Pierres à frissons
Recueillement des rochers, des pierres
Sur un temps rassemblé
Une provision, un bien à partager
Couvrant la montagne d'ombres, de lumières
Consonnes, voyelles perpétuées sur la terre
Langages secrets, chemins stellaires, burons bleus
Paupières frisant l'azur, pour un aveu
Douces oraisons dépassant les frontières
Rencontres dans la simplicité
Demain j'y penserai encore
Chérissant en mon sein ces trésors
Chaque pierre dit les choses
Est un signe, par lequel l'amour ose
Enfin avouer son nom :
-"Je suis là, devant vous en toute nudité
C'est un corps à corps entre nous
Sans que vous y pensiez
Rien n'est divisé, l'univers est un..."
Les pierres nous parlent sans fin
Peuplant notre vie
Elles sont la nuit apprivoisée
L'origine de l'univers préservée
Pierres, boutons de roses
Etoiles où la mémoire enclose
Eclaire l'empyrée
Iles entourées de mystères
Fleurissant l'immensité
Fruits d'une longue attente
Dentelles orageuses
Essaims de tendresse
Caresses contre l'espace ravivé
Troupeaux en fête
Âmes veillant d'autres âmes
Pierres à frissons
Epiphanies des jours nouveaux
Soleils éclatés, mimosas
Pierre je suis, ô femme, sous tes pas
Fécondé par ton innocence
Quand tu ne le sais pas !
Ma peau offre ses grains
A tes enchantements
Toi, qui a si peu pesé sur le monde
Te voilà enfin, après une absence millénaire
Les paysages sont en liesse
Le coeur de l'immensité, de pierre en pierre, bat
En nuées d'ivresse, que tu polis sans cesse
Faisant jaillir les sources
La vie entière
Je bois jusqu'à la lie tes éclats de lichens et de mousses
Que ta robe balbutie
Ocelant mon corps ravi
Je t'aime.
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