Une soirée avec Marivaux par Agnes51

Ballade hier au soir dans le froid, pas de neige juste une gadoue immonde, je vais en mon théâtre préféré dans l'espoir d'une belle soirée, pour réchauffer cette triste atmosphère! Me voilà dans la salle bien pleine, très bel espace que cette salle Touchard, c'est là qu'il y a quelques mois j'ai entendu Monsieur Higelin, une belle acoustique. Le rideau est levé, on distingue dans la pénombre, une pièce de bois entre buisson ou trône improbable et un banc; tous deux semblent être faits en bois flotté. Sur le banc une silhouette, un homme, qui semble attendre puis se couche s'enroulant dans un long châle. Des grands panneaux blancs ornés de fleurs de pommier du japon donnant à penser aux estampes de même origine, forme un délicat labyrinthe qui nous promet quelques marivaudages charmants. La scène s'allume en douce lumière, et les panneaux blancs, la rendent féérique. Anne Brochet,Christine Brücher, Éric Guérin, Pierre Laplace, Francis Leplay, Fabrice Michel et Ann Queensberry vont ici nous donner une interprétation fort estimable de cette jolie pièce de Marivaux, Anne Brochet nous dévoile encore une fois la qualité de son interprétation dans ce rôle à double facettes et les autres comédiens ne sont point de reste. Les costumes d'Olivier Bériot sont parfaitement en accord avec ces années folles où les femmes deviennent garçonnes ou coquettes impudiques, prônant leur vivacité d'esprit et leur douce fragilité mais triomphent de la fourberie des galants se pressant autour de leur bas de laine. je vais là vous copié un petit résumé de la présentation de cette pièce Une histoire de vengeance, celles des femmes sur les hommes: "Une riche héritière se présente déguisée en homme au prétendant qu’elle doit épouser pour s’assurer de sa sincérité. LA FAUSSE SUIVANTE dépeint un monde de faux-semblants et de manipulations où il n’est question que d’argent et de pouvoir. Dans cette pièce cruelle et drôle, Marivaux dénonce l’imposture et l’illusion de l’amour." Pendant deux heures trente nous allons être plongés dans ce joli tourbillon de jaquettes et de dentelles, parsemés de petites perles de phrases qui vous amènent à sourire sans retenue! Par deux fois les comédiens se mettent en frais pour chanter en chœur les petites mélodies dont cette époque avait le secret et la pièce se terminera en un bouquet final entrainant les comédiens chantant et dansant sur un air de Charleston! Oui vraiment ce fut une délicieuse soirée je ne regrette point cette escapade nocturne! Mais au fait je vous dévoile une petite cerise sur le gâteau, le metteur en scène, qui excelle autant dans ce rôle que dans celui de superbe comédien qu'il est, venant nous saluer amené pas ses acteurs le beau et charmant Lambert Wilson, cela est mon opinion à moi et je la revendique haut et fort, qui a prit cette décision de situer cette pièce dans les années vingt où les femmes sont au centre de l’effervescence artistique et intellectuelle (Virginia Woolf ou Vita Sackville-West en Angleterre, Colette en France), elles se libèrent à cette époque de leur corset donnant un avant goût du mouvement féministe des années soixante où les soutiens gorge furent brulés.