La nuit tombe sur le gynécée. Ca s'agite, qui sera l'Elue ce soir...........
J'appelle les servantes, l'une frisera mes cheveux d'eau sucrée brûlante, frottera ma peau, l'enduira d'huiles odorantes, l'autre sortira voiles et sequins.
« Es-tu sûre qu'il viendra à toi ce soir»
« Non, mais je serais prête..... si»
Assise devant le miroir, j'accroche le voile qui ne laisse vivre que mes prunelles sombres.
Les servantes hélées de toutes part par mes rivales, m'abandonnent.
Au travers du moucharabié, j'épie le Sultan, ça m'est interdit. Il erre, son chien sur les talons, entre les allées de fleurs odorantes.
A mesure que la nuit tombe, l'excitation est à son comble, m'arrive les cris des femmes, les plaintes des servantes.
Le jardin est désert, Sultan dans ses appartements, n'a que l'embarras du choix, de captive en soumise.
De ma chambre, s'élève une musique, je danse, m'amuse du cliquetis des sequins.
La porte s'ouvre, je fais face au sultan, son chien à ses pieds, je devrais là baisser les yeux, je ne le puis.
Le chien gémit tandis que la main se lève, mon regard reste droit et fier, planté dans la colère de ses pupilles.
Sa main se lève, j'attends le coup, il empoigne mes cheveux, je ne le lâche pas des yeux.
Puis il file, vers une soumise lui offrir une bien piètre victoire.
Le chien, resté à mes côtés « es-tu folle de risquer ta vie ainsi ? »
« Animal, regarde » je lui montre le poignard.
« Sultan, peut, s'il le veut me planter sa lame en plein coeur »
« Je l'affronte chaque soir, et chaque soir, le poignard est là, il le sait, il le voit »
« Dis-moi Animal, pourquoi ne s'en sert-il pas, je sais qu'il en a tué pour moins que ça »
Animal « je le sais moi »
« Vas-tu me le dire »
«Non, trahir le Sultan mon Maître, je ne puis »
Alors Animal cours lui dire ceci « s'il ne peut achever ce cur qui l'aime, qu'il soit prêt à en supporter tous les affronts, il est pourtant mon Maître »
« j'y cours, mais avant, range ton poignard, car jamais Sultan ne percera cur qui l'aime autant »
« Animal, me livreras-tu ses secrets ? »
« Maîtresse, tu les connais déjà, ce soir comme chaque soir, il viendra, lèvera la main sur toi, caressera tes cheveux et fuira ».
Alors, elle s'empara du poignard, le plongea dans son cur et laissa s'échapper les gouttes d'un amour noir rouge que le chien lécha en gémissant.
Il tenta tout pour la sauver « laisse moi partir et continue de lécher le pourpre de mon amour, ainsi en te caressant il saura combien je.......... ».
Sultan se cacha pour pleurer, jamais il n'avoua.
Il continua d'honorer ses belles soumises.
Le temps passa, Sultan n'eut bientôt plus la force d'aller au Gynécée.
Mais il s'en moquait, sa main sur l'Animal suffisait à réchauffer son cur, il mourut en empoignant le doux pelage, happé par un cliquetis de sequins, sous la douce caresse de voiles qu'enfin il ôta, des lèvres qu'enfin il baisa, de la peau qu'enfin il caressa, de son cur qu'enfin il ouvrit.
C'est ainsi que le vent du désert conte à qui sait l'entendre, l'amour fou d'une belle rétive pour son Sultan.
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