Une nouvelle année c'est comme un voyage...............
Tous ceux que j'ai fait avaient un sens, l'Italie pour retrouver le goût de ce cinéma de mon enfance.
La Sicile pour dire à mon petit tu es aussi de « là-bas » et d'autres.........
Je ne fais pas la touriste, je ne balise rien, ni mes balades, ni mes routes. En ai-je croisé de ces couples qui s'engueulent passqu'il faut tourner à gauche et pas à droite, c'est le guide du Cossard qui l'a dit !
Le voyage que je m'apprête à faire, là bientôt, a un sens, un sacré sens.
Mon guide, une simple feuille de papier, quelques adresses et en route........
Voyage, avec toujours ce frisson délicieux « et si je ne revenais pas, si je restais là à marcher tant qu'il y a des routes, à me contenter de rendre les sourires croisés».
Je sais bien qu'il y a une terre quelque part qui m'accrochera, qui me fera dire « je suis arrivée ».
Est-ce celui que je m'apprête à faire ? Il y a sur cette terre des empreintes qui n'attendent que mes pas, qui m'attendent depuis trop longtemps. Je cherchais une destination pour rompre cet hiver, cette saison me va si mal au teint.
Et puis, bon sang mais c'est bien sûr, cette destination s'est imposée, évidente, limpide, claire.
Je sais bien qu'il m'arrivera de l'inattendu, du pas croyable, mais j'espère revenir avec, avec..... j'y crois dur comme caillou !
Il y a quelques temps, j'étais dans un pays du soleil, j'avais choisi le coin le plus sauvage et fidèle à mes habitudes, je prends soin de me « perdre » en me fondant dans le décor.
Assise sur un banc de pierre (c'était l'arrêt de bus) il y a entre moi et une très vieille femme un panier recouvert d'une feuille de papier journal.
On se regarde, elle me sourit, beau sourire ma foi, aucune dent l'encombrait, elle me fait signe de prendre quelque chose dans le panier, je fais non de la tête, alors elle ôte la feuille, attrape ma main avec une force insoupçonnée, la plonge dans son panier, elle ressort avec une figue dégoulinante de soleil, je la mange, meilleure figue de ma vie, d'ailleurs depuis, je n'en mange plus.
La vieille dame m'invite à me servir encore, on se regarde, elle frotte son ventre comme une enfant, je fais de même............
Je me dis qu'un jour, je serais cette très vieille femme à la blouse sans couleur, qu'en attendant un bus, une femme s'installera près de moi, je saisirais sa main « goûte ma fille les fruits de mon jardin, ce sont les fruits du bonheur que j'ai cueilli tout au long de ma vie.......... ils sont bons hein ».
Puis je la regarderais partir d'un pas vif, comme moi jadis, filer vers sa vie, elle se retournerait, ferait un geste de la main.
Du pas lent de ceux qui ne sont plus pressés, je rentrerais dans mon jardin aux mille fruits, chacun portant une saveur unique, chacun m'ayant donné une ivresse de bonheur.
En attendant ce jour, me reste encore des fruits à cueillir, à offrir, si le cur vous en dit !!!
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