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Adieu mon Amour ! par Botticella

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Mon tendre amour, Lis attentivement ce qui suit, ce sera la dernière missive que tu recevras de moi. Je suis consciente de la déchirure terrible que va provoquer cette rupture. Toutefois, je ne peux plus chevaucher cette impétuosité farouche qui fait de toi un amant fougueux sans être un amoureux transis. Cette ardeur infernale me laisse toujours sur ma faim, celle qui me dévore de l’intérieur lorsque je découvre à l’aurore, assoupi sur la couche, un homme qui ronfle, qui prend toute la place, me pique mes oreillers, me bouscule dans ses cauchemars, un Homo Erectus Sapiens Sapiens, inconstant, futile et lâche. Comprends-tu, j'en ai eu marre de patauger dans la mare, surtout " La Mare au Diable ". Pourtant, j'étais ton eau vive qui t'aimais à mourir, une eau claire, douce, fluide, lisse et complice. Hélas, cela n'a pas fait un pli. J'ai compris. Alors mon ciel s'est obscurci. Le sang noir des maux a jailli, envahissant la rivière limpide des mots de notre amour de jade. Écoute bien mon chant. L’heure est très grave Messire. Car lorsque la cire d’abeille veille, la femme devient merveille, vermeille, soleil et j’en passe. J’ai trouvé un moyen de me détacher de toi, toi, toi mon roi. Enfin cela c'était avant. Oui, avant l'orage qui gronde en moi, je peux même dire la tempête, la révolte. " Elle peut le dire." Merci Pierre Dac, j'attaque. J'attaque la côte avec un souffle extraordinairement régulier et confiant. Oui, l’abeille câline désormais lutine et butine. Parce que j’ai décidé d’arrêter la misère. Du nerf mon chéri, et surtout pas de guerre, pas de crise de nerfs. L’heure a sonné. Cela a saigné. Mais il faut oublier … oublier … oublier … Oui, je sais je répète. Mais je fais comme toi, mon amour. J’ai appris ce qu’est la manipulation, le lavage de cerveau. Au fait, as-tu un cerveau derrière tes yeux de chat sauvage ? Parce que le cerveau ne s’use que si l’on s’en sert. Oui, je sais, toi, toi mon roi, tu préfères sucer, en buvant du Sancerre. Mais c’est fini ! C’est en évoquant nos plus tendres souvenirs que le passé, petit à petit, quittera ma mémoire. Et je retrouve la gloire sans désespoir. J'étais ton eau vive. Alors, c’est avec des perles de sanglots dans la voix, que je couche ma pensée sur le papier mouillé de larmes et que je te crie : Adieu mon Amour ! Ah ! Dieu, tu m’en as tant et tant parlé, au cœur des nuits de feu où tu prenais ma main, la posant sur ton cœur. et me disant: " Tu es tout mon coeur ma chérie." Tu voulais secrètement ou inconsciemment que je me convertisse, que je me hisse vers ta spiritualité en prenant ton pied. Mais le c... sexué, sexuel, drapé de soie de Soi n’est pas vert, et je n’ai rien tissé de cet amour fragile aux fils bien trop cassants. Si je n’avais versé dignement mon obole pour cette église d’or, j’aurais été cette héroïne d’une nouvelle tragédie, tel le Christ, coupable mais innocente, maudite et crucifiée Mais toi, ô toi ! Toi, toi mon roi, toi mon toit de bois, d’eau et de sable, oui toi, encore toi, toujours toi … Je t’obsédais, tu m’envoûtas, déversant sur moi des flots de paroles tendres, que dis-je amoureuses, en tombant à mes pieds. Conquise après un an d’une cours digne d’un chevalier d’antan à la jolie figure, je me rendis, pieds et poings liés, prise au filet comme une pauvre carpe idiote, ou une musaraigne ligotée malgré moi, et non une magnifique reine, comme tu voulais me le faire croire. Ah! Croire. Croire et boire à la source du rêve jusqu'à la lie. Au fait, c'est plutôt de la ciguë que tu voulais m'ingurgiter. Pourtant j'étais ton eau vive. Au cours de ces longues heures, nostalgiques et poignantes, tu commenças par m’attendrir en tes plaintes, tes regrets, évoquant ta souffrance de tes paroles saintes, mais bénites par toi seul. Tiens, au fait, j’ai une petite fiole d’eau bénite que mes parents m’ont rapportée d'Égypte. Je m’en asperge un peu à chaque aurore bleuie pour me sentir en vie. Mais revenons à nos moutons, et je te confirme que le mouton ce ne sera jamais moi. Je n’ai pas envie de sentir le mouton. Ah ! Non. J’aime ce qui est fort, mais il y a des limites, sans les mites s’il-vous-plaît. Donc, - mais, où, et, donc, or, ni, car - A ce moment là c'est bien ce prénom d'Ornicar que tu arborais fièrement en face de moi, tes yeux dans mon regard; tu me faisais croire à un amour de fièvre plus vaste à chevaucher que les déserts sans fin où fument les sables d'ocre. Tu voulais que je gobe des couleuvres en me faisant croire à cet Amour fou intarissable et merveilleux, insérant des « Je t’aime comme un fou ma tendre chérie » à longueur de secondes, de minutes, de jours, de nuits, de semaines … Ah ! Dieu, quel paradis, plus bleu que les mers chaudes, pouvait être rival de cet amour fervent qui défiait le temps. Pourtant, au fond de ton instinct, tu étais ce félin hagard, concupiscent qui regardait mon cul puis espérait mon con, et sempiternellement tu répétais les mêmes mots fracassants et troublants. Sans expressions obscènes, tu savais m’attirer là où tu le voulais, tel un vampire assoiffé de sueur, de sève, de salive et de sang. Ô Dieu ! Quel jeu odieux. Par de fausses paroles, si mielleuses, si moelleuses, tu insérais des phrases gorgées de mille et une tendresses auxquelles je voulais croire. Et croire, c’est croire. Nul n’échappe à cela, dans la misère quotidienne, la solitude et la détresse, la croyance est bénie. Pourtant jamais, au grand jamais, je n'allais à confesse. Tiens, au fait, j’ai dénoué mes tresses. Oui, je préfère lâcher ma chevelure, ma lâcher, te lâcher. Un matin de printemps, le soleil rayonnait. Je suis partie l’âme légère vers la rivière des grives. En me penchant lentement vers l’eau apparut un mirage. Je fis un vœu et décidai d’entrer dans ce rêve pourpré. Il m’était impossible de revenir en arrière. Je voulais cet amour exaltant, magnifique romance aux éclats de diamant, hors de toute logique, de l’espace et du temps. Je deviendrais ta Reine de Saba, ta Shéhérazade aux pieds nus en ce songe étincelant, ce conte perlé dans lequel j’allais me métamorphoser en déesse glorifiée des Mille et Une Nuits. C'est à ce moment là que commença l'infernale ronde des sens, dans la plus fastueuse des indécences. Oui, même si cela n'avait aucun sens, nous étions dans l'essence, dans la transe, dans la danse charnelle ... " Alors, alors, alors, Zorro est arrivé, sans se presser, le grand Zorro, le beau Zorro ... " Ah! Dieu, pardonnez nos offenses ... Au bord des nuits profondes, je basculai doucement vers tes âpres exigences qui réclamaient la jouissance. Quelle errance vibratoire. Ah ! Le Dieu c’était toi, toi, toi mon roi, viril et tout puissant. Mais dansait un démon aux heures du couchant, pas si loin des Balkans. Entre Dieu et le diable, je me sentais conquise pour jouer les marquises infernales et lubriques. C’est logique. J’avais « Le Diable aux trousses » et sans gober les mouches, je voyais que montait cette chaude excitation qui rougissait tes yeux et dénudait ta chair, en un éclair. Ô mon Dieu ! Quel mystère m’attirait dans tes griffes, quand tu criais « J’te kiffe ». Il fallait que je trousse ma jupe longue de tulle, afin que tu aies l’œil sur mes courbes callipyges – mais je pige vite - cela en une seconde, avant que tu m’en…, avant que tu m’enlaces de ton adoration passionnelle et charnelle. Ô ciel ! Pardonnez-moi, mais ce vit ne voulait que je l’évite. J'étais ton eau vive, qui ne vivait que par toi, que pour toi. J'aurais fait n'importe quoi pour toi. Et toi tu devenais un homme aimant, aimant ma rose pourprée de sang. Et criant ton désir, tu me lançais si fort : - Ma Joconde de l’onde aux doux yeux, mon eau vive aux seins bleus, faites vite, je bande. Tu t’es toujours planté en ce qui concerne mes seins. Je te le dis et redis, ce sont mes yeux qui sont bleus. Mes seins, eux, sont blancs. Par contre, tu plantais bien, je l’avoue maintenant en rougissant. Oui, j’étais ton chou voluptueux, capiteux, pulpeux. Enfin bref, je te répondais de ma voix lascive : - Mon Sire, attendez. Vous aimez attenter à ma vertu occulte et faire tomber mes résistances. Mais je dois avant que vous alliez au cul, je dois pour rentrer dans la transe exubérante, je dois me farder, me coiffer, me parfumer de musc, de patchouli - c’est aphrodisiaque, oui, cela n’est pas une arnaque- , je dois enduire ma peau de lait d’aînesse, d’huile, de farine. Quelle cuisine, j’en ai plein les narines à chaque fois. Sans être geisha, vous m’aimez en poupée. - Vite, vite, vous me faites languir et mon vit m'échappe. J'évite cette trappe, que la mollesse ne me frappe ou je meurs. Je veux de la luxure obscène, une mise en scène de reine. Vous êtes mon satin, ma gitane langoureuse, mon eau vive, ma poupée de bohème au teint de porcelaine, à la chevelure d'or, aux yeux d'azur, aux seins laiteux et gonflés, aux reins d'albâtre rebondis et charnus. Je veux que votre écrin me brûle, qu'il soit d'une soie plus juteuse que mille et une huitres, dégoulinante fontaine suave de mes mille et une nuits. Je veux que tu me gaves d'infernales bacchanales, d'éhontée fornication dans ton adorable c.... Avec toi, je veux voir la lune, les étoiles et Pompéi en flammes renaître. Faites-vite ma divine, car je sens que ma pine s’échauffe et s’escagasse jusqu’au point d’en jouir. Je n’en peux plus d’attendre. Venez vite sur ma hampe. Alors je succombais et je glissais céans vers l’océan du stupre où brillaient les éclats de tes ardeurs voraces. Nous devenions deux corps éperdus de plaisir et, chevauchant Éros, nous plongions dans l’écume des jouissances suprêmes. Ô Dieu ! Quel bain de crème. Ô Dieu ! Quel doux péché que ces irrumations tellement jouissives pour ta vive libido teintée du jeu subtil de la domination. Mais lorsqu'on a un phallus de pur sang, c'est difficile pour la femelle qui a envie de vomir à chaque fois. Quel mâle, mais j'avais mal. et toi, tu t'en gaussais. Égoïste équilibriste des jeux de l'amour et du lézard. Après cela, j'étais totalement vidée, rétamée, et j'allais aux plumes, littéralement épuisée. " Mon truc en plumes ..." Non, cela c'était pour les séances suivantes, où il fallait que j'invente. Ah! Tu étais bien content d'être tombé sur une femelle créative. Mais quelque chose clochait. Non, pas mon chapeau. Tu le sais bien, puisque c'est toi qui a construit tout cela. C'est beau l'Amour. C'est beau de faire l'amour par Amour. " Tout est à Toi, tout est pour Toi, je suis à Toi, tu es à Moi, c'est tout pour Toi, l'Amour est roi ..." L'Amour ... L'Amour ... L'Amour ... " Je t'aime et je t'aimerai pour toujours, je t'aime plus que moi-même, je t'aime tellement ..." L'Amour ... L'Amour ... L'Amour ... Tu n'avais que ce mot à la bouche, au bord de tes lèvres assoiffées et gourmandes. Oui, c'est vrai que tu attendais que j'en redemande. J'aimais cela, je l'avoue, et j'étais ton eau vive. Mais un jour d'orage j'ai compris cette folie. J'ai traversé le labyrinthe et j'ai vu le fil d'Ariane qui était rompu. J'ai aussi découvert que le minotaure était dangereux. C'est beau les mythes. Non, je n'ai pas dit les mites. J'ai horreur de cela. Elles vous mangent la laine sur le dos. Que je me mette sur le dos, tu aimais bien aussi, pour te jeter sur moi, concupiscent, en me susurrant des poèmes obscènes à n'en plus finir. Quelle obole. N’étais-tu pas conscient en ces heures brûlantes de nos nuits incarnates où tu clouais mes nattes, que je t’aimais vraiment avec exaltation. ? Ô Dieu ! Quelles envolées et quelle insénescence d’un amour absolu, si pur et radieux. Il faut toujours aller à l’essence même des choses, des êtres et du jouir, même s’il y a indécence. Chaque nuit renouvelait son cargo de plaisirs, comme dans un harem. Je le voulais pour Nous et que nos cœurs se collent pour leur éternité. J'étais vraiment accro et totalement bluffée. Et toi, quel pot de colle, tu titillais sans fin l’aréole de mes seins et tu plaquais tes mains contre mes reins en feu. Longtemps je n'y ai vu que du feu, parce que je voulais que ce soit ainsi. Ainsi soit-il ! Ô mon Dieu ! Aidez-moi. " Et moi et moi et moi " je ne savais plus à quels saints me vouer et toute lucidité semblait s’être envolée de mon horizon d'amoureuse passionnée. J’étais ivre, j’étais folle, j’étais aveugle, hélas , de croire en cette foi, en cette soif d’aimer, cette faim inextinguible d’aimer jusqu’à la mort. J'étais ton eau vive, ta source intarissable, ta rivière sans diamant, ton fleuve impétueux, ton ondine énamourée. Tu adorais me voir nue, me baignant dans les eaux ravageuses de l'espoir. J'étais ton eau vive et je t'aimais. Ta voix douce me berçait: " Je t'aime à mourir " C'était pour te nourrir, pour affûter ce désir qui ruminait