Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

On aime comme on a été aimé par CHRIS777

$
0
0
"On aime comme on a été aimé " Je me souviens trop bien de ce premier Amour. Oh ! Quel souvenir, c’était ma bonté à moi…. Je percevais quelque chose d’inaltérable, du bonheur à l’état pur. Cet Amour que je qualifierais d’exceptionnel... Oui un sentiment démesuré que l’on peut difficilement expliquer par de simples mots, pour une Grand-mère si présente dans ma lointaine petite enfance… Cette abondance d’affection ne sait se résumer juste en quelques phrases mais je tenterai au mieux de vous dévoiler mes certains ressentis greffés sur mon cœur à jamais. Pour que vous puissiez deviner comment j’ai pu me sentir dans une telle reconnaissance sentimentale. Ma Louise m’a tout offert ; en sensibilité, en générosité, en tolérance, en dignité, en honnêteté, en partage… Elle me livrait une identité, me confectionnait une partie de ma personnalité. Toutes ces valeurs vous escortent tout au long de votre vie comme un blason marqué au fer rouge sur votre corps. On vous construit dans cette petite jeunesse, on vous façonne, on vous apprend à aimer bien ou "mal", mais on vous transmet des valeurs et votre nature se dessine, celle qui vous colle à la peau comme un justaucorps en soie. Toutes ces qualités acquises vous rendent si passionnément forte dans certaines relations, puis parfois si cruellement fragile dans des histoires que l’on citerait soi-disant humaines, puis sans un doute, mutant vers la monstruosité pour finir dans une douleur foudroyante… Alors le temps passe et l’on regagne l’aplomb, grâce à cette force reçue et entretenue. On chemine plus simplement sur la voie de notre légende personnelle. Elle était ma Reine à moi, ma sagesse, mon soleil, mes constellations dans la nuit, ma liberté d’esprit. Celle qui tenait le premier rôle sur la scène de ma vie. Pour elle j’étais sa " petite coccinelle dorée " c’était mon doux surnom…Dorée de mille clartés! Vous pensez bien, je savais ! J’étais choyée... aimée sans limite, elle me donnait et je prenais tout, sans jeter la moindre miette ! Je dévorais de mes yeux cette Grand-mère si attendrissante. Dans tous ses gestes, ses paroles, je ressentais cette adoration... C’était si bon, pour rien au monde j’aurais échangé ce beau cadeau. Avoir été aimée de cette façon parfaite. Pour rien, non, pour rien, ni or, ni bijoux, ni argent, rien ne pouvait remplacer ce don venant d’elle ! Elle représentait mon seul et unique merveilleux Trésor. Elle " m’appartenait ". C’était très charnel ! Accompagnée de ma sœur, nous passions tous nos temps de vacances chez elle. Pour chacune d’entre nous, nous étions sûres d’être la " préférée ". Nous nous accaparions de cet Amour si maternel en alternance et quelquefois en alliance. C’était le paradis durant ces longs mois d’été. Nous espérions être de petites filles modèles ! Un petit rien pour lui rendre en échange un bout de sa grande tendresse. Elle brillait d’enchantement. Fière de nous, nous traversions ensemble ce parcours affectueux. Pas de méchanceté, beaucoup de souplesse, de gratitude régnaient dans notre relation en mode trio. Elle nous racontait la guerre, l’injustice, les peines, les joies des ces années froides et miséreuses, de ces mois de peur et de courage, de ces journées d’espoir, de lumière, de ces soirées d’attente, et enfin du retour à la paix. Elle parlait si bien, les messages passaient sans décodeur... Nous comprenions vite, nous étions attentives. Pas de lassitude, de l’émerveillement uniquement … Et toujours en attente pour les prochains récits de ce destin vécu et accepté sans trembler devant tant de difficultés. Elle pardonnait mais sauvegardait toute cette tranche de vie qu’elle voulait bien nous faire remarquer afin de ne jamais oublier. Je l’ai toujours considérée comme indubitablement femme exemplaire, femme au front d’une existence frôlant une souffrance injustifiée. Après des années, elle a asséché ses chagrins en nous aimant à la folie, tous ses malheurs d’antan se convertissaient en un amour absolu. Nous héritions de cette bienfaisance. Depuis tout ce temps, il me reste dans la mémoire de belles images, passant ici et là, et je vois clairement ma main dans sa main, marchant ensemble en fredonnant des airs de cantiques. Puis me rappelant, certains soirs venus, où je me glissais dans sans lit pour être au chaud contre son corps, sentir l’odeur de sa peau, sa douceur de me prendre dans les bras, en caressant doucement mon visage. Souvent je trichais, je faisais semblant de m’endormir ainsi, je pus profiter finement éveillée le plus longtemps possible de cette sensation imprenable d’être chérie, et rassurée. Rien dans l’univers ne pouvait me prendre ce plaisir immaculé. Dans ces minutes enveloppantes. Je troquais mon âme d’enfant pour celui d’un petit Chérubin. Après toutes ces saisons envolées, j’écoute mon cœur, et lentement, je la sens si fort, juste là tout contre moi, contre mon sein. Alors j’essaye vainement de reproduire à mon tour cette leçon de tendresse à mes Amours. Je suis " l’Affectueuse Gardienne" de sa mémoire pleine de douceur. Merci ma P’tite " Liselle ", je ne peux rien effacer de ces années cousues d’un fil doré. Chris

Viewing all articles
Browse latest Browse all 5180

Trending Articles