Un bédouin cheminant
Dans l'âpreté sévère
Du désert millénaire
rêvait.
Il fut un Vert galant
Et connut l'abondance
Car poète il était.
Dans maintes cours il alla
Reçu par les Seigneurs
Et connut le chasse spleen.
Lui revinrent les fumets.
Dans les cuisines flottaient
Les odeurs du berthout.
Alors il s'allait grelucher
Tandis que sur les vitres
Se formaient des dendrites.
Eh ! Quoi ! Seigneur !
Serait-ce un catadioptre ?
La neige, Poète,
Tirons la grelinette.
Mais le bédouin
De son rêve s'éveilla
La tête toute pleine encore
Des images du passé
Alors il vacilla
Sous les étoiles du désert.
De force on l'emporta
Dans une camisole.
Châteaux, désert,
Disparurent à jamais.
Le bédouin jamais plus
Ne traça de mots divins
Enfermé à jamais.
On l'oublia.
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