en toi, pour faire fleurir tes fantasmes avec une fleur trop tendre, les vivre sans risque et sans remords, sans investir ton coeur. Comment peut-on aimer sans aimer ? Ce que tu proclamais haut et fort, sans détour, était une fausse obole destinée à tromper toute ma lucidité. Tu détournais mon âme, tu capturais mon coeur, sans scrupules et sans peur. Tes longues litanies cholagogues me faisaient l’effet d’une prière, interminable incantation comme l’on prie le messie. Mais tu n’étais qu’une ombre dans ce temple factice, colosse aux pieds d’argile. En faux prophète, vulgaire, tu voulais me faire braire, monter au septième ciel. Cette purification était une injonction de rejoindre le divin au sommet de l’extase. Sous ton emprise, j’ai eu des vertiges étranges où je voyais les anges et les âmes danser. J’étais en proie à des troubles intenses, des illuminations, d’obscènes visions où je voyais des scènes d’orgie et des irrumations suivies d’extrêmes-onctions. Ma vie spirituelle se collait au charnel avec frénésie. C’était extravagant, délirant, diabolique. Étais-tu donc Satan ? Maintenant j'ai mal aux dents. Tu ne voulais jamais que le désir nous quitte, toi le prince lubrique, imaginant toujours des scénarios bizarres, me fourrageant dardard de ton dard acéré. Tu voulais plus de vice, me vissant au délice du plus hot des supplices. Les cuisses bien écartées comme une louve soumise, sans chemise et sans pantalon, j’étais à ta merci, mais je tremblais d’ivresse. Tu m’adorais en tresses. Ah ! Ces moments étaient fous, quand tu m’enchaînais nue, concupiscent, mais pourtant bien conscient. Tu irradiais de force obscure dans la lumière, tes burnes à l'air. Misère, car tu étais jaloux, et parfois tu lançais d'affreux cris de hiboux. Oui, c’est toujours un X à hibou, c’est comme genou, caillou … etc … Enfin tu sais bien maintenant. Toi tu étais mon loup, moi j’étais ton joujou, ton chou, tu tombais à mes genoux. C’était vraiment une vraie histoire de fous. J'étais ta pure eau vive, cette slave qui danse quand le silence est bleu, bohémienne de l'instant, saltimbanque qui chante ou tzigane exaltée de tes heures embrasées. Tu aimais cette passion qui gouverne mon coeur, mes sens et ma pensée. Tu aimais dévorer ma tendresse sensible, mon allure tragédienne, mon regard trop perdu, mes songes très profonds. Tu attendais mon rêve. Je te donnais mon être, entier, sans rechigner. En ces instants poudrés je n'existais que tienne. Je me voulais à toi, pour toi, tout contre toi, pour la vie éternelle. Je voulais que mon âme soit collée à la tienne et s'élance vers le ciel pour garder la lumière. J'étais ta prisonnière, mais fière de te combler et de t'appartenir. Ces bouffées délirantes plongeant dans l’irréel ligotèrent la conscience de fausses certitudes, cette preuve irréfragable d’un ailleurs qui frissonne au-delà de nos yeux. Je voyais des étoiles au bord de ton regard embué de hasard. Mais aujourd’hui je sais, je sais, je sais … J'ai dansé sur le vide. Tu ne pouvais donner cet amour tant cité. Tes mots sonnant le faux, j'ai compris que la vie parfois est trop cruelle, et que " sonne le glas" pour les coeurs torturés. Alors j'ai pensé fort que les roses fanées sont bien tristes pour nos âmes et qu'il faut les jeter. Et aujourd'hui je sais que Victor a raison qu' « Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d’un cinquième étage et qui vous disent : Je vous offre des roses. ». J'ai pensé que ces gens sont sournois et très vides, qu'ils sont incapables d'aimer parce qu'ils n'aiment qu'eux-mêmes dans le reflet de l'autre. Le miroir s'est brisé, me blessant quelque peu, ne laissant que les gouttes de mon sang qui coulait. J'ai pleuré, j'ai hurlé, j'ai sangloté longtemps. J'ai roulé tout en bas, vers les fossés poisseux. J'étais agonisante, louve déchue, étranglée. Je ne pouvais lâcher cette douleur pour ne pas perdre la mémoire, mémoire de ce qui fut et qui a disparu. Je ne pouvais renoncer à l'amour, à cet amour si beau, puisqu'il était moi-même. Renier un amour c'est se tuer soi-même. Je ne voulais pas devenir l'eau vive transparente qui ne coule pour personne et qui glisse sur la roche froide et insensible des heures. Je ne voulais pas ne plus exister, sans tes yeux sur mon coeur. Je ne voulais pas mourir de Toi, ni tuer cet amour. Aimer c'est rester vivant. Puis tout s'est arrêté. L'évidence a gagné, non sans que la blessure suinte encore de souffrance. J'ai enfin accepté. En perçant le mystère, le pus s'est écoulé. J’ai déchiré le voile. Est alors apparue toute cette duperie que tu as façonnée pour mieux me convoiter, me dompter, me lier, me chevaucher, me ligoter, me torturer, me soumettre en maître. Tu as volé mon âme, ô flamme sacrée ! Tu as rompu la magie de ces heures flamboyantes, fantastiques et fantasques en retirant tes masques. Patatrac ! J'ai glissé toute en vrac dans le hamac, plus d'estomac. J'étais livide et vide, décomposée, meurtrie. Comme des coups de poignard, des vagues émotionnelles appuyaient sur mon coeur, provoquant des douleurs aiguës insupportables. Il a cru exploser. Maintenant tout est calme. J'ai seulement mal aux pieds, mais je reprends mon pied. J'ai peut-être gagné. La vie aime la vie et reprend son instinct. Mais jamais, et cela je te le dis, jamais tu n’as réellement réussi à m’apprivoiser. Mon instinct est tenace et j’ai senti monter en moi la résistance face à cette imposture. Et même si cela est dur à entendre, je te colle au mur. Tu es suffisamment mûr pour l’entendre, tu n'est plus un gamin en quête de grandir. Attention, je vais mugir, rugir, te griffer, te mordre, te ligoter, te ... te ... Car je suis une tigresse. Attention à tes fesses et ne dis plus: « Ma tendre chérie, ma poupée, je t’aime comme un fou. Tu me manques et je souffre de ton absence. Je t’aime tellement ». Je ne suis plus celle que tu voyais, celle que tu croyais, celle que tu voulais en selle, ni pucelle. ni même celle qui jouait du violoncelle. Non, il ne faut pas abuser. Prenez garde Messire, je manie subtilement l’épée. Rengaine ton épée dans le fourreau charnel, et lâche un peu mes ailes. Ah ! Ce manque abyssin est terrifiant. Ce manque qui ronge le moi, le toi, le soi, le ça, merci papa Freud.. Le manque de toi, ton manque de moi, ce manque de Nous, ce manque de tout ... Il y a de quoi devenir fou. Ah ! Non, je n’en veux plus. Il pleut et je m’en fiche sévère. " Il pleut, il pleut bergère, garde tes blancs moutons ". Non, non pas de moutons et tout cela est déjà du naguère. Lisez un peu Voltaire. Pour moi. plus d’étreintes, plus d’émoi. Je me retrouve avec Moi. Et toi, et toi, et toi ? … Je m’en fiche, je m'en contrefiche. Et je te le dis, je te le crie, ne me joue plus la scène du quinze, celle où Don Juan, l’obscène, se tourne concupiscent vers sa belle romaine. Ne pleure plus sous mon balcon, Néron, en geignant que tu es toujours dur quand tu me vois, là où s’échauffe le gland, - oui, je sais ce n’est pas marrant - . Ne viens pas pleurnicher que ton cerveau explose et se noie sans mes bras. Ah! Ah! Ah!. Mais où va se nicher ta niaiserie. Je ne rie plus, même si j'adore le riz au poisson. Et ne me parle plus de mon c.., avec ce ton concupiscent. Oui, je sais bien que tu ne veux pas coucher avec des thons. Mais dis-moi, le respect de la femme, tu connais ? Quant à moi, arrête de me prendre pour une oie. Tu ne tripoteras plus ni mon bec, ni ma croupe, ni mon buste de nacre. Arrête le massacre et disparais céans. Du vent. J’ai besoin d’oxygène Eugène. Ah ! Dieu, je ne crois plus au miracle. Et sache que jamais, au grand jamais, je ne te pardonnerai cette immense mascarade. Je pars pour la rade de Brest rejoindre les camarades. Et bien oui, j’ai de vrais camarades qui portent les flambeaux de ma liberté, de mes désirs, de ma révolte et de mes rêves. Ils sont conscients de la réalité intrinsèque de mon être qui veut le fol amour, celui qui brille toujours. J'y vais par le train. Et toi pars au triple galop, au trot, à pieds, à genoux, en marchant, en courant, en nageant, en rampant, en titubant ou en sautant tout ce qui bouge… Mais pars, pars loin de moi. C’est fini, foi d’infini. Oui, oui, oui. La Renaissance est une passion. Je vis. Je vis. Je vis. Je suis une eau vive. Et puis je voulais te dire aussi. Derrière cet artifice qui a brûlé mes fesses, je vois un Dom Juan vide et froid, sans coeur et sans âme, un homme qui aime seulement aimer et parodie l’amour. Je vois un Don Juan sans foi, ni loi, dont l’amour n’est rien d’autre qu’un blasphème grandiose, qui fait l’amour en écoutant Berlioz et en mangeant des roses. Je vois un Don Juan qui a joué avec mon cœur, mon cœur de beurre qui aimait ce coeur vide, mais qui déteste l’œil de bœuf au beurre blanc. Toi tu n’as pas de cœur, ou il est en saindoux et il fond au soleil. Sous le soleil exactement … Ah ! Oui, s’en vont les grands, les géants, les militants, les percutants, les Adams sans Eve, les amants avec des dents. Ecoute-moi encore. Ouvre tout grand tes jolies feuilles de réception des mots. Oui, j’ai bientôt fini. Je vois un Don Juan, un vil séducteur qui n'est pas de la ville, un campagnard bizarre qui a joué toutes les scènes obscènes de cette comédie grotesque. Il miaule derrière son masque simiesque. Il a des bandaisons sans oreillons, qui transpercent les pantalons, atteignant les jupons, les Manon, les gamelles et les bidons. Mais la représentation est terminée et il n'y aura plus de nouvelle saison théâtrale. Le théâtre a fait faillite. Et ton opéra de quatre sous, tes chants de mécréant sont sans horizon, sans nom, sans fond, sans frisson, sans balcon, sans pompon, sans soupir, sans pont, sans Pont des Soupirs … Car où Don Juan passe, Venise trépasse. Pom … Pom … Pom …. Pom … C’est la lutte finale mon gars. Raz-de-marée, raz la touffe, tu m'étouffes. La caravane passe, les chats aboient, les cigognes miaulent. Tu n’entends pas " les soldats dans la plaine " ? Ah ! Non. Ne viens plus geindre à ma porte. Tu te casseras le nez et cela ne m’importe. Plus jamais, plus jamais, de cette marmelade aux grains de sable assaisonnée de piment salé je ne mangerai. Et ne me montre plus cette tête enfarinée. Tu es incapable d'aimer, sauf le saucisson à l'ail de chez Alfred. Elle est raide celle-là. Ah! mais désolée si ta tige est raide et te fait mal, elle sera raide sans moi. Ne me fais plus le coup de la sensualité effrénée. La mienne je la garde pour, désormais ... Cela ne te regarde pas. Alléluia ! « Et je m’en vais au vent mauvais. » où Verlaine a échoué ... Oui, j'ai eu la haine, mais c'est fini. Oui, je t'ai aimé, mais c'est fini. Je te l'ai déjà dit mille et une fois et ne me dédis jamais, foi de Shéhérazade. Non, je déconne là. Mais ce qui est certain c'est que j'en ai ma dose. Je veux des roses, des roses avec des épines en caoutchouc, des roses vertes, des violettes, des noires, des roses, des vraies. Oui, elles existent, vendues par gerbes de dix, de cinquante, de cent, de mille. Avant que je ne gerbe encore, je me vide le coeur. Oui, toi je sais bien que c'est surtout les couilles que tu dois vider. Et bien, ce sera sans moi. Je pars. Fini les brumes, les nuages, les volages, les mirages, les ravages. Fini les nuits à attendre que tu arroses la rose sans épines. C'était pourtant bon pour ta pine. Je pars. A moi les dunes, la lune, les mages, les images, l'Amour qui fume avec un gigantesque AAAAAAAAAAAAAAA Oui, j'ai trouvé mon Edmond Dantes, romantique, amoureux, tendre, aimant, passionné, authentique, sincère, attentionné, sensuel, charmant, prince, intelligent, cultivé, avec un nez, une bouche, deux mains, deux yeux ( magnifiques ), deux jambes ( longues ), un torse protecteur, des bras puissants ( et pas que cela), un corps de rêve, un coeur immense, une âme merveilleuse qui m'aime ... Je la mettrai en veilleuse quand j'aurai décidé. Je pars. Je pars au soleil, merveille vermeille. Je suis devenue une abeille, et je vole et je vole ... Et ce soir, dans le noir, il y a un loir, mais loin de la Loire je veux crier – Non, pas ton nom, tu rêves! -. Je veux crier à cette fausse moitié ( oui toi) qui m’a hantée: Ô Dieu ! Don Juan est odieux Il a commis l’irréparable Si concupiscent dans l’étable Vide dans son cœur Nu dans sa vie En son ardeur Se gonfle son vit Crime de lèse majesté De lèche mes fesses ma beauté De gestes obscènes de râles de cris Chanson de gestes mal léchée Il a niqué niqué niqué Sans jamais aimer non jamais Vite il faut fuir Ne plus revenir Près de ses bras Alléluia ! Adieu ô mon Amour Je te quitte pour toujours Ma chair tu as percée Mon sang tu as brûlé Mon coeur tu as tué Tu es l’homme damné. Pom … Pom … Pom … Pom … Depuis ce jour de l’An de Grâce 16 … Je mange des pommes des pommes des pommes en me baignant nue dans la fontaine des jours heureux … Signé: Eau Vive Botticella

