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La nuit s'avance... par The Dreamer

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Plaza San Telmo – Un bandonéon fait entendre sa plainte douce, lancinante et amère au cœur de la nuit. Sous les doigts d’un musicien, le temps se ralentit, jusqu’à se suspendre… Pleure, épanche ta douleur sur le parquet en contorsions désordonnées. Hurle à la nuit ton infinie passion pour lui. Une invitation vibrante et langoureuse. Le regard questionne, inquiet, dans l’attente d’un gracile et imperceptible mouvement de tête signifiant un refus. Qu’importe, la nuit complice le masquera. Seul le danseur en comprendra le sens, sans perdre la face. Entre les silences, la musique se joue parfois des sentiments… Un autre s’approche, enveloppe sa partenaire d’une étreinte fiévreuse. Le visage se penche, jusqu’à frôler… le souffle haletant, les lèvres. Les doigts impatients et agiles virevoltent, caressent. Ils entrent en toi. S’immiscent impatients sur la peau, creusent le sillon où se fige le sang. Soulignent les rondeurs et s’éveillent à la vie, aux appels d’un cœur meurtri. Rêver le mouvement, peindre l’arabesque du désir. Se donner l’un à l’autre passionnément. Jeu d’amour et de haine. Les regards se touchent, se frôlent, mais, jamais ne se croisent. Chant d’amour, soupir de séparation. Le mystère qui se cache sous le sens des choses : la poésie du désir, hymne sauvage à l’amour, nostalgie des ailleurs éloignés. La nuit s’avance doucement et enveloppe d’un voile irréel les corps enlacés. Le temps se suspend, les ombres glissent lentement sur la piste. Les silhouettes se laissent deviner pour mieux se dérober aux regards. Les corps s’apprivoisent, se rapprochent, s’unissent… Une jambe gainée de noir déchire le silence. Se glisse langoureuse, où le talon affleure, se pose le cœur, effleure, mais, ne s’attache pas. Le corps chavire, tangue dans les bras d’un homme. Le pied se penche, se tend et plie. L’atmosphère toute entière bruisse de froissements satinés, électriques. Quand s’éteint la dernière note, l’étreinte se poursuit… quelques instants encore. Emus, les regards se croisent à peine, les corps s’éveillent dans l’émotion d’un fugitif et intense moment hors de l’espace et du temps. Tant d’ombres flottent dans l’air… Texte retravaillé - Réeddition juin 2010.

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