Une jeune écrevisse quelque peu réfractaire
Aux conseils de prudence et de civilité
Et prisant plus que tout la spontanéité
Riait quand on tentait de la faire taire.
Le cancre (c'est ainsi qu'autrefois on nommait cette espèce)
Le cancre était une drôlesse
Curieuse de tout, passionnée ;
Rien ne pouvait l'appoltronner
Pas même les puissants crochets
De son vieux maître, le brochet.
Celui-ci s'était pris pour elle de tendresse,
Il aimait qu'elle fût intrépide, courût le mascaret,
Qu'elle fouillât la ripisylve, joueuse, sans arrêt.
Aussi retenait-il sa féroce morsure
Dont tant d'autres avaient connu jadis la mortelle blessure,
Lorsqu'elle lui riait au nez.
Du reste il se lassait de ressasser les vieux couplets,
Qu'il convient de dire "s'il vous plaît",
Qu'à grimacer dans le courant on peut rester vilaine,
Ou qu'un enfant bien élevé ne rote pas la bouche pleine,
Qu'on ne suce pas les bonbons des inconnus
Et qu'il est de bon ton qu'on s'isole
Quand on ôte sa camisole
(un peu de tenue !)
Cependant il tentait de lui composer un viatique
De l'instruire des périls aquatiques
De la prémunir des menaces guettant l'imprudente écrevisse
Trop occupée de sa maraude ;
Soit que soudainement émue
Elle s'échauffe, elle rosisse
Et se signale au prédateur qui rôde,
Soit qu'elle mue,
et, libre de sa carapace,
qu'elle s'offre sans défense à l'appétit rapace.
Pour ne pas lasser l'ingénue
Sur un ton de baguenaudage
Il inventa quelques curieux adages
Loin des formules convenues
Pleins de préceptes incongrus,
De poésie, et de mots crus :
"Si lon vous surprend toute nue, mettez pudiquement une main sur votre visage et lautre sur votre con; mais ne faites pas de pied de nez avec la première et ne vous branlez pas avec la seconde."*
"Le soir, quand madame votre mère vient vous border dans votre lit, attendez pour vous branler quelle ait quitté la chambre."*
"Si laddition quon vous donne à faire produit le nombre 69, ne vous roulez pas de rire comme une petite imbécile."*
La cancresse apprit l'ironie, le cynisme, un brin de méfiance,
à défaut des bonnes manières.
Le brochet la laissa frayer elle en avait quelque impatience !
Un jour, dans une cressonnière,
Un jeune cancre impétueux
Lui fait découvrir les délices des abandons voluptueux.
De tendresse en admiration,
Elle oublie son éducation,
Tombe sous sa domination.
Il est beau, il est philanthrope, il est son cancre superbe et généreux
Et pire : elle le rend heureux.
Il la veut toute : elle oublie la prudence
Elle oublie même son indépendance.
Elle va muer, il veut rester, elle l'accepte,
Foin de pudeur, foin de méfiance, foin de préceptes.
Qui n'a cédé ainsi, se croyant adoré ?
Or, fût-il amoureux, le cancre est cannibale : sitôt qu'elle eût quitté sa carapace,
L'autre, pris de fureur rapace,
N'eut qu'une envie : c'est de la dévorer.
La conscience a de ces mystères : en premier lieu elle faillit se jeter entre ses chélipèdes,
S'y réfugier. Mais dans l'instant lui vint en aide
(où l'instinct de vie va-t-il se nicher ?!)
Le souvenir des leçons du brochet :
"Ne vous mettez pas à la fenêtre pour appeler les passants, même si vous avez grande envie de baiser, et personne pour vous satisfaire."*
Et dans le même temps, elle sentit la menace, se vit en perdition.
La frayeur lui fut source d'inspiration :
elle cracha, toussa, répandit glaire et postillon,
tant et si bien joua le rôle de cacochyme subclaquante qu'elle dégoûta le cancrillon
et qu'il s'enfuit si vite à reculons
qu'il s'alla fourrer dans la gueule du brochet qui veillait au grain
et n'en fût pas chagrin.
Moralité :
Qui veut grandir doit apprendre à se protéger
Lorsque la mue le met à nu.
Non seulement des inconnus,
Mais des amis, des congénères, des amants : n'importe qui peut vous manger.
Moralité 2 :
Plus sûr est un vieux brochet amoureux qui sublime
Qu'un jeune cancre qui lime.