mythologies :) par Marie-Constance

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Comme un minéral précieux enfoui dans sa gangue, Le désir amoureux nait dans l'obscurité Se nourrit des ombres, des voiles et des secrets. Une clarté trop violente et il devient exsangue... Il anime la chair et reste désincarné Enflamme les sens mais se défie du sens, A la recherche de la sensation intense, Il disparaît dés que l'objet est possédé, Et s'il renait des ses cendres, son temps est compté. Le désir se ment, le désir nous ment ou bien est-il myope ? Derrière les paupières, c'est le cinémascope, Les souillons ont des airs de reine de beauté Les voyous des allures de vengeurs masqués Qui ravissent des sirènes sur leur chevaux ailés. Quand la salle se rallume, ne reste qu'un écran blanc, et au milieu du cratère la cendre du volcan.

Le roi Arthur par Anais9

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Arthur Il a les cheveux bruns, assez longs et brillants. Ce qui le démarque des autres enfants de l’école, qui ont plutôt les cheveux très cours avec des coupes à la mode. Son visage, est comme une petite pomme ronde toute rose, et ses yeux pétillent toujours. Il a le rire facile, la joie s’est logée en lui. C’est le roi Arthur !! Déjà en Grande/ Section, il savait qu’il était le descendant du roi Arthur ! Il avait bien fait son arbre généalogique, et c’était évident !! Des preuves, il en inventait en riant, tellement c’était amusant !! De plus il était déjà écrivain, il avait écrit plusieurs livres avec tout son matériel : Feuilles de papier, ficelles et autres crayons pour les illustrations Des histoires il en avait plein sa jolie tête. Maintenant Arthur est en classe de C/M. Un jour de récréation, nous parlions ensemble, de ces nouveaux écrits (malgré pour moi, la surveillance de la cour très agitée). « Aujourd’hui, j’écris des poèmes, j’aime la poésie. Demain je t’apporterais tous les derniers que j’ai composés " Le lendemain, comme promis il m’apportait un dossier ou tout était rangé, et chaque page avait un thème. Longuement il m’expliqua ses gouts : « Tu comprends, moi je regarde des émissions, des reportages sur la cinq, Arte, et d’autres chaines. Petit à petit je suis devenu bouddhiste .Du coup je suis végétarien. Mes parents ils ne le sont pas, mais ils sont d’accord ! Je ne mange plus de viande sauf, parfois un peu de pâté. » Il riait sautant sur ses pieds. Arthur tout l’intéresse, il est vite repartit jouer avec ses copains, des étoiles plein le regard. Je lui ai emprunté son porte -revu empli de poèmes écrit au crayon gris et au stylo, et j’en ai recopié certains, avec son autorisation. Je lui ai dis que j’en mettrais certains « en ligne » sur un site où les gens écrivent. Alors voici les poèmes de mon petit poète de C/M 1 : « Orthographe : Je dis orthographe, en pensant à toutes les fautes d’orthographes qui existent. Je dis orthographe, en pensant aux accents, aux points, aux virgules, et à toutes les lettres muettes. Je dis orthographe, en pensant à toutes ces règles que je dois apprendre par cœur. » « Chance Je dis chance de gagner le ballon d’or Et d’être célèbre grâce à cette victoire. Je dis chance, de partir en vacances Aux Bahamas sous les cocotiers. Je dis chance, de m’amuser dans l’école De mon village, où tous les élèves sont gentils. » « Mer Je dis mer en pensant à tous les ces poissons Colorés qui varient du rouge au jaune. Je dis mer, en pensant aux coquillages Qui gisent sur la plage. Je dis mer, en pensant à la déforestation marine Où tous les coraux disparaissent. » « Vol Je dis vol, en pensant au vol d’un oiseau majestueux. Je dis vol, en pensant au voleur qui vole dans les magasins. Je dis vol, en pensant à une feuille tombant d’un arbre En volant. » « Feu Je dis feu Je dis feu en pensant aux flammes de l’enfer Qui brûle sous la terre. Je dis feu, en pensant aux grandes forêts d’Amazonie Et qui ont ravagés la population. Je dis feu en pensant au feu de l’amour Qui se déclenche, dès que je vois passer une jolie fille. » « Pluie Je dis pluie Je dis pluie, en pensant aux larmes d’un petit garçon. Je dis pluie, en pensant à la pluie sur les vitres de ton salon. Je dis pluie, pluie, pluie, orage, éclairs. Puis la destruction. » « Génie Je dis génie, en pensant à Léonard de Vinci. Je dis génie, en pensant aux contes de fées Où les génies exaucent tous nos vœux. Je dis génie, en pensant à moi « inventeur » de poèmes, Qui n’existait pas avant. » « Carole Je dis Carole en pensant à la déesse de la gentillesse. Je dis Carole en pensant à une femme gentille et Je dis Carole en pensant à ma mère attentionnée La meilleure de toutes les mères.» Voici le dernier poème d’Arthur, que j’ai gardé pour la fin « Force Je dis force, en pensant aux muscles Des athlètes qui portent des altères ; Je dis force en pensant à tous les hommes dans le monde qui se font taper Sans résister, tout en faisant preuve de force. Je dis force de résister à toutes les insultes du monde. » Arthur : Mars 2012 Mis en ligne : avec l’accord souriant de sa mère Carole !!!! Avec l’accord de Voltuan : Extrait de célébration poétique : Sylvia Plath. Ode à tes chevilles « Je t’aime d’un amour plus grand que moi Tes chevilles sont ma loi Les fruits de l’innocence perpétuée Lacs avec enfance de reflets Où les hirondelles repassent les plis du vent Animant d’autres paysages Pour n’en finir jamais d’aimer. » Je ne saurais jamais, où trouvent les poètes leurs mots et sentiments qui résonnent si forts en moi .…… Mais voici un lien qui me tient à cœur. . Et un sourire Paul Eluard La nuit n'est jamais complète. Il y a toujours, puisque je le dis, Puisque je l'affirme, Au bout du chagrin Une fenêtre ouverte, Une fenêtre éclairée, Il y a toujours un rêve qui veille, Désir à combler, faim à satisfaire, Un cœur généreux, Une main tendue, une main ouverte, Des yeux attentifs, Une vie, la vie à se partager. Paul Eluard http://youtu.be/DXF7ghXv34U http://youtu.be/_E1HbACfWNo liens important pour moi.

Chercher / Trouver par Sophie777

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Si l’on navigue sur ce site, c’est que d’une manière ou d’une autre, on cherche – quelqu’un, quelque chose… Du reste le site lui-même conseille de préciser « ce que l’on cherche ». Mais bien malin celui qui sait ce qu’il cherche. Il me semble plutôt que chacun de nous cherche un peu à tâtons. « Désir qui aboie dans le noir est la forme multiforme de cet être » (Henri Michaux). Et puis, c’est peut-être un bonheur de trouver autre chose que ce que l’on cherche ou croit chercher…Et même un bonheur en soi que de chercher. Que fait-on quand on cherche ? Si l’on va chercher à la racine du mot, on découvre que cela veut dire « tourner en rond » : avant on disait « cercher », et là on voyait mieux que le mot est de la famille de « cercle » (et de « circuler »). Est-ce que c’est triste de tourner en rond ? Non, pas du tout. C’est arpenter le terrain, longuement, obstinément, rôder autour d’un centre que l’on pressent sans le localiser tout à fait, tenter de s’en approcher par cercles concentriques, en prenant son temps. C’est tout le contraire d’une avancée en ligne droite vers un but à atteindre. Tout le contraire de la culture du résultat, du quantifiable, de la distance mesurable. Celle qui stigmatise le fait de « tourner en rond ». Et qui ne voit pas qu’après plusieurs tours, on ne revient jamais exactement au point de départ, et qu’en tout cas on ne le considère plus tout à fait de la même façon. Quand je vais chercher à la racine des mots, je ne suis jamais déçue par ce que je trouve.

