"... et qui n'y arrive pas."
C'est la définition d'un original que vient de donner Édouard Baer sur Inter, à l'instant. Ça me plaît, ce type me plaît, et pas seulement pour ce genre de phrase, pour quelque chose de plus profond, peut-être, ou au contraire de beaucoup plus épidermique, une sorte de douceur de la peau, de fragilité, de souplesse en même temps.
Parce qu'il a choisi cette chanson de Claude Léveillé qui me revient du fond de l'enfance, cette chanson que Claire aussi aime tant, cette chanson où j'entends la voix de mon père, pas seulement sa voix physique, mais sa façon de dire la vie... "Je me fous du monde entier quand Frédéric me rappelle les amours de nos vingt ans .....sans oublier les copains du quartier, aujourd'hui dispersés aux quatre vents"
C'est quand même assez surprenant d'écouter Baer et de se retrouver plongée dans cette chanson-là, "On n'était pas des poètes, ni curés, ni malins mais papa nous aimait bien ... autour de la table, ça riait, discutait... ", surprenant ou alors pas tellement, en fin de compte, lui aussi ce mélange de farfelu et de sérieux, l'amitié, le goût de l'enthousiasme...
Il me fait rire, avec son projet de film sur Liliane Bettencourt : il a proposé le rôle titre à Jean Rochefort, parce que Jean Rochefort, dit-il, ressemble étonnamment à madame Bettendourt. Il est sérieux : ne semble pas se prendre lui-même très au sérieux, mais lance ce genre de projets et les aboutit, pour finir. Parle de ce qu'il fait avec beaucoup de modestie, mais, signale-t-il, il y a pas mal d'orgueil dessous. La preuve, il n'est que très rarement content de lui convaincu toujours de pouvoir mieux faire. Il me fait rire, il me faisait déjà rire dans ses élucubrations sur Canal+, toujours aimé son côté Groucho Marx qu'a pas réussi à coller sa fausse moustache.
Il me touche, l'importance de la légèreté, de l'amitié, ce "devoir de gaieté" qu'il évoque sans vraiment le définir (peut-être épuisé d'avance devant la difficulté de faire comprendre de quoi il est question, et qu'il ne s'agit pas de faire semblant d'être joyeux, qu'il ne s'agit pas de paillettes).
Il me touche, il installe au cur de l'interview un joli instant de silence, il avait choisi aussi une chanson de Souchon mais laquelle ? Ils ne l'ont pas passée. C'est fini.
on doit pouvoir podcaster.
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