*Pierre Louÿs, "Manuel de civilité pour les petites filles à lusage des maisons d'éducation"
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Le maître et le cancre, ou le brochet et l'écrevisse. par Coucou c est ginou
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Pour minformer, je préfère Léquipe par Jules Elysard
Pour minformer, je préfère Léquipe. Ou les émissions de sport. Les informations essentielles sont là. Les résultats sportifs. Les autres journaux, cest soit des conneries politiques, soit des faits divers. On sen fout. Et on ny peut rien. A la politique et aux faits divers. Est-ce que Hollande est moins con qu Sarkozy ? Pfff ! Et ce type qui a tué sa femme et ses enfants avant de se suicider parce quil était au chômage en fin de droit depuis un an. Chacun ses problèmes. Il y a léconomie, oui, la dette, tout ça
et quon vit au-dessus de nos moyens avec tous ces assistés quon entretient
Peut-être
Mais on ny comprend rien. Dabord, en économie, on leur fait dire ce quon veut aux chiffres. Autant sen tenir au réel. Aux résultats sportifs. Là, au moins, les chiffres parlent deux-mêmes. Les stats ne sont pas comme en politique.
Et puis y le loto sportif.
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Le maître et le cancre par Evelyne92
Ce maître-là n'était pas comme les autres.
Aussi incongru que cela puisse paraître,
Il n'appréciait que les cancres.
D'ailleurs pour lui, ces élèves méprisés
N'étaient que de pauvres appoltronnés,
Pétrifiés par la peur de l'inconnu et de l'échec.
Donc, ce maître philanthrope ne postillonnait pas de règles grammaticales,
Ni n'éructait de théorèmes cacochymes.
En effet, il pensait que, tout comme les enfants bien élevés,
Les maîtres non plus ne doivent pas roter la bouche pleine.
Il n'exerçait aucune domination évaluative.
Il s'efforçait juste d'amener ces élèves à se lancer
Dans le mascaret bouillonnant de la connaissance
Et du plaisir d'apprendre.
Vous pensez que ce maître ne mérite que la camisole ?
Et bien ces dernières annnées, il n'y a échappé que de justesse,
Mais si les nouvelles autorités tiennent leurs promesses,
Il pourra continuer à jouer son rôle,
Ne s'occupant que des cancres, des vilains petits canards
Auxquels il montrera leur reflet de cygne.
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le maitre et les cancres par Olga2048
LA DISTRIBUTION DES NOTES
Maitre Bourdon, devant ses élèves assidus,
Commentait les notes du dernier devoir rendu.
« Certains, utilisent des tournures incongrues,
Sinspirent dune histoire tout à fait inconnue.
Peut-être pensent-ils ainsi mappoltronner;
Mais le philanthrope, en moi, nest pas encore né !
Peut-être croient-ils quun mot ou juste un postillon
Suffirait pour assurer leur domination;
Quels insensés ! Quels fous ! Même sans camisole,
Ne dirait-on point Arlequin jouant un rôle ?
Me prennent-ils déjà pour un vieux cacochyme ?
Seul un mascaret venu du fond des abymes
Pourrait influer sur la décision finale
Et leur garantir une note phénoménale.
Enfants, vous qui tremblez dêtre ceux dont je parle,
Vous éructez tout bas, vous devenez tout pales.
Mais cessez donc de vous goinfrer de madeleines :
Un enfant bien élevé ne rote pas la bouche pleine. »
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Les dix petits cancres (Bang, Bang) par Brunooz
- Comment appelait-on le sud du Vietnam sous le glorieux Empire Français
* la Cacochyme
BANG !
Pas de cacophonie en Cochinchine
- Comment s'appelait la femme d'Apollon
* Apoltronne
BANG !
Beaucoup d'Appolés mais peu d'élus
- Que fête-t-on le quinze Août
* la domination de la Vierge
BANG !
Tous ne mérite pas la dormition
- Un mot qui rime avec rôle ...
* heu, camisole
BANG !
Crève la gueule ouverte, ça t'apprendra la différence du o ouvert et de l'ô fermé
- Quel était le nom de scène d'Eric et Ramzy
* Les Inconnus
BANG !
Pour l'honneur du cheval blanc d'Henry IV
- Quel est l'autre nom de lAtrabilaire amoureux de Molière
* Le philanthrope
BANG !