Une escapade au lac Baïkal (4ème partie) par Alioth

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Parcours Irkoutsk-Moscou avec le Transsibérien : le trajet Tomsk-Nijni Novgorod (B )-1er jour. La ville de Tomsk s’éveille en douceur pendant que nous bouclons nos valises. J’ouvre la fenêtre de la chambre, histoire d’absorber une bouffée d’air frais. Il fait beau ! A 400 m, dans l’avenue Lenina, un tramway - à moitié vide - passe en ferraillant , couvrant le ronronnement des moteurs des quelques voitures qui circulent… Nous nous apprêtons à prendre un taxi pour nous rendre à la gare. - Samedi 31 mars 2012 – 10h15 Le taxi qui nous attend dans la rue est une Logan. Ce véhicule ne correspond pas à notre demande faite tôt dans la matinée et qui spécifiait de réserver au moins un break, compte tenu du volume nécessaire pour caser toutes nos affaires. Il faut donc s’adapter à la situation car il est trop tard pour commander un 2ème véhicule! Nous n’avons pas d’autre choix que de prendre une partie des bagages sur nos genoux. Enfin, pour faire 2 ,5 km c’est jouable ! Le chauffeur du taxi, un vieux Monsieur très jovial, nous montre en passant un grand bâtiment en nous précisant que c’est l’ancien KGB, transformé - depuis la chute du communisme – pour partie en bureaux réservés aux fonctionnaires du FSB et pour l’autre en Musée de l’Oppression. Dehors, le thermomètre indique + 7°C ; l’annonce d’un Printemps bien précoce pour cette région… En arrivant à la gare, nous nous dirigeons directement vers le quai de départ. Avant de repartir d’Irkoutsk, le 28 mars, nous avons dû acheter des billets de 1ère classe car la réservation affichait complet en 2ème classe. A 10h40, notre train – le N°037 « Tomsk-Moscou » - entre à l’heure en gare. Nous montons à bord pour nous préparer à effectuer notre plus grand trajet en train :3150 km exactement. Je profite du temps de stationnement pour aller me dégourdir un peu les jambes. Sur le quai, des voyageurs, ralentis dans leur déplacement par leurs lourds bagages, cherchent leurs places…Sur le Transsibérien, les trains sont généralement très longs : 16 à 18 voitures, en particulier ceux qui font la traversée complète de la Russie, de Vladivostok à Moscou, soit 9289 km. Trois policiers discutent devant le train. Ils vont faire une partie du voyage à bord. Je ne les reverrai d’ailleurs qu’en gare de Novossibirsk, lorsqu’ils descendront sur le quai, sans doute arrivés à la fin de leur service…Alors que je me trouve à proximité de la locomotive avec mon appareil photo, l’un des mécaniciens, qui procède à la vérification des essieux de bogie, propose de me photographier.. Je lui indique que je viens du Baïkal et que je repars en France. Il me prend en photo devant l’engin qui va tracter notre train puis me salue en souriant, avant de repartir vers la machine ! Le train s’ébranle à 11h20. Nous repartons vers la petite ville Taïga, point de correspondance sur la ligne du Transsibérien. Arrivés dans cette gare, nous prenons quelques voyageurs et, après un changement de locomotive, notre convoi repart à 13h30. Le paysage qui défile n’a guère changé : de vastes plaines enneigées et, de part et d’autre de la voie ferrée, des bouleaux aux branchages effilés et légers. Ces arbres ont inspiré quelques peintres et je pense aux belles aquarelles d’hiver d’Olivia Quintin avec ses bouleaux dénudés qui semblent pleurer le printemps. A 17h10, notre train arrive à Novossibirsk (km.3336). La taille du bâtiment constituant la gare est monumentale. C’est d’ailleurs la plus grande gare de la ligne du Transsibérien. Je descends sur le quai pour aller acheter de l’eau minérale puis je me dirige vers une grande passerelle métallique qui enjambe toutes les voies et les quais sur lesquels déambulent de nombreux voyageurs. A côté, une vaste gare de triage où des dizaines de convois de marchandises stationnent ou attendent le signal de départ. Un train de voyageurs entre sur la voie la plus proche de la nôtre. D’après le panneau d’affichage, il s’agit du train N° 076 en provenance de Moscou et à destination de Khabarovsk. Quelques voyageurs en descendent tandis que d’autres se dirigent vers les prodovitsynas pour présenter leurs billets avant de monter à bord. Au bout d’une quarantaine de minutes, le train repart. Un bruit sourd attire notre attention : nous franchissons l’Ob par un long pont métallique. A cet endroit, ce fleuve a une largeur d’environ 1 km. Il forme avec l’Irtych, que nous traverserons plus loin (vers Omsk), le plus long bassin hydrographique de Russie : 5410 km. Pierre nous propose de regarder les photos qu’il a faites à Irkoutsk et à Tomsk, ainsi que les petites séquences filmées durant notre séjour sur le lac Baïkal. Nous apprécions de pouvoir revoir toutes ces images qui constituent de précieux souvenirs. Nous en profitons pour trinquer en vidant une bouteille de vodka achetée à Irkoutsk. Je ne vous dévoilerai pas sa contenance ! Tout juste assez pour nous échauffer un peu les esprits et pour pouvoir enchaîner avec le repas du soir : une soupe, préparée avec l’eau chaude du samovar, du fromage et du pain achetés sur le quai de la gare de Novossibirsk, accompagnés d’une bouteille de vin dénichée chez un marchand de spiritueux de Tomsk. Je vais faire quelques pas dans le couloir. Dehors, les poteaux défilent plus vite et les formes se confondent au fur et à mesure que le ciel se laisse envahir par l’obscurité. Le train ralentit puis marque un arrêt. Nous sommes en gare de Barabinsk. Je regarde la pendule : il est 21h26 et le thermomètre indique – 3°C. Changement de locomotive. Sur le quai, faiblement éclairé par quelques lampadaires, des femmes se dirigent vers notre train avec des sacs remplis de plats cuisinés. Une babouchka me propose du poisson fumé. Difficile d’avaler ce qui ressemble à une truite et encore plus de l’emporter dans le compartiment ! Peu de temps après le départ, je vais m’installer dans ma couchette et je me laisse bercer par le roulement du train… - Dimanche 1er avril 2012 – 5h00 Je suis réveillé par un bébé qui pleure dans le compartiment d’à côté. J’essaye de me rendormir en m’enroulant dans mes draps… Finalement, je me lève et je vais faire quelques pas dans le couloir. Le silence a repris possession des lieux. Seulement, le roulement continu des roues sur les rails et un léger claquement derrière la vitre lorsque nous croisons un train de fret. Dans la nuit, nous avons passé la ville d’Omsk (1, 3 million d’habitants) située à 2711 km de Moscou. Nous nous arrêtons en gare de Tioumen. Il fait – 1°C et il est 8h28. Nous n’avons plus que 2 h de décalage avec Moscou. Vingt minutes de stationnement : j’ai le temps de prendre l’air. Un train de couleur verte arrive sur la voie d’à côté et s’immobilise. Sur les plaques métalliques peintes en blanc et fixées au train : je lis 北京 Beijing (Pékin) et MOCKBA (Moscou). C’est le Transmandchourien. Je demande à l’un des contrôleurs chinois, revêtu d’un costume impeccable et qui se tient presque au garde à vous sur le quai, si je peux le photographier. Il me fait non de la tête sans détourner son regard… Nous repartons en direction de Yekaterinbourg. Quelques flocons de neige commencent à tomber. Nous avons encore près de 24 h à rouler avant d’atteindre Nijni Novgorod. alioth " Ils ne poursuivent rien du tout, dit l'aiguilleur. Ils dorment là-dedans, ou bien, ils bâillent. Les enfants seuls écrasent leur nez contre les vitres ". extrait "Le Petit Prince" Antoine de St Exupéry

Almour fané par Syzygie04

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Chère Madame Ex, Comment vous dire ? Je voudrais ne pas vous blesser, vous parler avec élégance*, mais vous m’avez quitté après un étrange été*. Ce fut pour moi une malédiction* que ce « Lazzy » qui savait les mots bleus*, qui vous disait bijou, bijou,* en ma présence avec son regard concupiscent et vous avait emmenée disiez-vous dans les vertiges de l’amour*. Pour confirmer cette rupture vous m’aviez offert un magnifique bouquet de fleurs… des roses ! Avec un joli mot inséré sur lequel vous aviez écrits avec style « "Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : Je vous offre des roses." (Victor Hugo) Je tiens à mettre plus de style pour te dire que je m’en vais! » Nonobstant que je voulais votre départ après ce dont j’avais été témoin, ce fut difficile mais à présent je souhaite maintenir cet espace qui nous sépare et l’agrandir encore en employant le vouvoiement. A la première lecture de votre lettre récente que j’ai lue en diagonale (vous écrivez peu lisiblement), j’ai compris que vous me parliez de Charlemagne notre voisin décédé sans connaissance dont l’inhumation aurait lieu après être incinéré… … Et puis non, c’est bien autre chose, après avoir dit un mot de votre santé, de votre vésicule et de cholagogue, vous lancez un S.O.S. amor* car Lazzy le rebel* vous a « bombez* » et vous souhaitez que l’on recommence comme avant. Vous me promettez des choses incongrues comme de chevaucher vers l’avenir, et vous affirmez pouvoir combler mes désirs les plus obscènes, alors que vous savez bien que ces plaisirs bruyants et jouissifs qui vous appartiennent, conviennent assez peu au romanesque que je suis. Est-ce du dépit ? De la provocation ? Ou bien un sentiment conscient et sincère de votre part? Vous osez Joséphine* mais je dois vous dire que madame rêve*. Souvenez-vous de cette scène au lavabo, où ce Lazzy Zykoras s’exclamait : « C’est comment qu’on freine* ? » alors que vous vous adonniez à la plus profonde irrumation. Bien sûr vous ne pûtes sauver la face. Vous revoir est impossible car là ma brune vous ne pouviez que partir pour toujours. Une chose encore avant de conclure cette lettre, vous avez bien compris mon changement de standing. Le divorce a été prononcé le vendredi 13 janvier à 10h13 et l’éternel teenager que je suis selon vous a, à 13 heures 13 minutes eut envie de faire une obole à la Française des Jeux. C’est ainsi que j’ai gagné la somme de 65 millions d’euros qui placés à 5% l’an me feront un revenu annuel de 3 millions 250 000 euros… de quoi avoir envie de voter comme Zykobar mais d’aucuns ont donné leur vie pour le pays et je ne serai pas de ces traitres qui fuient la France pour payer moins d’impôts. Ma loyauté est irréfragable et l’insénessence de mes souvenirs avec vous est irréfutable mais ce ne peut-être désormais que des souvenirs. Recevez chère Joséphine mes vœux de bonheur mais, adieu, vous ne retrouverez ni le chemin de mon cœur ni celui de mon portefeuille. Alias Syzygie04 NB Pourquoi tout ces titres de Alain Bashung en plus? Je ne sais pas.

