C'est l'automne, ici en Bretagne l'océan a revêtu son manteau gris vert.
C'est là dans ces couloirs blancs aseptisés du centre de Kerpape, que nous nous croisons, nous souriant timidement ou lumineusement ou parfois grisaillé comme le temps. Nous le rattrapons le temps le temps perdu, le temps oublié d'un instant, d'un voyage inexplicable, d'une attente interminable d'un mieux être, mais toujours en avançant, à roues, à pieds, à prothèses ou à béquilles.
C'est là dans cette journée d'automne un peu grise, un peu froide que le soleil est entré au centre, sous une apparence de bleu sublime, ce bleu si particulier, ce bleu qui protège de la chaleur du désert, ce bleu des Touaregs Maliens, ce bleu porté par cet homme magnifique, Moussa Ag Assarid.
Qui est Moussad? Un touareg de trente ans, qui a découvert la lecture à 13 ans grâce au petit prince de Saint-Exupéry, il vient là nous faire une conférence sur son rêve qui devient réalité, la création d'écoles des sables, pour les enfants Touaregs du désert du Mali.
Extrait « d'enfants des sables »
{Moussa et son frère Ibrahim ont grandi dans leur famille dans un campement touareg dans le désert malien. L'âge adulte leur a fait ouvrir les yeux sur le fait que la vie nomade ne pourra durer telle qu'elle est, et décident alors d'aider les enfants de leur communauté à « entrer dans leur leur époque » en leur construisant une école la première « l'école saint Saint-Exupéry ».}
Ce grand homme simple et fier, amène avec lui toute sa culture touareg, toute la chaleur de son désert, toute son envie de partager avec nous cette aventure. Il nous parle avec modestie de son cheminement, d'un homme qui a croisé sa route, son mentor qui lui a apporté sa soif d'apprendre et qui maintenant lui demande de lui apprendre car dans cette culture de l'autre, il est un message fort chaque homme s'enrichit au contact d'un autre, recevoir de l'autre, donner à l'autre échanger les uns avec les autres afin de s'enrichir chacun du savoir des autres! Quelle leçon, quelle force dans ces quelques mots.
Nos enfants ne se rendent pas comptent de la richesse qu'ils ont à aller à l'école puisque cela fait parti de leur quotidien, les enfants petites roses bleues des sables, eux ont une soif d'apprendre qui les poussent à aller vers ces petites écoles, où ils vont être séparés de leurs parents pendant près de 9 mois.
Au cours du petit film présenté on découvre les vieux bédouins, qui parlent avec Moussa, et qui ont envoyé leurs fils et quelques fois leurs filles, là il y a encore du travail pour changer les mentalités, car un enfant au campement c'est des bras pour garder les chèvres, aider la famille, mais ces hommes sages ont compris que l'existence même du peuple touareg ne pouvait survivre sans l'instruction des jeunes générations, et de l'échange de savoir qu'ils transmettrons tout en préservant les valeurs de leur peuple.
Un petit tour au milieu du campement du père de Moussa, nous fait entrevoir cette vie de nomade et ce désir de la conserver grâce à l'instruction et aux jeunes touaregs qui auront franchis la ligne de l'autre monde sans jamais perdre l'objectif que c'est pour garder l'indépendance des hommes bleus du désert. Cet homme sage reconnaît qu'il évolue dans sa mentalité et qu'il est presque prêt à envoyer sa fille de 6ans à l'école, comme le dit Moussa, nous devons mon frère et moi montrer l'exemple et sans le soutient de notre famille cela ne peut se faire!!
Ce fût une belle soirée passée en compagnie des Touaregs dans ce petit coin de Bretagne avouez que cela a quelque chose d'étonnant, et que le soleil est entré par le bleu des Touaregs, dans cet univers clos qu'est le centre, et j'ai pu voir les enfants illuminés de ce soleil, les adultes façinés, et les curs réchauffés. Que du bonheur Merci Moussa Ag Assarid d'avoir planter votre tente un moment au milieu de nous.
Kerpape le 18 novembre 2010
POUR INFORMATION : (copié)
Les Touaregs au Mali
Le Mali, avec Bamako pour capitale, est un des pays les plus pauvres d'Afrique. Ce pays d'Afrique de l'Ouest d'une superficie de 1,2 millions de km² est un des cinq pays dans lesquels vivent les Touaregs. La plupart des Africains noirs du peuple malien, les Bambaras et les Songhaïs, vivent au sud le long des fleuves et pratiquent l'agriculture. Les deux-tiers de cet immense pays fait partie des régions désertiques et semi-désertiques au nord desquelles vivent, comme nomades et semi-nomades, les Touaregs à la peau claire et les Maures, appelés aussi "les Maliens blancs". Ils ne représentent environ que 6% de la population totale et se concentrent dans les régions de Tombouctou, Kidal et Gao.
En 1990, un massacre des Touaregs au Niger conduisit à une révolte armée qui s'étendit rapidement au Mali. Les terribles sécheresses des années 1974 et 1984 durant lesquelles les nomades perdirent une grande partie de leurs troupeaux et ainsi leur seule base de subsistance furent à l'origine de ce conflit. Plusieurs milliers d'entre eux moururent de faim, de nombreux autres fuirent la misère danles pays voisins. L'aide alimentaire promise par l'étranger disparut dans les poches des politiciens corrompus et réapparut sur les marchés du sud. Presque tous les postes administratifs et politiques importants sont occupés par les Bambaras et les Songhaïs, à la suite du refus des Touaregs de donner à leurs enfants une formation scolaire, Au lieu de cela, pendant la période coloniale ils envoyèrent à l'école les enfants de leurs anciens esclaves, les Noirs. Ce qui leur assura par la suite un avantage décisif.
La guerre civile du Mali, provoquée en première ligne par le non développement sciemment et intentionnellement voulu par le Nord, la destruction des troupeaux par les sécheresses, l'inégalité sociale et la répression gouvernementale, dura cinq ans et laissa derrière elle une, terre dévastée. Des centaines de milliers fuirent la violence en Algérie, au Burkina Faso et en Mauritanie où ils végétèrent dans des conditions épouvantables. C'est seulement sous le Président Konaré que les buts du traité de paix se concrétisèrent et semblent actuellement assures au Mali. Les réfugiés sont retournés en grande partie dans leur pays d'origine, les anciens rebelles ont été intégrés à l'armée régulière et l'infrastructure été rétablie (protection médicale, constructions de fontaines, d'écoles, reconstitution des terres cultivables et du cheptel). Les Touaregs eux-mêmes se tournent de plus en plus vers l'agriculture, ils s'associent à des coopératives et ouvrent des commerces au moyen de petits crédits. Et cependant, comme depuis des siècles, une partie d'entre eux voyage de nouveau à travers le désert.
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