Ça refera ta mise en pli
- Comment dit-on un grand grabuge en Serbo-Croate
* grunch-grunch-beurp
BANG !
Un enfant bien élevé ne rote pas la bouche pleine.
- Quel est le petit du sanglier
* un mascaret
BANG !
Va rejoindre ton frère
- et le petit du postier
* le postillon
BANG !
Ça t'apprendra à répondre à des questions absurdes
- une grue orange qui tombe une maison Bouygues, ça fait ...
* des cons en moins
PAN ! (sur le Maître)
Hahaha, bravo Marguerite, réponse brutale, incongrue mais correcte !
Sur M6 nous avons le sens de l'humour.
Vous êtes la dernière des cancres mais non la moindre.
De justesse, hein, de justesse vous sauvez votre équipe,
alors, soulagée ?
Quel effet ça fait d'être la seule survivante ?
diiididou,
Le Maître et Le Cancre,
votre nouveau concours télé-réel,
l'école de la vie,
l'école de la mort,
parrainé par Acadomia et les pompes funèbres Bangbang
Le Maître et Le Cancre,
pas de chichi,
pas de morale,
rien que de la pédagogie,
sans fard
(Votre émission reprend immédiatement, mais d'abord un peu de publicité)
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A MES AMI(E)S PCC par Izygote
L'Amitié est un mot qui peut paraître difficile à expliquer
Et si simple quand même
L'Amitié semble si facile à réaliser, mais la faire exister dans le temps
Et surtout ne pas s'en lasser comme beaucoup le font
Trop vite parfois
Ils Elles trahissent cette merveille
Ce plaisir de...
Pouvoir lui dire tu es mon amie, tu es mon ami
si simple, trop simple, trop souvent dit, si vite, une forme du langage
presque un tic...virtuel
non, l'amitié la véritable qu'est ce ?
Le respect de l'autre, le respect de ses convictions différentes parfois
c'est, de ne pas oublier, ne pas l'oublier
ni se lasser
L'Amitié doit bannir les termes encore lui... j'ai trop de travail, pas peu de temps...
L'Amitié ce n'est pas juste se donner bonne conscience
en l'écrivant sur le net, dans les tchats
Non, l'Amitié c'est le coeur, le respect,
Le respect de son intégrité, le respect de sa famille
de sa vie privée
L'Amitié : c'est être toujours là si possible quand l'autre a besoin
être une oreille attentive qui ne se lasse pas
L'Amitié la vraie, est celle qu'est le plaisir de la, le voir apparaître
son nom dans le courrier, sa voix au téléphone
Cette amitié ne sera jamais à sens unique
Cette amitié sera autant pour moi que pour l'autre
Comme une autre famille
Elle nous remplira le coeur
De se lire, de se voir ou savoir heureux
D'avoir eu la chance d'en comprendre la véritable valeur.
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Le don de soi par Elorah
Donner ou ne pas donner ?
Nous sommes hélas souvent confrontés, à cette épreuve, et nous nous sentons déroutés, embarrassés et impuissants ,devant la main tendue
Le don, la générosité c'est bien beau mais
savoir donner
Est ce que je sais donner en fait ? Donner, ni trop... ni trop peu,
Est ce que je mesure cet acte?
j'aime beaucoup cette pensée de Pierre Dac qui disait :
" Donner avec ostentation, ce n'est pas très joli, mais ne rien donner avec discrétion, ça ne vaut guère mieux".
On me dit qu'à bienfaisance résonnent les nobles mots d'altruisme, de bonté ,générosité du cur,
Mais il me semble aussi aussi
que la pièce que nous déposons dans la main de lautre est offrande de partage ,et que donner ce nest pas seulement offrir ce que lon a
Cest aussi projeter modestement ce que lon aspire à être.
La vertu de bienfaisance embrasse un vaste domaine .Elle s'étend à tout ce qui peut être véritablement bon et utile aux autres. Mais il s'agit aussi souvent d'une mosaïque de petits riens qui tendent à faire le bien. Chacun simplement à sa mesure, selon ses moyens et dans le sens le plus étendu que l'esprit peut concevoir
.Du don pécunier au simple sourire ou à l'investissement le plus profond de sa personne
Cela n'exige de notre part que pureté d'intention et volonté d'accomplissement, tout en ayant constamment à l'esprit, la mesure et pas un acte d'ostentation ni de vanité ,car cela conduirait à l'effet inverse, l'humiliation de celui qui reçoit.