education populaire toujours....... par E-maillapart

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Albert Jacquard est pour moi de ces belles personnes ... qui "rayonnent" d'humanité et de simplicité ses ecrits ont été pour moi source de reflexion , de compréhension .il defend des valeurs . tj accessible, sans être simpliste ,il croit en l'education populaire,à l'humain .... un sage, qui s'affaiblit dans son corps mais s'engage toujours encore pour l'humain.. http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/04/14/albert-jacquard-votera-melenchon-il-me-fait-penser-jaures-231183 merci à lui

A l'horizon le printemps par Oups1

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A l'horizon le printemps Le malicieux génie des peuples libres plus que jamais pousse ses rameaux sous la pourriture et l'humus Ton âme, ils ne l'ont ni détruite, ni achetée elle bat sa sève en sourdine Les hommes serviles se délivrent des chaînes les chiens redeviennent oiseaux de voyage A l'aube du monde dont j'observe l'éveil de multiples jeux à nouveau propagent de vivantes lumières Des poitrines gonflées d'espoirs à un souffle puissant se préparent Ce souffle...bientôt emportera les miasmes de la terreur et des pouvoirs Et nous danserons

Fantaisie à aigrettes par Tsuk les fraises

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La semaine dernière, j'ai du aller au pédiatre parce que l’enfance me rentre de partout. Ça n’a rien à voir avec la sénilité, vous savez, cette fuite de la vieillesse vers l’oubli. Je joue à l’élastique avec mon voisin, je passe de plus en plus de temps dans la cour à dessiner des marelles en forme de grosses kékéttes dont les ciels, tel des glands en pleine croissance, semblent s’épanouir dans l’éternité d’un printemps vif et chargé de promesses d'irrumations. J’organise des boums avec quelques autres enfants. On écoute les Beatles et on fait frotte frotte pendant les sloves. On s’effleure la bouche, on met la langue, les garçons osent les seins mais ça s’arrête là. On ne couche plus, on est devenus beaucoup trop jeunes pour ça. Comme c’est quelque chose qu’on a déjà connu on n’est pas pressé de recommencer. Se faire retourner dans tous les sens pendant des années, même par amour, même par plaisir, même par vocation, ce n’est pas forcément quelque chose à refaire à tous prix. Il faut être un peu inventif. Je crois que lorsqu’on devient vieux, on a tellement envie de ralentir le temps, de le prendre à deux mains et de tirer dessus de toutes ses forces qu’il arrive que poum, il nous revienne comme un boomerang et nous enfante à nouveau. Nous voilà caracolant en lisère de la sombre forêt où des horlogers passent leur temps à vous coincer dans un périmètre délimité qui s’appelle votre vie, découpée en journées de 24 heures, 12 mois, 100 ans et 35 heures de travail hebdomadaire, avec quelques fantaisies pour nous distraire, comme le 0 et l’infini, le 29 février ou l'heure d'hiver, ou encore une définition savante de la seconde dans wiki (la durée de la seconde est de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux hyperfins F=3 et F=4 de l’état fondamental 6S½ de l’atome de césium 1331) qui peut à la limite faire office de guirlande lumineuse sur le perron de votre ennui. De l’autre côté de la lisière, votre vie : une vaste étendue où des légèretés flottent dans l’air comme des aigrettes libérées des akènes. De l’autre côté de la lisière : des pages blanches qui volent en surface des prairies comme des planeurs silencieux dans les courants ascendants. De l'autre côté de la lisière : vous et tout ce qui vous emmerde très loin, une paix royale. Je suis en train de faire mes dents de sagesse. Ce n’est pas une maladie dentaire, la sagesse, ça fait partie des maladies infantiles communes, ça veut absolument grandir en bouche, ça veut absolument faire sa vie, c’est tout à fait inutile mais on n’y peut rien, ça doit venir. C'est blanc, dur et douloureux et on ne sait pas quoi en faire, de cette sagesse planquée sous la joue. A l’arrêt du bus qui devait me mener chez le pédiatre, une dame et son enfant attendaient à côté de moi. Le petit portait au bras une montre en plastique dont il semblait très fier. Sans cesse il levait son avant bras devant ses yeux et regardait soucieusement sa montre, imitant ainsi sa future condition d’adulte soumis au temps, et pressé d'y arriver. Parfois on a besoin de savoir un peu où on en est avec les humains, de se coltiner à leur périmètre de finitude, de se cadenasser avec eux dans les calendriers. Alors je lui ai demandé l'heure. Il a levé son avant bras, reculé légèrement son visage puis m'a dit solennellement : il est exactement 43 heures et 20 secondes. Tandis que sa mère le reprenait - je t'ai déjà dit qu'il y a 24 heures, pas une de plus, et que quand on arrive au bout il faut repartir à 0 - et que l'enfant pleurait parce qu'il n'arrivait pas à se mettre dans le crâne que sa mère savait plus de choses que lui et qu'elle avait raison sur toute la ligne, le bus est passé et tout ça s'est perdu en route. J’ai longtemps pensé à ce qu’elle avait dit, à propos des 24 heures. Je me suis dit que pour passer toute sa vie à inventer des temps nouveaux, il fallait avoir cassé non seulement beaucoup de montres, mais aussi sa mère. Les temps anciens et les mères vont bien ensemble. Alors j’ai cessé d’être triste pour l’enfant et je suis retournée crayonner des ciels et jeter des cailloux dans la cour.

Les Arts Ménagers. par Xio Alarife

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Ah ! Gudule ! Ma belle, ton cou de cygne abandonné dans ma main criminelle, je pleure. Mais comment donc ai-je pu croire à l’insénescence de ton éclat ? Comment ai-je pu te soumettre à ces irréfragables invitations ? J’aurais pourtant dû savoir qu’à offrir ainsi trop souvent ta robe rouge aux regards concupiscents nous ne pouvions que chevaucher dangereusement la confusion. J’aurais pourtant dû comprendre ta lassitude de passer entre toutes ces mains obscènes lorsque sur la nappe immaculée tu laissais couler comme une obole tes larmes tièdes. J’aurais dû… j’aurais dû… J’aurai dû te ménager. Mais non ! Au lieu de ça j’ai usé et abusé de toi ! Triple buse ! Pire, croyant me faire pardonner ainsi j’ai multiplié les irrumations lorsque nous nous retrouvions en cuisine. J’avais mal interprété ton trouble… Aujourd’hui il est trop tard ! J’en suis conscient et je sais bien ce que tu penses : "Il y a des gens qui vous laissent tomber un pot de fleurs sur la tête d'un cinquième étage et qui vous disent : Je vous offre des roses." Et je t’entends crier : "Mais non, tu ne m’as pas brisée ! » C’est vrai. Et je ne prendrai pas ce risque. Alors aujourd’hui, du fond du désespoir et avant qu’il ne soit trop tard, je renonce définitivement à insérer l’écouvillon dans ton col délicat. Je renonce aussi au vinaigre blanc, au gros sel et au sable, pauvres cholagogues impuissants ! Faut bien regarder la vérité en face : tant va la carafe au vin qu’à la fin elle se trouble...

TERRAFERMA par Marie-Constance

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J'avais adoré « Respiro », et découvert grâce à ce film l' île de Lampedusa. Une belle histoire sur la différence qui m'avait plantée une flèche en plein cœur. Je ne pensais pas que ça pourrait être plus intense avec « Terraferma » (il n'est pas encore dans la base de données de PCC). Depuis « Respiro », j'avais entendu parler de Lampedusa d'une toute autre façon, à l'époque des « révolutions arabes ». Lampedusa, île italienne au sud de la Sicile, proche de la Tunisie faisait la « une » de la presse. Les candidats à l'émigration du continent africain la connaissent bien. C'est la terre européenne la plus proche et elle appartient à l'Italie. Depuis Berlusconi la politique d'immigration s'est tendue autant qu'en France sous le règne de Sarkozy. Dans les deux pays, on a légiféré pour que l'aide à un immigré en situation irrégulière devienne un délit passible d'amende et de prison … En France depuis la démolition du centre d'accueil de Sangatte puis de la « jungle » de Calais, des citoyens se sont battus non sans risques pour venir en aide à des hommes et des femmes qui venaient chercher un avenir meilleur, comme jadis les émigrés qui font partie des ancêtres d'une bonne partie des citoyens européens ou américains … L'île de Lampedusa a une position géographique stratégique dont elle se passerait... C'est une île minuscule, dont les habitants ne roulent pas sur l'or. Les seules ressources sont la pêche (les poissons se raréfient en Méditerranée encore plus qu'ailleurs), et le tourisme, qui ne fonctionne que deux mois par an. La responsabilité des habitants est énorme face à ces émigrants qui risquent leur vie (femmes et enfants compris) pour atteindre la terre promise. Les nouvelles valeurs de la société néolibérale en crise,et les lois qui pénalisent l'aide à son « prochain », font de ces émigrés indésirables des sous-citoyens du monde, des humains dont la vie vaut moins que la nôtre. La loi impose de les laisser périr en mer plutôt que de leur venir en aide. Ce n'est pas un délit de ne pas leur porter secours alors qu'ils son en train de se noyer, en revanche les recueillir, les cacher pour ne pas qu'ils soient livrés à ce qui peut les renvoyer à la mort, en est un. Ça ne vous rappelle rien ? Le film d'Emanuele Crialese, n'est pas un documentaire, mais un vrai film avec une intensité dramatique et des personnages simples et magnifiques qui vous prennent aux tripes, en douceur, dés les premières images, et vous emmènent sans vous lâcher jusqu'à la fin quand le mot « TERRAFERMA » réapparait sur l'écran. Emanuele Crialese a une façon à lui de donner vie à ses personnages, ils vibrent sous l'objectif, on sent leurs palpitations à la base du cou. Il rend beau les corps et fait des menus défauts esthétiques des souffles de vie. Alors que les dernières images nous laissent dans l'incertitude quand au destin des personnages, c'est la chanson « le vent nous portera » interprétée par Sophie Hunger qui nous accompagne à la remontée à la lumière de notre réalité, un accompagnement doux et nostalgique. Il m'a fallu quelques instants pour reprendre pied. La vie est belle ! C'est dommage qu'on s'en rende compte avec intensité lorsqu'elle est en danger ! Ne ratez pas ce film, il est encore visible à Utopia à Avignon, (:p ) mais il faut se dépêcher ! Allez ! si vous venez de loin, je vous héberge pour une nuit… :)

