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Un monument de la bande dessinée contemporaine. par 02h14

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Les premières pages de Jimmy Corrigan sont extrêmement perturbantes parce qu'elles ne ressemblent à aucune autre que l'on aurait pu lire précédemment. On y perd nos repères mais on est également malmené par l'auteur qui prend un malin plaisir à écrire ses phylactères en lettres extrêmement minuscules. De plus la narration ne nous est d'aucun secours, elle mêle scène rêvées et vécues sans transition, ce qui n'est pas sans rappeler le cinéma de David Lynch. On finit par être perdu et pourtant il est très difficile de lâcher l'album une fois que l'on a commencé car la force du travail de Chris Ware est de produire une écriture à base d'images. C'est toute l’essence du monde de la BD qui est convoqué pour raconter cette histoire transgénérationnelle. Le trait, le cadrage, le découpage, l'enchainement des cases, les couleurs dépeigne les angoisses, la solitude et la déprime d'un américain sur le point de retrouver son père. Pourtant la puissance du travail graphique de Ware donne une dimension universelle à cette histoire presque ordinaire et anodine. Chris Ware nous fait ressentir toute la difficulté des relations filiales et son désenchantement du monde moderne, d'une façon qui n'a rien à envier à Robert Crumb, bien au contraire. Difficile de ne pas ressortir bouleversé par ces 5h de lecture, on en voudrait même encore plus. Le bon coté des choses c'est que la complexité et la richesse de cet album permette d'y revenir sans se lasser et de faire à chaque fois de nouvelles découvertes.

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