Un petit chou vient de traverser la voie du centre en son milieu, aussi vert quune enclume de bûcheron ; je lai vu, cest le fils de logre caché au fond du buisson du champ des Trois Printemps. Il sest échappé, oubliant son pantalon, plus vite que dame limace sur un chardon ardent. Le petit chou a volé un clou rouillé à son ogre de père qui y tenait tant. Cétait un clou banal comme tous les cure-dents.
Logre père plus rouge que la colère craché par monsieur Volcan, de la contrée voisine, navait que ce clou pour nettoyer les morceaux denfants qui restaient coincés entre ses trente neuf dents après ses quatre repas quotidien.
La main de lun et le pied de lautre gigotaient encore et le chatouillaient, là, oui là, au fond de son palais. Oui ici, à deux doigts sous la glotte
Logre père avait grand besoin de ce clou
Il y était habitué et franchement il le trouvait très maniable.
Logre père était en colère car la main lui tirait la langue pendant que le pied lui mettait des coups sur la molaire supérieure droite.
Oui, il sait !
Cest idiot !... déjà petit son ogre mère ne cessait de lui rabâcher du petit déjeuné au dîner quil fallait mâcher lentement, surtout les nouveaux nés, au moins pour les apprécié
mais ce gros couillon était trop goinfre ! Et voilà
sans son clou rouillé, il était très ennuyé !... « Aïe ! Ouille ! », criait logre père en colère contre le petit chou voleur de clou.
Le petit chou aussi effrayé quexcité par son forfait dun bond sauta sur le vent quand il entendit les cris de logre père en colère et cacha dans son oreille de chou le clou rouillé qui devait servir à curer les trente neuf dents de son père
Le sol tremblait, piétiné par son ogre père en colère qui lui courrait derrière ; trop lourd pour grimper sur le dos du vent, il fulminait de rage. Une chose était sûre, et ça logre père nen avait pas une once de doute, sil lattrapait, il jurait sur sa grosse pomme tête quil le dévorerait
et en potée sil vous plait avec quelques lardons du village dà côté pour accompagner.
Chuchotant à loreille du vent le petit chou lui demanda daller plus vite, son ogre père en colère le poursuivait toujours, et à grande enjambée.
Le vent se retourna et apercevant logre père en colère le poursuivant en écrasant la terre de ses petons de la taille dun arpent, il souffla plus fort comme un ouragan, très fort
et très loin, ils laissèrent logre père en colère.
Le petit chou soulagé, alors bien loin, à des lieux des Trois Printemps, aperçu dans le ciel de crème une chenille arrêtée dans une gare en plein brouillard. Cette petite gare des alizés semblait bien être idéale pour se cacher et senfuir plus loin. La décision fut prise, il embrassa le vent ouragan, sauta au travers du nuage de crème fouettée, atterrit sur un toboggan de guimauve qui le fit glisser sur la voie de la gare où la chenille sétait arrêté.
Ainsi, je ne serai plus tout seul assis sur le dos de la chenille, le petit chou maccompagnerait et tous les deux nous vivrons au pays des illusions au bord de la rivière des songes et de la forêt des plaisirs.
Au revoir, attendez la chenille : elle entrera en gare quand vos yeux seront fermés après une grande peur
Nous viendrons vous chercher le petit chou et moi !
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