Montrer la guerre, dénoncer ses mécanismes sans pour autant exposer le spectateur à d'innombrables scènes de violence voilà la grande force de ce long-métrage. Certes après cinq minutes nous voyons des pseudos-soldats (des civils, oui !)en proie aux bombardements du camp adverse mais il s'agit là des seules images révélant de la brutalité de la guerre à l'instar des grosses productions américaines.
Le réalisateur Danis Tanovic amène plus subtilement et surtout plus humainement le sujet. Les héros n'en sont pas vraiment. Des hommes avec leur colère, leurs peurs et leurs espoirs c'est tout. Si on ne peu réduire le discours des protagonistes Serbes et Bosniasques à des querelles de clochers, on ne peut s'empêcher de penser à l'absurdité d'une guerre pour laquelle combattent des hommes sans réelle motivation ni foi mais avec un entêtement qui ira jusqu'au bout de l'histoire.
Loin d'être caricatural, ce film montre l'humanité encore présente entre deux "ennemis" qui doivent se faire face lorsqu'ils se retrouvent bloqués dans le même espace, dans ce no man's land situé entre les deux lignes de front. Et n'oublions pas l'intervention modérée de l'O.N.U. dont on perçoit ici les limites d'action.
C'est un beau film, bien filmé et avec une photographie bien pensée. Un petit bijou à voir pour la réflexion menée plus que pour les scènes d'action. C'est également un moyen pour se souvenir qu'à l'heure actuelle, une vingtaine de pays sont encore en guerre (civile ou en conflit avec une autre nation)...
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