"On aime comme on a été aimé "
Je me souviens trop bien de ce premier Amour.
Oh ! Quel souvenir, cétait ma bonté à moi
. Je percevais quelque chose dinaltérable, du bonheur à létat pur.
Cet Amour que je qualifierais dexceptionnel... Oui un sentiment démesuré que lon peut difficilement expliquer par de simples mots, pour une Grand-mère si présente dans ma lointaine petite enfance
Cette abondance daffection ne sait se résumer juste en quelques phrases mais je tenterai au mieux de vous dévoiler mes certains ressentis greffés sur mon cur à jamais.
Pour que vous puissiez deviner comment jai pu me sentir dans une telle reconnaissance sentimentale.
Ma Louise ma tout offert ; en sensibilité, en générosité, en tolérance, en dignité, en honnêteté, en partage
Elle me livrait une identité, me confectionnait une partie de ma personnalité.
Toutes ces valeurs vous escortent tout au long de votre vie comme un blason marqué au fer rouge sur votre corps.
On vous construit dans cette petite jeunesse, on vous façonne, on vous apprend à aimer bien ou "mal", mais on vous transmet des valeurs et votre nature se dessine, celle qui vous colle à la peau comme un justaucorps en soie.
Toutes ces qualités acquises vous rendent si passionnément forte dans certaines relations, puis parfois si cruellement fragile dans des histoires que lon citerait soi-disant humaines, puis sans un doute, mutant vers la monstruosité pour finir dans une douleur foudroyante
Alors le temps passe et lon regagne laplomb, grâce à cette force reçue et entretenue. On chemine plus simplement sur la voie de notre légende personnelle.
Elle était ma Reine à moi, ma sagesse, mon soleil, mes constellations dans la nuit, ma liberté desprit. Celle qui tenait le premier rôle sur la scène de ma vie.
Pour elle jétais sa " petite coccinelle dorée " cétait mon doux surnom
Dorée de mille clartés! Vous pensez bien, je savais ! Jétais choyée... aimée sans limite, elle me donnait et je prenais tout, sans jeter la moindre miette !
Je dévorais de mes yeux cette Grand-mère si attendrissante.
Dans tous ses gestes, ses paroles, je ressentais cette adoration...
Cétait si bon, pour rien au monde jaurais échangé ce beau cadeau. Avoir été aimée de cette façon parfaite.
Pour rien, non, pour rien, ni or, ni bijoux, ni argent, rien ne pouvait remplacer ce don venant delle !
Elle représentait mon seul et unique merveilleux Trésor. Elle " mappartenait ". Cétait très charnel !
Accompagnée de ma sur, nous passions tous nos temps de vacances chez elle.
Pour chacune dentre nous, nous étions sûres dêtre la " préférée ". Nous nous accaparions de cet Amour si maternel en alternance et quelquefois en alliance.
Cétait le paradis durant ces longs mois dété. Nous espérions être de petites filles modèles ! Un petit rien pour lui rendre en échange un bout de sa grande tendresse.
Elle brillait denchantement. Fière de nous, nous traversions ensemble ce parcours affectueux.
Pas de méchanceté, beaucoup de souplesse, de gratitude régnaient dans notre relation en mode trio.
Elle nous racontait la guerre, linjustice, les peines, les joies des ces années froides et miséreuses, de ces mois de peur et de courage, de ces journées despoir, de lumière, de ces soirées dattente, et enfin du retour à la paix.
Elle parlait si bien, les messages passaient sans décodeur...
Nous comprenions vite, nous étions attentives. Pas de lassitude, de lémerveillement uniquement
Et toujours en attente pour les prochains récits de ce destin vécu et accepté sans trembler devant tant de difficultés.
Elle pardonnait mais sauvegardait toute cette tranche de vie quelle voulait bien nous faire remarquer afin de ne jamais oublier.
Je lai toujours considérée comme indubitablement femme exemplaire, femme au front dune existence frôlant une souffrance injustifiée.
Après des années, elle a asséché ses chagrins en nous aimant à la folie, tous ses malheurs dantan se convertissaient en un amour absolu. Nous héritions de cette bienfaisance.
Depuis tout ce temps, il me reste dans la mémoire de belles images, passant ici et là, et je vois clairement ma main dans sa main, marchant ensemble en fredonnant des airs de cantiques.
Puis me rappelant, certains soirs venus, où je me glissais dans sans lit pour être au chaud contre son corps, sentir lodeur de sa peau, sa douceur de me prendre dans les bras, en caressant doucement mon visage. Souvent je trichais, je faisais semblant de mendormir ainsi, je pus profiter finement éveillée le plus longtemps possible de cette sensation imprenable dêtre chérie, et rassurée.
Rien dans lunivers ne pouvait me prendre ce plaisir immaculé. Dans ces minutes enveloppantes.
Je troquais mon âme denfant pour celui dun petit Chérubin.
Après toutes ces saisons envolées, jécoute mon cur, et lentement, je la sens si fort, juste là tout contre moi, contre mon sein.
Alors jessaye vainement de reproduire à mon tour cette leçon de tendresse à mes Amours.
Je suis " lAffectueuse Gardienne" de sa mémoire pleine de douceur.
Merci ma Ptite " Liselle ", je ne peux rien effacer de ces années cousues dun fil doré.
Chris
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