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Les hommes et moi par Botticella

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Ô vous les hommes ! Je vous aime En vos migrations de géants Qui abolissent les frontières du temps des météores de glace Vous avez fait de moi la femme Qui ploie et qui désarme En vos rivières de pluie et de brume profonde J’attends sans cesse le rubis de votre âme Les bras de votre force éblouissante Que les marins chantent et enchantent Sous la force de votre regard cristallin J’entends l’écho de vos murmures De vos chants diamantés Qui embrasent mes ports Ô vous les hommes ! J'aime vos liens de cristal Vos cordes de métal et vos fils d'acier qui enrubannent mon corps J'aime vous attendre en des méandres de dune En vos déserts d’attente Au fond dos crépuscules de faïence Et de vos vagues de ciel embrasé Vous avez fait de moi une femme Dans l’ambition de vos désirs Qui perlent sur l’écrin de mon corps désarmé Aux portes de la nuit Aux matins des soleils d'embruns Sous les ogives de vos temples d'or Vous êtes au creux du temps qui explose sous le choc de vos voix d'océan Grands artificiers de mon espace Vainqueurs des clameurs du tourment En vos corridors de lianes serpentines Ô vous les hommes ! Vous êtes nef et fief Château et espérance Sur la falaise des puissances limpides Sous les flots exubérants des perles bleues du temps de jade Dans les vagues d'argent de vos souffles Qui coulent tendrement sur mon dos Et glissent dans l’ogive ocrée de mon cou Dans la nébuleuse de vos artifices de soleil Vous êtes nef et ciel Plongés dans les refrains du cosmos Qui caressent l’écrin de ma patience En vos fronts de clarté Ô vous les hommes ! Je vous aime Vous les sorciers de soie et de vigueur Vous êtes lianes pendues à mon cœur Artificiers des vents d'extase Sourciers des pluies océaniques Brillants vainqueurs de l'amour fou Vous avez fait de moi une femme Celle qui plie et se glisse dans vos chimères Qui écoute vos sanglots gaufrés Vos impatiences de guerriers Celle qui comprends vos destins Et vous emmène plus loin Vers les corridors de l'espace Vous avez fait de moi cette femme Qui aime plonger au coeur de votre peau de vent impétueux Au fond de ces transports de fièvre Où vous devenez la clameur universelle Ô vous les hommes ! Vous avez fait de moi cette femme Si longue et si limpide Étendue dans vos digues Sur le voile bleuté des mirages de sel Dans la force de votre écrin de feu Au fond de l'espérance bleue des désirs assouvis Dans les fossés d'algues et d'écume Sous les courbes aventureuses de l’amour indécent Où s'aventurent les frissons de vent et de chaleur Lorsque le destin brille aux fibres de l'instinct Sous les orages fous de vos extravagances A l'intérieur des oracles de sable Et des forêts de lune Où le rêve a brisé les voiles des lentes incertitudes Ô vous les hommes ! Vous comblez mon destin Sur la colline sombre de vos yeux somptueux Au bord de cet espace des aurores En vos sourires d’ambre Et vos baisers de branches Sur le pli de vos paupières acidulées Sous les tempêtes vagabondes de l’espace Où vos regards se lissent dans la mousse des songes Dans l'écume fastueuse des silences de la mer Sous les soleils antiques de l'espérance Loin des pluies de la vie Ô vous les hommes ! Vous m’avez rendue femme Dans l’océan pourpré de votre peau Sous vos gestes de braise argentée Où coulent des crépuscules de métamorphose De senteurs et d’extase Dans le regard nouveau de votre brasier de sang Qui brûle dans les nuits de l'éternité Au fond des corridors bleus de l'infini Ô vous les hommes ! Je vous aime Dans les battements de la mer Où l’océan se noie Au fond de cette violence de vos cascades de corail Vagabonds de feu et de vagues Où votre âme de vigueur se cambre Aux frontières des instincts vagabonds Dans l'espace bohémien de vos sourires perlés Vous avez fait de moi l’autre femme Émergeant du grand spasme Aux couleurs framboisées des Tropiques Je vous aime Dans cette renaissance aux senteurs des ondes de jasmin A l’infini des mystères de vos chants Au fond de la nuit du silence Dans les strates éblouies des parfums de l’enfance Où l’éclair immense du rêve de notre âme a jailli Au fond des terres de la matière consumée Où la brûlure rejoint l'étreinte Ô vous les hommes ! Je suis devenue la femme en vous Je suis celle qui consume l'écrin de votre brasier Je suis celle qui engloutit le feu de l'impatience Je suis celle qui s'étale et jaillit sur votre peau d'étain lustré Et disparait en votre chair de semence bleue Lorsque je deviens femme au rebord d'un espace recréé Entre vos bras de porphyre Dans la nuit de vos yeux de sorcier insoumis En vos gestes de lave féconde qui clament la folie Dans ces méandres de lune chaude et d'étincelles de roches frissonnantes Je suis celle qui vous aime Au fond du mystère abyssin de la vie Et de cet infini qui devient la lumière. Botticella

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