aussi elle a un cœur gros comme ça et qu’elle est émue. Le président et son fidèle Estrosi s’indignent et montrent leurs biscotos. Mais si ces futurs chômeurs se laissent aller à bloquer leurs dirigeants pendant quelques heures voire quelques nuits, ira-t-on jusqu’à dire qu’ils débloquent ? On sera fondé cette fois à parler de prise d’otages. Quant à la déclaration de Marx, elle pourrait être reprise en souriant par un Daniel Cohn-Bendit malicieux, mais ni par Besancenot, ce guévariste post-moderne, ni par Melenchon, ce sans-culotte contemporain. Elle pourrait être reprise sans rire par Alain Minc qui se prétend marxiste. Et Emmanuel Todd, qui prêche pour un protectionnisme européen, serait contraint de faire une mise au point. Mais on sait que Marx avait le sens de l’humour et de la provocation

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