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bon par Malis

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1815-1914 "Ci-git Louison qui ne fit jamais son âge, tant elle s'adonna à la masturbation" Cette épitaphe, je l'ai lue hier au cimetière du Père Lachaise. Je soupçonne l'oeuvre d'un jésuite. Ou une blague. Elle est encore visible le temps qu'on veut. Pour la constater, il suffit d'emprunter l'allée B193, ensuite c'est le neuvième tombe sur la gauche, juste après la sphinge qui tend les bras façon Sarah Berhardt en guise de supplique à je ne sais quel amour-propre qui l'aurait négligée. Plus gothique, on peut également s'introduire à la nuitée dans le sépulcre humain par une brèche assez étroite concédée par des précaires casqués pour travaux de restauration de la muraille. C'est au niveau 365 de la rue saint Maur. Ah oui, justement, petite précision, si vous préférez visiter Louison de nuit, il est plus prudent de vous munir d'une lampe à faisceau discret parce que le veilleur de nuit connaît d'avance vos arguments et vous retourne en deux coups de cuillère à pot : il vous en coûtera soit une amende, soit, si vous êtes radin, fauché ou curieux, une punition assez coton inspirée à ce maître-chanteur par ses obsessions du moment. Il est bi et armé. Louison! j'ai ricané longtemps sur ta tombe, puis j'ai honni ta misère morale, envié les voluptés de ta solitude, puis tangué au frais du marbre avant de m'endormir repue, le nez écrasé contre tes mandragores. Le matin, c'est le gardien qui m'a réveillée d'un toc toc sur l'épaule...

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