-Oh Psyché, pas de bile ,ça me regarde...!
Et ce matin, le miroir me met en garde
Celle ci, celle là ,me montre il du doigt .
-Mais, qui donc t'a griffé ces jolies pattes d'oie ?
J'ai l'impression d'en connaitre la pâtride. *
Lire chaqu' jour saint Alphonse me déride
Tel le calendrier , Allais fait mes rides !
Et des oreilles jusques aux amygdales
n'éclatent que rires à gorge déployée.
N' élevons pas ces dix vers qu'aux amis d 'Allais.
note de l'auteur: la pâtride est un bâton de berger
prolongé d'un fer tridentesque servant à marquer de trois
bandes les brebis porteuses d'espérances
gigotantes ...! le même fer existe aussi (3 fines lames )
pour partager le pain d'épice .....( au tiers, évidemment..! )
PF
Et en partage, avec mes meilleurs vux pour 2011
cette" question de détails" d'Alphonse Allais
""
Le Président. - Accusé, je vous préviens que le système de mutisme dans lequel
vous vous renfermez vous fera beaucoup de tort.
L' Accusé -Heu !
Le Président - Entrez plutôt dans la voie des explications et dites nous les motifs
qui vous ont poussé à tuer cette pauvre femme.
L' Accusé - vous y tenez beaucoup ,Monsieur le Président ?
Le Président - J'y tiens au nom de la Justice.
L' Accusé - allons y !.....interrogez moi.
Le Président - vous voilà devenu plus raisonnable ! Dites moi pourquoi vous
avez d'abord tué votre concierge et pourquoi vous l'avez ensuite
découpée en vingt huit morceaux.
L' Accusé - parce que, je ne pouvais pas faire autrement.
Le Président - ( un peu étonné ) Vous ne pouviez pas faire autrement ?
L' Accusé(cynique) :Dame! je ne pouvais pas la couper en morceaux d'abord et la tuer ensuite
Le Président -Accusé, vous jouez sur les mots.
L' Accusé - Il n'y a guère la dessus que je puis jouer dans ma position.
Le Président -Si vous êtes décidé à n'être pas plus sérieux, cessons là.
L' Accusé - soit, je vais parler.
Le Président - pourquoi avez vous tué cette malheureuse ? Pas pour la voler, puisque
vous êtes riche.Pas pour la violer ,puisqu'elle vous dégoûtait.
Aviez vous un motif particulier de vengeance ?
L' Accusé - Aucun.
Le Président - Alors, quoi?
L' Accusé - cette femme détenait un genre de laideur que les plus énergiques
efforts ne m'amenèrent jamais à supporter
Le Président - on ne tue pas les gens, et surtout on ne les découpe pas en
vingt huit morceaux parce qu'ils sont vilains .
L' Accusé -Aussi, n'est ce pas pour cela seulement que je l'ai tuée et dépecée.
Le Président -Pour quel autre motif, alors ?
L' Accusé - Cette concierge était si vilaine que j'en avais perdu le boire, le manger , le dormir
et le reste.Partout où je me trouvais et à n' importe qu'elle heure,je pensais
à sa laideur et m'en angoissais intolérablement. J'essayais de voyager. Les
plus beaux paysages du monde ne purent me faire oublier, passez moi le mot,
la sale gueule de ma portière....
Le Président - N'aggravez pas votre cas par des trivialités.
L' Accusé -On me conseilla de tâter de la suggestion.je me rendis chez le docteur Vivier...
Le Président -Un charmant garçon.
L' Accusé ( ironique)- Charmant! Ce praticien ,au moyen de quelques passes magnétiques me
plongea dans l'hypnose la plus intense et me tint à peu près ce langage :
"votre concierge pour l'il d'un observateur superficiel, est laide à faire frémir.
mais essayez de la détailler et vous verrez , vous verrez qu'elle est charmante".
Sous l'empire de cette suggestion, je rentrai chez moi.....
( l'accusé se tait, en proie aux pénibles souvenirs.)
Le Président - Achevez vos confidences.
L' Accusé ( passant la main sur son front) - Je rentrai chez moi, je pris un grand couteau
de cuisine, je descendis chez la concierge et je fis comme le médecin
m'avait dit........
Le Président - ???????
L' accusé - ................. Je la détaillai ! ""
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