Divorce: côté pile, côté face par Magic one

Faut il en rire ou faut il en pleurer ? Coté pile: Il venait de divorcer et il arborait un large sourire de satisfaction dont il avait du mal à se départir. Il disait que cela lui avait coûté cher, mais quand on aime on compte pas. Il remarquait que si l’argent devait donner de la valeur et de la signification à nos actes le mariage par sa gratuité était à la portée de tous. Alors que divorcer demandait un effort financier et donc il résultait d’une réflexion plus approfondie. Son avocat lui avait indiqué que les torts avaient été partagés, cela ne pouvait que le rendre heureux lui le macho. 50% des torts pour sa femme, et 50% pour sa belle mère. C’était plus qu’une victoire, c’était une libération. Il était c’est vrai plutôt brut de décoffrage. Mais parfois avec les dames il savait y mettre les formes, et ses mots traduisaient parfois l’autre vie qu’il avait au fond de son cœur. « Il tire sur tout ce qui bouge » avait dit sa femme à la juge. Il avait répondu sobrement : « Elle bouge sous tous ceux qui l’attirent ». La juge avait plus apprécié la défense que la répartie. Sa femme renchérit: « C’est un ancien joueur de foot qui va droit au but….et bien sûr sans les mains » Elle pensait laisser apprécier au juge un préjudice certain qu’elle avait pu subir par cet homme peut attentionné. Il fit silence pour éviter l’indécence, pensant que sa femme complote ou qu’on pelote. « Il sait faire rire, séduire mais c’est aussi un menhir qu’il a, à la place du cœur »dit elle pour le définir. « Au début elle m’excitait, puis, après elle m’énervait » dit il, en espérant que la juge saisisse la subtile nuance. Il est pire qu’un macho misogyne il est l’abomination du genre humain. Il est certes prof de langues mais ses cours ne sont qu’offense à la dignité féminine sous prétexte de sémantique et définitions il est fier de dire à ses élèves: « Un gars c’est un jeune homme, si vous ajoutez un « e » cela devient une garse et une garce c’est une salope, attention avec les mots, je vous le dis soyez prudent…un courtisan il est proche du Roi une courtisane elle c’est une salope, un entraîneur c’est un homme qui entraîne une équipe qui forme les gens, une entraîneuse elle, elle les déforme et c’est une salope,un masseur c’est un kiné un professionnel des soins, une masseuse c’est une salope,un homme sans moralité c’est un homme politique une femme sans moralité c’est une salope, un homme public c’est un homme reconnu, une femme publique c’est une salope,un péripatéticien c’est un élève d’Aristote un futur philosophe, une péripatéticienne c’est une ……… la juge interrompt là le témoignage! « Inutile Madame, on a compris » dit elle. « Et pour finir, Madame le Juge si vous permettez, il est capable d’enlever une culotte à une femme sans même qu’elle s’en rende compte ! ». « Madame- reprit la magistrate- je juge sur le fond ! » Il n’en fallait pas plus pour que la Justice soit rendue. Dame le Juge le convoqua dans son bureau pour lui signifier sa décision. Quelques jours elle lui fit parvenir le dossier complet du jugement auquel elle avait joint un papillon rose écrit de sa main. "Merci de me ramener ma culotte….Charlotte" Côté pile: La porte bleue n’est pas fermée Il faut sourire Il faut aimer On dirait le temps arrêté Elles sont à eux toutes ces années Et il lui prend sa main Comme il leur plait Ils verront bien La rue vend les journaux du matin Fini les jours sans lendemain La porte n’est jamais fermée Il la regarde dormir Il la regarde rêver Il voit ainsi le temps passer Chaque jour chaque soirée Et cette lettre de regrets Comme il lui plait Elle verra bien L’éclair vient de déchirer le ciel L’hirondelle dort d’un profond sommeil La porte a dû se refermer Vient elle dormir Vient elle parler Lui dira t elle le temps qu’il fait Il n’est pas sorti ces jours deniers Ou mieux elle se tait Comme il lui plait Il verra bien Dans les reflets de l’abat jour Un papillon commence sa danse d’amour La porte il ne faut pas la fermer Les enfants peuvent entrer Ils viennent rire ou bien pleurer Lui diront ils ce qu’elle fait Il n’est pas sorti toutes ces années Si elle veut ils ne diront rien Comme il lui plait Il ne saura rien Dans l’âtre le feu fait son festin Seule chaleur au creux des mains