Immigration, synonyme de prospérité ? par Jules Félix

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Ah, quand il y a des bonnes choses à dire, il faut les dire, surtout quand on est recouvert de choses moroses, grises et négatives. C’est en tout cas ce qu’a fait le journal de France 3, "Soir 3" le mardi 10 avril 2012. J’avais il y a peu longtemps critiqué la formule européenne dudit journal ou ses transitions assez douteuses. Eurozapping : http://www.pointscommuns.com/soir-3-commentaire-medias-100717.html Sans transition : http://www.pointscommuns.com/soir-3-commentaire-medias-87572.html Mais maintenant, c’est un satisfecit que je donne aux journalistes de la télévision publique, pour avoir fait un reportage qui change un peu des propos convenus. Eh oui, l’immigration, ce n’est pas forcément une catastrophe comme certains (candidats) voudraient le faire croire aux électeurs. Ce fonds de commerce est inépuisable puisqu’il y a avec l’immigration le renouvellement de plein de peurs (donc, d’émotions que le raisonnement ne peut éliminer) : l’insécurité, la peur de l’autre, les étrangers, le chômage, le manque de logement, la pauvreté et aussi l’islam. Ce n’est pas nouveau mais saluons l’initiative à moins de deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle : "Soir 3" a en effet enquêté sur la petite ville italienne de Riace. Il n’y a même pas deux mille habitants dans cette ville de Calabre connue pour les deux sculptures grecques en bronze qu’on a découvertes en 1972 et qui datent du Ve siècle avant JC. Cela a commencé en juillet 1998 quand trois cents réfugiés kurdes ont échoué sur la côte. Le maire de centre gauche (toujours en place) Domenico Lucano (qu’on entend dans le reportage) les accepta. Il faut dire qu’avec l’attraction des grands centres urbains, la commune s’était vidée de ses habitants, allant même jusqu’à fermer son école en 2000. En acceptant tous les réfugiés de toutes parts, la ville s’est redynamisée et de nouvelles activités ont pu resurgir, bref, c’est tout un petit peuple villageois qui revit grâce aux immigrants. L’école a pu rouvrir, et comme les subventions de l’État étaient trop longues à venir, le maire a créé une monnaie locale qu’utilisent les réfugiés et que les habitants acceptent de prendre, convaincus de la bonne idée. Les commerçants sont contents et sentent bien que cette immigration a relancé l’économie locale. Depuis une quinzaine d’années, il y a près de six mille clandestins qui ont été accueillis à Riace et depuis les révolutions arabes et l’afflux de migrants libyens et tunisiens, l’initiative a fait boule de neige chez les voisins, la ville de Caulonia, par exemple, avec ses sept mille cinq cents habitants, a emboîté le pas. Ah, quelle fraîcheur : quand on inverse le cercle vicieux, ça donne un cercle vertueux. Tout le monde est content : les autochtones qui ont un peu plus d’activité et les réfugiés qui reçoivent une aide d’urgence qui leur permet de redémarrer une nouvelle vie, pas forcément à Riace. Voilà de quoi se réjouir de l’âme humaine : oui, l’immigration peut être une véritable chance pour les pays… "envahis" ! Cela change des perpétuelles affirmations sentencieuses et égoïstes dans les campagnes… Le reportage vidéo de Soir 3 (10 avril 2012) : http://www.wat.tv/video/morandini-zap-en-italie-village-4zj4h_2exyv_.html Un article de la BBC (10 janvier 2011) : http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-12138404

Fil de soi par Misty44

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Fil de soi C’est un fil ténu entre l’impossible et le possible, il est fait de rien, de tout et de n’importe quoi, il se tend et se relâche aussi quelquefois. C’est un fil irréel sur lequel on marche, on aimerait qu’il soit plus solide parfois, mais comme on avance et qu’on ne tombe pas, c’est qu’il existe un peu, tu vois. C’est un fil léger avec lequel on s’envole, il parcourt l’espace et le temps, nos songes et nos désirs. C’est un fil de soi que l’on entortille, qui s’accroche à d’autres fils, que l’on brode entre nous et le reste. On aimerait qu’il ne s’emmêle pas de tout, qu’il ne s’enroule qu’autour de nos doigts… C’est un fil malin qui révèle nos transmissions de pensées, dans un éclat de rire, à chaque fois. C’est un fil pudique et impudique qui nous lie, il est fait de nous-mêmes, de choses que l’on ne contrôle pas, d’émotions qui pétillent, d’avalanches de joies et de mots silencieux. J’aimerais qu’on ne se taise plus jamais… J’aime comme tu aimes, tu aimes comme j’aime et bien au-delà… C’est un fil au fil du rasoir, quelque chose d’illusoire, une chose fragile à l’ombre de soi. C’est ton fil, c’est le mien, si ce n’est pas un fil, pourquoi on le tient…?

Le Parent faisant fonction d'Adolescent par Abicyclette

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Bonjour tout le monde . Je te l’avoue tout de suite, il a été extrêmement perturbant de chroniquer un tel bouquin. Quand je l’ai reçu de tes mains délicates Emma, en tant que père de merveilleux ados (Atrottinette et Apatinsroulettes), il m’a semblé que je puisse sans encombre, m’affranchir de cette tâche au pied levé : l’ouvrage semble inoffensif : 100 pages écrit en gros caractères avec des dessins. Triple buse !... Après quelques lignes je me suis dit que non, non ça n’était pas possible… non, ça n’est décidemment pas envisageable….ou alors il faut que je demande à mes parents… Bref le choc ! Quelle est ma vie ? Celle d'un ado... Je réalise seulement aujourd’hui ! … Depuis ma séparation j’en ai tous les symptômes ! l’acné en moins… Oui c’est bien ça : toutes les questions que le Parent d’Adolescent est sensé poser avec acharnement à son Adolescent (en espérant que celui-ci lui donne une réponse , comme quand il était enfant : elles sont groupées à la page 54), je pourrais les retourner comme une crêpe : -Pap’s pourquoi tu t’habilles de cette façon ? -Pap’s pourquoi tu parles si mal ? -Pap’s pourquoi tu te couches si tard ? -Pap’s pourquoi tu passes ton temps sur l’ordi ? -Pap’s pourquoi c’est le bordel dans ta chambre ? -Pap’s pourquoi y’a rien à bouffer ? A part mon goût vestimentaire que je confesse douteux (et hormis le grommellement qu’ils entendent invariablement) la réponse articulée pourrait être : PARCE QUE JE SUIS SUR POINTS COMMUNS. Du coup, de la taxonomie que l’auteure utilise : PA = le Parent d’Adolescent FFPA = le Faisant Fonction de Parent d’ Adolescent (quand le dialogue ne passe plus avec le parent : un ami, un prof, un gourou) il manque pour la description clinique de mon propre cas les abréviations PAFFA = le Parent d’Adolescent Faisant Fonction d’Adolescent (moi) AFFP = l’Adolescent Faisant Fonction de Parent (Atrottinette/Apatinsroulettes) J’apprends donc (p.41) que mon AFFP considère que : - Je n’ai aucune personnalité, - J’oublie toutes les règles élémentaires de vie à la maison, - Je passe mon temps accroché au mur de PCC alors que je pourrais expérimenter l’escalade, - Je ne me rends pas compte que je suis en train de jouer mon avenir, - Je suis devenu totalement stupide (souligné) à cause de mes mauvaises fréquentations (les PCCFFMFPPAFFA = les Pointi-Communissses Faisant Fonction de Mauvaises Fréquentations Pour le Parent d’Adolescent Faisant Fonction d’Adolescent = vous tous !) Ceux qui me voient évoluer depuis mes premiers tours de roues sur PointsCommuns s’en sont aperçu : une certaine propension à l’enthousiasme, aux rigolades, aux bêtises … Il s’agit d’un stade régressif bien répertorié : passage d’Adulte à l’Adulte-Adolescent… Je suis désormais en route vers la pré-ado, puis l’enfance, le stade phallique et avant ça le stade anal… et pourquoi pas le nourrisson : Emma donne moi le sein … !! Vous voyez, mes AFFP Atrotinnette et Apatinsroulettes ont quelques inquiétudes à macérer pour l’avenir… Vous conviendrez qu’il est question là d’un ouvrage vertigineux qui m’a ouvert les yeux sur le sens de ma vie de quadra….. ...et m’a permis aussi de parler de ma dévotion pour points communs… un bon coup de brosse à reluire… C’est normal : je bouffe à tous les rateliers. ("Souriez, vous êtes parents d'adolescent" dans toutes les bonnes librairies depuis le 12 avril)

Cauchemar par Broglancien

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Œuvre commune I.I. et Broglancien Récemment, j'ai fait un rêve épouvantable, un cauchemar devrais-je dire. C'était un 14 Juillet sur les Champs Elysées. Madame Eva Joly, Présidente de la République présidait aux cérémonies de la Fête Nationale avec son gouvernement au grand complet : Cécile Duflot, Premier Ministre,, Noël Mamère, Ministre des Affaires Etrangères, Daniel Cohn Bendit, Ministre de l'Intérieur et de la Pensée Orthodoxe, Bernard Thibaud, Ministre du Travail et des Grèves, Hervé Ghesquière, Ministre des Otages,, Jean-Luc Mélenchon,, Ministre de la Joie de Vivre, Jamel Debbouze, Ministre de la Culture, Olivier Besancenot, Ministre de la Fonction Publique, Dominique de Villepin, sous-sous-Secrétaire d'Etat aux Affaires Judiciaires, etc...etc.... Le traditionnel défilé commence avec l'imposante brigade des Faucheurs Volontaires en combinaison verte, la faux sur l'épaule, précédés par Nicolas Hulot portant pieusement sur un coussin de velours vert la pipe de José Bové, mort au champ (de maïs OGM) d'honneur, et dont les cendres reposent au Panthéon. Il a été fauché involontairement par un Faucheur Volontaire lors d'une opération guerrière. Viennent ensuite une centaine d'enfants des écoles, un bouquet de fleurs à la main, puis de nombreuses autres délégations, entre autres : les gays et lesbiennes, les producteurs de cannabis, les trieurs de déchets poussant fièrement devant eux leurs poubelles vertes, bleues, jaunes, les différents syndicats arborant leurs pancartes traditionnelles, etc..... Suivent alors pour ,dans ce nouvel enthousiasme national, remplacer les engins blindés de l'ancienne époque: les cyclo-pousse et les calèches, nouvellement affectés aux transports urbains non polluants, suivis des employés municipaux chargés de récupérer le crottin des chevaux pour enrichir les espaces verts de la ville. Tout cela au son du nouvel hymne national "A la claire fontaine" joué par la Garde Républicaine en chemises à fleurs, pendant que flotte mollement sous l'Arc de Triomphe le nouvel emblème national, un étendard vert prairie frappé en son centre d'un épi de maïs et d'une coccinelle. Pour parachever la cérémonie, le défilé aérien: Yann Arthus Bertrand en ULM à pédales, encadré d'une escouade d'oies dressées, suivi d'une escadrille de montgolfières..... Dans la foule, quelques éléments perturbateurs, nostalgiques de l'ancien régime tentent bien de se faire entendre en chantant la Marseillaise et en brandissant des drapeaux tricolores, mais ils sont vite interceptés et placés en garde à vue par les forces de l'ordre, les fameuses Brigades Vertes... Curieusement, je me trouvai à côté de la Présidente qui soudain me prit dans ses bras pour m'embrasser fougueusement. C'est là que je me suis réveillé en hurlant... C'est décidé, dorénavant je mangerai léger le soir, je ne veux plus faire de tels cauchemars.... ... Oufffff ! ça n'était qu'un mauvais rêve... Je me suis rendormi, rasséréné... Je me suis retourné du coté… droit... Et c'est avec un sourire béat que je suis rentré dans un autre rêve, rose, idyllique, plein de charme... ... Après maintes actions pleines d'humanité et empreintes d'un amour immodéré des hommes et des femmes à Rolex, conduites avec délicatesse par Hortefeux, sous la douce supervision de Guéant, notre icône Sarko-le-magnifique avait pas à pas regagné des points dans les sondages, passant doucement de 26% à 28, puis 30 et enfin 32% de personnes satisfaites de son action. Ils avaient su frapper au cœur des français, mettant en avant le ventre gonflé de la vierge Carla, au sourire lénifiant et à la voix douce... (comment ?... je disais A LA VOIX DOUCE !.. Y a pas de quoi !.)... Et c'est plus qu'il n'en fallait, …avec quelques bévues de la police adroitement détournées par JP Pernaut, …la disparition inexpliquée de 12 poules à moins de 5 km d'un campement gitan, …quelques témoignages un peu (si peu) bidonnés des pov gens des quartiers chauds (je veux dire de la promenade des anglais..) des braves dames embagousées qui ne supportent plus que les jeunes en roller (oui, j'ai bien dit en roller, pas en Rolex...) les insultent quant ils dérapent dans des crottes de chihuahua, si minuscules et si écologiques... …avec le ralliement inattendu de Borloo (c'est vrai qu'un bon repas bien arrosé au Crillon entre Carla-la-bombe et Nico-le-pétard, ça laisse pas indifférent...), …et même, tenez vous bien, avec la parution opportune d'un livre de Villepin intitulé "Le miracle Sarko" dont la couverture aurait fait scandale chez les pue-la-sueur, montrant Dominique et Nicolas étroitement enlacés dans un baiser "avec la langue"... (Seul un examen attentif de la photo permettait de voir que les deux protagonistes croisaient les doigts au moment de la photo...), oui il n'en fallut pas plus pour que Nicolas (là, je fais un signe de croix discret...) arrive en deuxième position à la présidentielle, avec 21% des suffrages... Ce fut inespéré, d'autant qu'en première position, ... NON ! NONNNNNN ! NOONNNNNNN ! Eva Joly ! avec 22.7% ! C'est sûrement truqué ! Ma parole, je rêve ! ..... Et là, étrangement, ce ne sont pas les lèvres d'Eva qui m'ont réveillé, mais une douleur lancinante dans le fondement, je me suis retourné et il était là, un sourire sardonique sur les lèvres, petit mais costaud, sa Rolex sonnant un réveil citoyen sur l'air de "debout les gars réveillez-vous, il va falloir en mettre un coup, ...on va au bout du monde..." ... mon réveil avait alors pris le relais...au son de "Hé ho, hé ho, on rentre du boulot"... Je me suis levé, un sourire mitigé aux lèvres, et je suis allé travailler plus... pour gagner de moins en moins....