Savoir donner cela ne s'apprend pas cela se vit ...Savoir s'effacer et laisser la place à lautre,et se voir identique en son miroir .Lui donner la possibilité de partager en retour
et que soit ainsi vécu des deux cotes, le vrai don de soi .
Etre reconnaissant envers celui qui accepte simplement de recevoir ,pour savoir sans honte recueillir le don qui nous est fait ,si un jour nous nous trouvions dans cette pénible situation
Car la bienfaisance sans respect peut aussi avoir son coté sombre lorsqu'elle bascule par exemple en une sorte de jouissance à se sentir indispensable, au point d'en éprouver une toute-puissance.
Moyen de dominer l'autre et à le tenir dans sa dépendance. Certains ont un tel besoin d'amour qu'ils vont donner sans cesse, espérant en retour une reconnaissance, voire de la vénération
Jaimerai pouvoir donner toujours avec lucidité et mesure mais surtout sans orgueil et pire avec indifférence ,et être capable de ... recevoir à l'identique
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infini, rien par Petit_chemin
Une marche en mon désert avec toi oeuvrant même
en la mémoire des vieux et anciens de la veille
seul perché tout en haut de ta colonne si l'aime
la pensée où a siège petit singe ton réveil
tic tac a fait la cloche avant même qu'il en soit
ces pauvres mots jettés au dépris de toute loi
hors la seule et la vraie règle d'or de nos jours
dans la nuit qui parfait son singulier retour
cette terre est ouverte à nos pas visiteurs
singuliers les nomades aiment les sédentaires
en arbres voyageurs usant de leur prière
selon la première joie qui retourne vers nous
et je te vois aussi comme moi comme nous
en dessous d'un volcan qui n'est ni dieu ni diable
versant un peu de lave et slamant sa lumière
petite lumière très douce comme une rose des sables
Pause 18 h 30. impro
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Les bâtisseurs de rêves par Chris bis
Elle
Les bâtisseurs de rêves, elle les suivra pas à pas
Et les briseurs de chimères
elle les fuira bien au-delà
Sur lépaule dun joli cur elle sétendra
Et de tous les railleurs elle se détournera,
Les penseurs en herbe, oui, elle les accompagnera
Et loin des acerbes, elle se cachera
Elle savancera dans ses petites croyances
Et elle esquivera tous les phonèmes doutrances
Puis se couchera sur des longs rivages
Gardant tout contre elle, son confident sage
Celui qui lui racontera une philosophie
Aux pourtours heureux dune fabuleuse vie
Et il lui parlera, et elle se révélera
Sans regret, sans crainte ni tracas
Alors, elle sera elle-même devenue mutine
Un peu divine aussi, se jouera alors lutine
Et elle saura réjouir son méritant
Par tous les parfaits de ses temps
Chris
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Mon bel oiseau par Elorah
Il est un petit oiseau vibreur
Qui toque à nos curs
Il tente de le faire au plus juste
Il est sensible, sans cesse il ajuste
Ses mots pesés jamais galvaudés
A nos écrits de joie, de maux libérés
Je voudrai lui dire avec ce modeste poème
Combien japprécie et allez jose , un mot plus fort ,jaime !
Ses tendres coups de becs, délivrés sans salamalec
Dont lécho touchant nous réconforte , bienveillamment
Notre petit Pivert de l' humain tendu expert
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Que deau ! par Jules Félix
On ne choisit pas son patronyme.
Ou presque pas.
Et du coup, cette absence de choix prête à sourire car rien nest volontaire.
Tout nest donc que judicieuse coïncidence.
Dans les années 1980, un petit lot de ministres prêtait ainsi à rire. Il y avait Louis Le Pensec qui fut ministre de la mer (1981 à 1983) puis ministre de lOutre-mer (1988 à 1993) puis enfin ministre de lagriculture et de la pêche (1997 à 1998) ; jattendais quil soccupât aussi de la justice, ou, du moins, des prisons. Il y avait aussi Édith Cresson qui sest retrouvée ministre de lagriculture (1981 à 1983) avant dêtre celle du commerce extérieur (1983-1986) comme démarrage d'une très belle carrière ministérielle (la seule femme à Matignon).
En 1983, pour les municipales à Paris, Le Pen s'était déjà amusé à faire des jeux de mots avec les patronymes (c'est un professionnel) en vilipendant Juppé qui serait bien culotté. Paris-Bordeaux...
