Mais la mienne était très bruyante. Couchée tard et levée tôt pendant quelques années, elle a interrompu mon premier sommeil et mis fin à mes nuits bien avant que le réveil ne sonne. Jenrageais au bruit de ses volets ouverts violemment hiver comme été à 6 heures tapantes. Puis, telle une abeille laborieuse, elle narrêtait pas de trottiner au-dessus de ma tête je pouvais suivre son parcours qui lamenait de la salle de bains à faire son lit et autres activités qui résonnaient dans le silence qui baignait limmeuble à ces heures tardives ou matinales.
Jen arrivais à guetter sa voiture le vendredi soir sachant que son absence pouvait signifier une vraie grasse matinée
la dame ne revenant alors que le lundi midi.
Oui, javais limpression de partager ses horaires, à défaut de sa vie. Une vie qui me semblait à limage de sa personne : grise. Des cheveux jusquaux chaussures, cette dame transpirait la tristesse. De visites, jamais (les murs ne sont pas épais), je lui imaginais une vie plus réjouissante loin de notre résidence, tout en doutant que cette femme qui ne dérogeait à ses horaires en aucune occasion puisse soffrir quelques plaisirs.
Cette semaine, visite des gendarmes
pas ceux dici, non non, ceux dune autre région.
« Pouvez-vous nous accompagner en tant que témoin, nous devons visiter lappartement de Madame X » ???
Retrouvée morte sur un chemin du Jura, les 59 années de sa vie dans son sac à main : une carte d'identité.
Depuis, le silence de lappartement du dessus est empli de tristesse, dangoisse, de secrets. Finalement, jaimais bien lentendre et elle me manque.
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