Créer / Détruire par Wombla

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Créer / Détruire ( C'est le titre d'un excellent ouvrage de Didier Anzieu ) À la suite de mon dernier petit texte fondé sur les dix mots obligatoires et la citation de Victor Hugo, certains m'ont adressé de très vives félicitations. Qu'ils en soient remerciés car cela me touche très profondément. Parmi ces éloges m'est parvenu un questionnement. " Wombla, le programme qui régit votre cerveau m'intrigue beaucoup. Il m'apparait d'un genre innovant tout à fait à part et rare. Il semble disposer d'un espace de mémorisation gigantesque et conçu pour ne jamais oublier. Ses méthodes de recherche et de restitution apparaissent très performantes. (Google aussi c'est vous ?! Fallait le dire !!) Quant à son moteur de transformation et de mise en forme, il est doté d'innombrables fonctionnalités originales. Un prototype aussi prometteur devrait être cloné à grande échelle. " Voilà ce que je souhaite répondre. Ma précédente participation au concours « des dix mots » aurait dû vous en avertir, nous sommes onze inscrits sous un seul pseudonyme et ce que vous découvrez ici est le résultat d'un fructueux travail d'équipe.... Bon! Évidemment que ce n'est pas vrai. De toute façon, je ne crois pas à la création à plusieurs. Dans aucun domaine de l'art ou de la littérature il n'existe de génie à plusieurs. Je vais donc vous livrer mon secret. Vous cherchez de quel programme, de quel espace de mémorisation, de quel moteur de transformation, de quelles fonctionnalités, je dispose. Et cela vous interdit d'entrevoir la réponse. Car j'ai balayé tout cela. J'ai opté pour un nouveau concept de mon invention. En fait, il s'agit d'un structure faite ( excusez-moi, c'est très trivial ) de chair, d'os et de sang, avec au centre un cœur ( oui, je sais, il y a des mots qui devraient être interdits ) qui bat. À l'intérieur de cette structure j'ai réussi à faire circuler divers flux, certains relativement perceptibles, comme des émotions, des sentiments ( je vous l'ai dit, c'est violent ), d'autres sont plus intangibles, telles les idées, voire l'âme ( et oui, c'est dur ). Et ( oui, il y a encore pire ) je vais régulièrement puiser aux idées et à l'âme d'autres êtres comme moi ( si, si, il y en a ) qui ont déposé leurs trésors dans des sortes de contenants en papier qu'ils appellent « livres » ( bon, je vais devoir vous quitter, la police de la pensée est à ma porte ).... Créer c'est un mystère, une alchimie qui se réalise quelque part au fond de soi et qui nous échappe. Et d'ailleurs je suis persuadé que cela ne peut fonctionner que si ça nous échappe. La conscience est trop étroite et trop superficielle pour qu'elle réussisse à nouer tous les fils qui se rejoignent dans une œuvre. Mais le fait que l'essentiel doive nous échapper ne veut pas dire qu'il faut attendre sans rien faire que l'inspiration vienne et qu'il est impossible de rendre compte de ce qui se passe dans le processus créateur. Quelqu'un comme Didier Anzieu l'a fort bien analysé. Il a montré combien il ne s'agit pas d'un simple jeu de l'esprit, mais qu'y participent des impératifs affectifs, voire névrotiques. Créer, c'est créer en soi, créer du soi. C'est forcément mettre en scène des scénarios intérieurs. Et donc, même si le fond ultime du processus créateur reste inaccessible ( nécessairement inaccessible ) il m'est possible ( en gardant quand même un part de mystère ) de vous en dire quelque chose. ( Un peu en désordre, excusez-m'en ). Sur la mémoire. Je pense que c'est un organe immense dont nous disposons tous. C'est au-delà de ce qu'on imagine. Cela commence dès la naissance. Je me représente l'enfant comme une surface en cire. Tout ce qui lui parvient ( images, sons, sensations ) s'imprime sur cette surface et la trace restera là définitivement. Ce qui va changer au cours du temps c'est la possibilité d'y avoir accès. En effet il va se produire de nombreux refoulements qui vont rendre tout une partie de ce matériel inaccessible. Mais aussi des conflits internes, des lignes de fracture, des charges affectives trop importantes vont interdire à de nombreux souvenirs de remonter jusqu'à la conscience. Et même une certaine démission de soi, une certaine dépréciation de soi peut y contribuer. Par exemple, il n'y a pas si longtemps je connaissais par cœur les numéros de téléphone de tous mes amis et connaissances. Mais depuis que j'ai un téléphone portable, je ne fais plus l'effort de les retenir et, de fait, je n'en sais plus un seul. Quand on avance dans la rencontre avec soi, il y a des moments où des refoulements sautent. C'est très sensible. On a l'impression d'une soudaine liberté. Et, de fait, tout un tas de souvenirs émergent, et un monde, une période de notre vie, redevient disponible à la remémoration. C'est une sensation enivrante. Je le disais à propos du téléphone je crois qu'un obstacle majeur c'est la technologie. Tout ce qu'elle fait c'est quelque chose que nous ne faisons plus. Mes filles m'ont prêté un baladeur pour que je puisse écouter France-Musique en allant faire le tour du parc de Sceaux. Cela m'a tout de suite été insupportable. J'étais coupé des autres et de moi-même. Je me suis imaginé Mozart ou Bach avec ça sur les oreilles, ils n'auraient jamais rien pu composer. Ça prend toute la place dans les oreilles et dans la conscience et ça empêche que rien d'autre n'y parvienne. Et dans la création, les autres, les bruits du monde, c'est important. Le hasard d'un mot, d'une phrase peut provoquer un déclic, donner une idée, fournir une image. Quand ce genre de technologie s'est imposée j'avais surnommé cela « l'autisme portatif ». Aujourd'hui je corrigerais la formule car l'autisme c'est un repli sur soi, et que, là, c'est une sorte de disparition ailleurs, dans une machine. Pour que la création se fasse il faut qu'il y ait une ébullition intérieure. Que tout ce qui est susceptible de servir à l'élaboration du texte se mette en mouvement et devienne disponible. Dans certains cas où le matériel et l'enjeu semblent trop importants, ou sont trop fossilisés au fond de soi, il faut carrément avaler une grenade dégoupillée pour décoller tout ce qui était planqué dans différents coins et ne voulait pas en sortir. ( Pour ma part j'ai utilisé une grenade de la marque Michel Onfray. Très efficace! ) Cela donne une excitation intérieure galvanisante mais qui peut confiner à l'angoisse. En effet on est proche de la crise maniaque, voire de l'automatisme mental. Donc quelque chose qui peut déraper. ( Cela peut être une raison pour ne pas se lancer dans l'aventure ). Il faut donc des contenants solides pour que l'excitation ne se transforme pas en atomisation stérile. Grosso modo, il faut que la grenade crée de l'agitation mais qu'elle ne nous tue pas. Inventer quelque chose de fantaisiste, d'exubérant, ressemble à un délire. On est tout proche d'une crise psychotique. Il faut, en effet, être déraisonnable, sinon, on est tout de suite monotone, on ne décolle pas. C'est donc encore là quelque chose de peu rassurant, presque angoissant. On crée forcément au bord de la folie, au bord du gouffre. Et il y a toujours la peur de tomber dedans. En même temps créer comme cela au bord de la folie, c'est intégrer dans la création quelque chose de sa folie. Une manière de transformer de la folie en soi en œuvre structurée. Presque une dimension thérapeutique. En tout cas intégrative et distanciatrice, transcendante même. C'est donc un gain important pour soi. Le symptôme c'est plutôt une lutte interne, une lutte stérile, où le moi refuse d'être envahi par quoi que ce soit qui vienne des profondeurs. La création c'est une manière, pour le moi, d'en laisser entrer, d'intégrer des parties de ces profondeurs à soi, pour s'en enrichir. Cela participe donc, sinon d'une sorte de guérison, ( je ne crois pas qu'il faille employer le terme ici. C'est abusif ) en tout cas de la construction de soi, de son épanouissement ( dans tous les sens du terme, accroissement, élargissement, ouverture, … ). On voit donc que dans toute création il y a une mise en jeu de son monde intérieur. Le moteur est donc affectif, voire névrotique. Il faut cette agitation, comme si de vieux fantasmes espéraient soudain pouvoir passer à la lumière. Il ne peuvent pas émerger tel quel. Il faut les aménager, leur donner une forme acceptable. Et plus la forme est sophistiquée, performante, plus ils pourront se glisser dans la création sans causer de dommages. La forme, c'est ce qui nous vient des autres. Tout ce que j'ai acquis déjà, tout ce que j'acquiers à chaque fois que j'écris un texte. Entre autres choses, la forme, chez moi, est contenue dans une armada de dictionnaires, de synonymes, analogiques, gradus, thésaurus, … En fait la composition d'un texte se situe là, entre deux mouvements, une force qui vient de l'intérieur et une forme qui vient de l'extérieur. Plus on peut accepter des éléments de sa propre folie et plus on peut se saisir de ce que les autres nous offrent comme structures, comme formes, comme solutions, plus nos réalisations deviennent riches. Créer ce n'est donc pas du tout un exercice simplement intellectuel. L'intellect c'est ce qui sert à mettre en forme. Mais s'il n'y a rien à mettre en forme, ça ne donne rien, ou alors une espèce de mode d'emploi glacial. Il faut de l'affectif qui pousse, qui agite la baraque. Mais, encore une fois, pas trop, sinon, là aussi, on n'a plus rien, ou alors un champ de ruines, une flaque de boue. Quelques petites réflexions. La grande idée c'est de confier la création à des machines. Vous voyez combien c'est ridicule. Car ce qui est important c'est tout le mouvement qui s'opère en soi, et qui enrichit notre moi. Tout ce que la machine fait c'est autant de perdu pour nous. Nos chers voisins anglais viennent de mettre au point une machine censée gouverner nos rêves. On n'aura qu'à la régler sur le style de productions oniriques qu'on souhaite et, grâce à des ondes envoyées à notre cerveau, elles nous visiterons la nuit. ( Avec, j'imagine, de temps à autre, une page de pub. « Ce magnifique rêve érotique vous a été offert pas les préservatifs Durex. Durex ced lex. » ) Morphée n'a plus qu'à aller pointer au chômage. Et je ne suis même pas sûr qu'il ait droit à des indemnités. Cela me navre. Quel perte pour nous! La technologie nous vole tout. Brrrrr! Peut-être que cela explique aussi mon goût pour ces petits textes fantaisistes ou non. C'est mon désir de savoir ce qui s'agite au fond de moi. J'y vais voir et du coup j'ai envie de le raconter, ou du moins de le mettre en scène. Donc forcément je hais toutes les machines, toutes les théories ( les neuro-sciences-sans-conscience, par exemple ) qui voudraient m'en priver. Je parlais avant cela de la forme. Pour certains elle est perçue comme une limitation, une privation de liberté. Moi, je pense, au contraire, que nous avons besoin de normes, de règles. Par exemple, les dix mots et la citation de Victor Hugo peuvent être vus comme les codes d'une micro-société dans laquelle nous entrons en acceptant de participer à ce concours. On voit bien que ceux qui refusent la règle ne produisent rien, ou un texte en opposition qui souvent n'apporte aucun plaisir à celui qui le lit. Moi, convaincu du bien-fondé d'avoir des règles, je tente au contraire de les transcender. Donc, je cherche l'étymologie des mots, leurs différentes acceptions, leurs différents sens. Et tout cela m'ouvre un univers très vaste dans lequel je peux évoluer sans quasiment de limites, alors que celui qui reste près de la barrière à se plaindre qu'elle lui vole une part de liberté, n'a pas bougé de l'endroit où il est en train de mesurer le nombre de centimètres qu'on lui aurait ainsi volés. Les contraintes peuvent et doivent servir à la fois de stimulation, de base, de fondement solide, de matériau à la création. On doit les intégrer et construire avec elles, comme avec les éléments d'un collage, un chef-d'œuvre. Parce que les contraintes ce sont aussi toutes celles qui sont en nous. Ma vie je ne peux l'inventer qu'avec ce qui est moi. Je ne serai jamais champion du cent mètres, ni Miss Monde. C'est évident. Je suis limité par plein de choses qui sont ce que je suis. Donc il faut que je fasse avec. Ma vraie liberté et ma réelle créativité, c'est cela. Savoir ce dont je dispose et essayer d'en faire un chef-d'œuvre. Regardez quelles sont les plus belles et les plus grandes œuvres qui soient. Le requiem de Mozart, celui de Fauré, celui de Duruflé, la Messe en si de Bach, l'« Agneau mystique » des frères Van Eyck, Le « Jugement dernier » de Van der Weyden..... Toutes, des œuvres entièrement contraintes. Le texte, l'ambiance de chaque section du requiem ou de la messe, les attributs des saints, la description du paradis ou de l'enfer, tout est déjà établi, fixé par la tradition. Mais quand un génie comme Mozart ou comme Van Eyck, s'en saisit, il transcende tout cela pour en faire un chef-d'œuvre. Il n'y a aucune création ex nihilo. Créer c'est disposer d'un maximum de matériel et de matériau. On ne fait rien avec rien. Ceux qui pensent qu'il faut laisser les enfants exprimer leur créativité sans rien leur apporter pour ne pas la gâcher les privent de pouvoir être créatifs. Car créer c'est un long travail de lien, de synthèse entre tout ce dont on dispose. Et plus on dispose d'éléments, plus la création est riche. Donc, si nous voulons que nos enfants soient de grands créateurs il faut leur donner le maximum de moyens. Certains, je pense à Henri Michaux par exemple, ont imaginé qu'on pouvait améliorer sa part de créativité grâce à des produits. ( Alcool, drogue, mescaline pour Henri Michaux ) Cela ne favorise rien. Créer c'est relier. La drogue ça délie. C'est surtout une œuvre de mort. Donc tout le contraire d'une création. Il y a d'ailleurs un très édifiant passage à ce sujet dans « Ivre de femmes et de peinture » de Im Kwon-Taek, où le héros se saoule pour voir ce que cela donne et découvre horrifié, le lendemain matin, un bidule infâme quand il pensait avoir réalisé un chef-d'œuvre. J'ai fait le parallèle entre symptôme et création. Le symptôme est stérile. Il opère entre soi et soi. La création pense à l'Autre. Et quand j'écris, j'écris en général pour quelqu'un ou quelques-uns. C'est bien sûr le cas sur ces pages. Je commence à connaître un certain nombre d'habitués du lieu. Je ne peux pas leur balancer quelque chose de médiocre, de mal ficelé, de bâclé. Je leur dois un texte qui soit lisible, intéressant, bien construit. Je leur dois du plaisir. D'autant que c'est aussi mon plaisir d'imaginer, qu'en me lisant, ils en ont. Et bien souvent j'aimerais être là quand ils découvrent ce que j'ai écrit.