On pourrait aussi parler dun François-Xavier Bordeaux qui voulait être maire de Bordeaux (sans succès), dune Royal qui voulait conquérir la République (sans succès), ou encore dun Hollande qui voulait être président de la France (tiens, je crois quil a réussi, lui).
Dans le nouveau gouvernement, celui dun Super-Ayrault un peu fade, il y en a un qui ne va pas sendormir, il va même danser pendant tout le quinquennat, cest le nouveau ministre de lIntérieur, lancien député-maire dÉvry Manuel Valls. Il na pas perdu de temps, il est déjà allé à Marseille et ce mercredi 23 mai 2012 matin, il sest rendu à lest de lagglomération nancéienne pour constater létendue des dégâts des inondations de la nuit précédente. Toujours avec une cravate grise ?
Valse à quatre temps. Nul doute quil va sarkozyzer un max, ne ratant aucune occasion de "venir sur le terrain", être "au plus proche" avec ses concitoyens et se tailler très vite une envergure préprésidentielle (lhorizon 2022 semble être très lointain pour lui, qui aura alors cinquante-neuf ans, mais le Président actuel refuserait-il aisément de se présenter pour un second mandat ?).
Ce qui ma surtout étonné, cest pourquoi cest le ministre de lIntérieur qui sest déplacé pour constater les dégâts des eaux, la destruction des rues, des équipements, des commerces et des habitations ?
Naurait-il pas fallu plutôt que la ministre de lÉcologie vînt ? Elle sappelle
Nicole Bricq ! Ou encore la ministre du Logement ? Elle, lécolo de service, elle na peut-être pas osé : Cécile Duflot ! Une brique pour protéger du flot ?
Remarque subliminaire :
« Que deau ! »
Cétait la remarque fort pertinente éprise dune grande culture et dun grand sens de lempathie lors de la visite dans une ville sinistrée par une inondation de lun des plus mauvais Présidents de la République que la France nait jamais connus : le'empâté maréchal de Mac-Mahon, monarchiste qui signa la capitulation des armées napoléoniennes devant Bismarck et qui sest retrouvé un peu par hasard à lÉlysée, histoire dattendre que la nature fasse son boulot dans la guéguerre qui opposa légitimistes et orléanistes.
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Mon chat - certains moments... par The Dreamer
Mon chat certains moments ont des langueurs de mousse,
Quand tu lèches pensif - de paresseux rideaux
Dardoises sur tes flancs et que ma main repousse
Ta patte humide - enfant lune des hirondeaux.
Gamin ! Je vois alors au cur de ta frimousse,
Deux taches dans le noir du charbon, deux ronds deau,
Briller, deux grands soleils où le vert éclabousse,
Tous les jades dOrient, tous les pas des rondeaux.
Danse et griffe-moi fort, je sais où sont les roses,
Elles tombent vois-tu, jentends leur bercement
Dans la nuit de tes poils comme un frémissement
Lorsque coule en mes yeux, lencens des ciels moroses
Et que ton doux regard où sont les autres fleurs
Berce, sombre beauté, mon âme et mes douleurs.
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Poème pour quatre amies par Botticella
La neige molle sétale sous les pommiers en fleurs.
Laurore délicate danse sur les coquelicots.
La nostalgie inonde les élans de mon cur
Et loiseau si fragile virevolte sur les eaux.
Alors que la tristesse enivre mon âme bleue,
Anaïs a surgi au milieu des cigales.
Elle ma tendu la main pour adoucir mes yeux,
Qui étaient embués par le sanglot des râles.
Françoise a retrouvé ce poème délicieux
Que Prévert a chanté sous les arbres du temps.
Son sourire confiant mest apparu, précieux,
Effaçant dune douceur la dureté des vents.
Isabelle dans sa fougue, notre cercle, rejoignit,
La passion espagnole étincelant son regard,
Elle déclama des vers enflammés de rubis,
Pour que Lorca nous berce dans le fond du hasard.
Martina, vive lionne, ouvrit son parasol
Pour protéger nos chairs des trop brûlants soleils.
Étourdies par lété, jouant à pigeon vole,
Nous avons savouré les joies simples dune merveille :
Lamitié, tendre et libre dexprimer sa ferveur.
Sur la grève brillaient les coquillages dargent.
La vie suivait son cours, oubliant le malheur.
Ô cadeau dor si pur sculpté sur locéan !
