Woody Allen tisse à l'envi les liens qui unissent les protagonistes de ses films, qu'ils soient amoureux, amicaux, familiaux, rôdé qu'il est à démêler l'écheveau des sentiments humains. Chez lui, "mettre la zizanie mais la mettre bien..." résonne comme un crédo, une philosophie, un état des lieux, , un hymne à la vie, une déclaration! Une déclaration d'Amour à la vie...pas à quelqu'un de précis comme il est de bon ton de le faire en certaines circonstances, à certaines personnes qui vous pompent l'énergie pour en faire sortir la dépendance... Ce sont des affaires de malheureux qui ne savent pas quoi faire de leur vie, ils trouvent bon d'être enfouis dans le manque, à se baiser pour donner du tournant brusque aux heures qui passent, mais ils oublient que l'homme n'est pas une bête et qu'il a mieux à faire. Brouiller les pistes, les enchevêtrer, marier l'absurde et le plausible ne pas savoir où il va mais y aller quand même parce que l'amour du chemin est plus fort que la destination! Exhulter dans l'étincelle de la friction, repousser toujours plus loin les limites des territoires, aller à la rencontre de celui que nous sommes dans son altérité la plus crue...
Grégory Corso a dit : " L'errant ne rejoint personne, il rencontre..." Exit les contrats, les serments, le durable, le figé, les jardins secrets à préserver...De l'air, de l'espace, des communions fugaces et légères comme le sacré contenu dans une hostie...pas de dogmes, de croyances et de garde-fous...le bordel c'est la brocante de l'imaginaire, la caverne d'Ali baba, le sésame pour les passions néfastes mais tellement excitantes, tellement vibrantes, la vie quoi! Et ça, Woody Allen en connaît un rayon... Courir après le bonheur??? Vanité des vanités et poursuite du vent...et en plus avec le risque de le perdre, le bonheur....Que nenni! Ne rien posséder de plus que ce que l'on prend...Se glisser subrepticement dans le désir de l' autre..." dé-rober"(déshabiller), qui ménage le passage entre "ravir et ravissement"...
"Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu..." est une phrase sortie tout droit de la bouche d'une voyante, qui instille à doses homéopathiques de l'espoir, du rêve, des illusions à une femme vieillissante abandonnée par son mari après 40 ans de vie commune...Il est dit aussi que les illusions font parfois plus d'effet que les remèdes...Sinon comment pourrions-nous tenir toute une vie parsemée de mensonges, de trahisons, de mirages, s'il ne nous restait pas, au moins, la place de l'imaginaire qui s'arrange toujours pour nous aménager des "sorties de secours", une petite lumière vers laquelle se diriger lorsque nous sommes submergés de néant...
Chez Woody Allen le "tragique" tourne toujours à la comédie...Pour lui, la vie est une farce monstrueuse que l'on se doit de traverser avec humour et légèreté...."keep cool man"....c'est la vie...ça va passer!!!
↧