La pluie ne change rien au désir.
Rien que de le lire ce titre là, ou plutôt de le murmurer, de le susurrer...
c'est déjà tout un présage et l'on sent à juste titre que l'on va s'y complaire dans ce roman.
Pour ceux pour qui cela aurait déjà un effet répulsif, ne continuez pas plus loin,
cela ne vous plaira pas... N'insistez même pas.
Quelques heures tout au plus forment l'unité temporelle de l'ouvrage.
Un premier rendez vous en tête à tête qui se prolonge et s'étend dans une chambre d'hôtel.
Des accents durassiens traversent la prose de l'auteur plus connue pour ses pièces.
C'est écrit avec une sensualité inventive, à fleur de peaux, de chairs frémissantes.
Au fil du rasoir, les petits riens ressentis d'une première rencontre qui peut avorter
ou tout aussi bien se prolonger un peu, voire plus.
Frissonnement des sens en éveil, des peaux qui se câlinent,
Peurs, tâtonnements, effleurements, frottements, échauffements, émotions, plaisirs.
A la tangente entre une brève rencontre - un grain pourrait enrayer la machine -,
et de possibles prolongations, les grains de peau se découvrent, se jouissent,
dévoilent les blessures tues et s'apprivoisent.
Nul ne sait ce qu'il adviendra de ce rapprochement des deux protagonistes
mais cette rencontre, véritable mise à nue, restera un baume sur leurs meurtrissures à vif
de cinquantenaires non épargnés par les vicissitudes de la vie et les drames intimes.
A déguster mot à mot comme un bonbon que l'on sucerait
doucement pour le garder en bouche le plus longtemps possible...
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