Rouge comme un ptit coquelicot,
rouge à lèvres, fil rouge, tapis rouge,
bleu-blanc-rouge,
sang, colère, honte,
nez rouge, rouge-gorge,
poisson rouge, chaperon rouge
Rouge... comme le débardeur de Déborah
Qui croque des cerises en écrivant.
Mais les mots glissent, glissent les uns sur les autres,
Se mêlent, sentremêlent.
Ils forment un écheveau compliqué
Quelle essaie de débrouiller.
Ils rient, ils sautent, ils jonglent,
Se heurtent les uns contre les autres.
Se demandent pourquoi là plutôt quici.
Pourquoi avant plutôt quaprès.
Car, les mots, ils ne sont pas fous,
Ils voient bien que Déborah les prend en otages
Pour écrire son message.
Déborah, ils le savent, nest pas une enfant sage,
Déborah est une peste qui débine ses copines
En faisant des bons mots avec ses sales petits mots.
Les mots aimeraient séchapper, courir hors du carcan,
Hors de lécran,
Hors de la feuille,
Ils voudraient quitter cette prison,
Ils voudraient dire quelque chose.
Autre chose.
Alors ils se réunissent en conseil
Et désignent trois mots pour les représenter,
Trois mots seulement : coquelicot, bleu et rouge.
Ils demandent à ces trois mots
De laisser sur le papier quelques lettres,
Les deux premières de coquelicot,
Les deux dernières de bleu
Et la première de rouge.
Puis ils partent en vacances
En laissant à Déborah
Ce dernier mot :
CUR
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