Pluie d'amour par Voltuan

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Pluie d'amour Main ample de la pluie Caressant le coeur des choses Là où personne jamais n'ose Verser un amour infini Ses doigts réinventent la douceur Au milieu du champ Baignant les herbes unanimement Gaia est comblée d'ardeur Des lèvres épousent l'univers Pour une irrumation immense A chaque fois tout recommence C'est toujours une autre rivière Qui vient danser, un printemps Baigné d'oiseaux en fleurs Autour d'arbres à bonheur Le plaisir agrandit le temps Une alouette éclaire les sous-bois De son chant, promesse d'infini La terre humide c'est toi, c'est moi Acteurs fidèles d'une famille unie La vie palpite aux poignets des chemins Une mémoire d'anges, le pied leste A modifié le damier des pierres Je tiens toute créature contre mon sein Pénétré par une chevelure intense L'empire d'une robe mouillée Je suis comblé de présence Une attention renouvelée C'est la pluie d'amour. V.

Raymond Aubrac : Aimer c’est résister, Résister c’est aimer. par Idzig

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Petit j’ai beaucoup entendu parler de Résistance à l’oppresseur et j’ai essayé de comprendre ce que signifiait le mot Résistance. L’oppresseur à l’époque s’était les Nazies. Aujourd’hui l’oppresseur est ailleurs, et le mot Résistance n’a pas finit de se conjuguer. La Résistance est partout. Raymond Aubrac ce grand résistant vient de nous quitter pour rejoindre son cher amour, Lucie. Ce couple mythique, resté jeune jusqu’à la fin de leurs jours nous aura appris que Résistance se conjugue avec Amour. Leur soif de comprendre et leur attachement aux valeurs fondamentales de la vie nous ont aidé par leur exemple, à renforcer nos idéaux sur la force du couple et sur ce que cette force nous apporte à titre individuel. Le respect de l’autre, le partage, la confiance en l’autre, l’amitié et la joie éprouvée à la simple existence de l’autre, à la simple idée que l’autre s’épanouie, sont autant de critères qui nous donne d’avantage de force pour résister, pour agir, et pour aussi surmonter le départ de l’autre, lorsque malheureusement celui ci arrive. L’amour de l’autre en effet ne doit pas occuper toute la place : nos enfants, nos amis, nos voisins, nos proches restent aussi à aimer, sans s’oublier soi même. De nombreux combattants de l’ombre ont vécu la guerre en couple, et leur résistance n’a été que plus forte à deux, ce qui a fait d’eux des couples indissociables. Je m’interroge alors sur ce qu’écrivait André Gorz à sa femme Dorine, (Lettre à D), lorsqu’il décida avec elle de quitter la vie en se suicidant. Résistaient-il ? N’abandonnaient t-il pas au contraire ? Eux qui avaient été des partenaires de travail, un couple, durant de longues années. Cette question peut amener à méditer sur l’amour suprême. Est cela l’amour ? N’est-ce pas plutôt ce qu’on vécu Lucie et Raymond Aubrac ? Lorsque Lucie est partie, Raymond a continué à militer, à défendre ses valeurs de Résistance aux horreurs des hommes, par amour pour défendre ses convictions, par amour de l’amour, par amour de la vie, et par amour de Lucie. Alain Badiou dans son livre sur l'amour, lui, met en opposition amour assurance tout risque avec amour passion, le désir profond du débordement émotionnel face au besoin de se sécuriser comme l’on peut chercher à le faire au travers des sites de rencontre. Selon Badiou l’amour c’est l’expérience à deux. Il tire ses remarques certainement de ses observations qu’il a pu faire de ces grands couples comme Lucie et Raymond Aubrac. L’amour nait de la rencontre d’un autre, d’une autre, dit-il, de leur engagement envers eux, mais aussi envers les autres, mais aussi envers leurs croyances, leurs valeurs. Si la rencontre est fusionnelle, elle mène vers la mort comme celle d’André Gorz et de sa femme, ou bien celle de Tristan et Iseult, de Roméo et Juliette. L’amour n’est pas que la rencontre, c’est après l’extase du commencement, la construction durable qui passe par tous les stades comportementaux et notamment ceux de la Résistance. L’Amour est narcissique et étant narcissique il nous renforce, il donne de l’espoir au futur, et ce qui se joue sur la scène à deux renforce l’un au travers de l’autre.

AU FOURNEAU par Feudouce

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Et bien voilà , c'est décidé ! je tente ma chance et postule pour une formation de cuisinière !!! si je suis retenue , me voilà partie pour plusieurs semaines intensives de formation de base en cuisine , avec à la clef, mon cap de cuisinière. Nouvelle tentative après mes premiers essais chez masterchef , brusquement interrompues à cause d'une sauce sucrée accompagnant un saumon. Je me souviens encore du tremblement de menton indigné de ce membre du jury , qui n'avait jamais vu de sauce sucrée au Japon. J'avais beau lui dire que j'en avais vue, il était outré ! Un autre membre du jury m'avait achevée en argumentant que ma cuisine était sans doute créative, originale et explosive , mais qu'il était sûr que je ne connaissais pas les plats du terroir... 2 contre 1, j'étais éliminée ... et tel le phoenix renaissant de ses cendres, me voici de nouveau devant un autre jury. Suspens ! Gagnerai je au moins la possibilité de me défendre à l'oral ? Ou vais je être d'office éliminée comme une vieille casserole ? En attendant, un petit stage pratique avant sur un tournage. 15 affamés à nourrir après des journées assez éprouvantes . Vais je décrocher au moins la présélection ? Réponse au prochain numéro .... peu de places en jeu... et beaucoup de concurrence ! allez ! on y va quand même ! qui ne tente rien n'a rien !!!!

Le talent de lire, et, d'écrire! par Ermia

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A ma naissance, Ce ne sont pas les fées qui se penchèrent sur mon berceau, elles devaient être en grève ce jour-là, mais, mes parents, qui en jeunes trentenaires post-soixante-huitards et soucieux de l'éducation intellectuelle de leur progéniture s'empressèrent de déposer dans le précieux couffin un objet et deux livres. Un livre pour enfants tout en images et l'autre: "tout écrit". -" Pour plus tard, pour que l'envie de lire et pour que son "imaginaire" l'accompagne toute sa vie!"déclara mon père à l'air interrogateur de sa douce moitié. Ma mère déposa, elle, une poupée de chiffon mais pas n'importe laquelle. Une Bécassine. -"Pour s'amuser afin qu'elle n'oublie pas d'aborder toujours sa vie avec humour et franchise!" répondit-elle à son tendre époux. Les dés étaient jetés. D'aussi loin que remontent mes souvenirs j'ai toujours eu le nez plongé dans une lecture. A huit ans je bouquinais déjà allègrement tous les ouvrages qui me tombaient sous la main. J'aime lire, tout. C'est pourquoi à vous lire celles qui nous offrent de belles envolées lyriques, ou vous parcourir ceux qui nous emportent dans l'exaltation de leurs critiques culturelles et qui nous suscitent l'envie de découvrir l'oeuvre qu'ils ont aimée ou pas, celles et ceux qui nous transcrivent leur tranche de vie avec humour, et ils ou elles qui nous embarquent dans un chapitre de leur vie, à vous feuilleter tous et toutes, je me régale. A l'égal d'écrivains renommés vous me réjouissez tout autant et invitez mon esprit à vagabonder encore plus dans les mondes imaginaires ou réels de tout un chacun. En toute générosité j'admire toutes ces belles écritures, j'en soupire presque d'une affectueuse jalousie. Je ne sais si je peux prétendre au talent d'écriture en osant non sans émulation à mon tour calligraphier quelques tirades, mais je suis sûr d'une chose: j'ai le talent de vous lires et quel plaisir! Ermia.
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