Au creux de ce chemin, j'ai retrouvé mes ailes
Qui étaient décimées sous le poids des chagrins.
Je rêverai de vous, mes chères âmes si belles.
Que ce poème soit, d'un coeur, le doux refrain.
Botticella
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Allo Maman Vélo par Brian K
Je vais sans doute passer pour un emmerdeur aigri et réactionnaire, incapable de comprendre le plaisir simple quil y a faire des choses plaisantes et agréables. On me la dailleurs dit un jour sur un forum, un de ces freluquets comme on en voit dans les festivals de théâtre et qui ensuite vous soulent en répétant cent fois jy étais, cétait bon, et jai tout particulièrement apprécié
. Dans son bac à sable, je lai renvoyé. Parce que ses propos étaient de ce niveau-là.
Mais ce nest pas de théâtre que je veux parler. Mais de lart de rouler en ville à bicyclette, plus précisément à Berlin puisque cest ici que je vis. Si jhabitais aux Pays-Bas, jimagine que je néprouverais pas lagacement qui me bouffe ici un peu plus chaque jour. Les hollandais sont des êtres paisibles, qui apprennent pour ainsi dire à pédaler dans le ventre de leur mère. Adolescents ou adultes, ils continuent ensuite à pédaler sans agressivité, le plus naturellement du monde puisquil sagit là pour eux dun mode de déplacement naturel. Tout se passe en bonne harmonie entre deux- et quatre-roues, et le piéton trouve sans difficulté sa place dans cette innocente circulation.
Dans une ville de barbares et dexcités, il en va tout autrement. Je me sens même certains jours pousser de grandissantes envies de meurtre en observant le spectacle de la rue, et il ne fait désormais plus guère de doute quun jour une grande gifle partira.
Rouler en deux-roues à Berlin nest pas une occupation anodine. Cest au contraire un geste politique, une affirmation de soi dune importante portée symbolique. Le cycliste dici ne sourit jamais, même lorsque la brise de juin vient doucement fouetter ses bras. La brise, ce nest pas une chose importante. Cest une futilité méprisable. Ici, il est toujours question dengagement. Le cycliste est être éco-conscient qui saffirme, qui démontre, qui entend être vu. Cest un peu comme la dame qui fait ses courses au marché bio, qui elle aussi ne sourit jamais lorsquelle achète ses haricots certifiés sans pesticides. Cette dame-là, voyez-vous, est en train de sauver le monde, la planète. Il ne lui viendra jamais à lidée de penser quune bottes de radis, cest joli. Cela aussi, futilité. Seule compte pour elle la virginité du radis, sa conformité, et la croisade quelle mène en faisant ses emplettes mérite une grande rigidité dattitude. Car on ne plaisante pas lorsquon est investi dune sainte mission. Pour résumer, le cycliste éco-conscient se reconnaît à sa posture exemplaire et à son air constipé.
Lautre espèce, la pire, la plus déconnante dans son comportement, est celle du deux-roues qui fait chier tout le monde, parce que pour lui, tout le monde, cest de la merde. Sa bicyclette à lui, souvent pourrie entre parenthèses, est un autre genre de cheval de croisade. Cest une bicyclette qui fait de la politique à un haut niveau. A un niveau que tout le monde ne peut pas comprendre, sauf lui. Et comme il se sent au dessus de tout le monde, il ne va que dans des bars où la bière est uniquement servie en bouteilles, car la bière pression, justement, cest pour tout le monde, et il tient par-dessus tout à éviter à être mainstream.
Les feux rouges ? Evidemment quil les brûle, aussi souvent quil peut, car les feux rouges sont de bourgeoises installations servant les profits du capitalisme en permettant la fluidité dacheminement des biens et des marchandises. Dailleurs, les automobilistes aussi sont tous daffreux bourgeois quil convient de mépriser, de même que les gens qui roulent en taxis. Il y a aussi les imbéciles utilisent les transports en commun, et il est donc on ne peut plus normal de rouler sur les voies réservées aux bus, parce que dans les bus, comprenez bien, il ny que des crétins qui paient leur abonnement tous les mois - tu comprends, le bus, le métro, ça devrait être gratuit.
Un exemple précis ? Il y un an, un vendredi soir où je prenais mon service à 21 heures. Petit bavardage avec ma collègue Brigitte, qui vient de fêter ses soixante ans, et terminait le sien. Elle était heureuse, parce quencore quatre jours et cétaient ses vacances. Ses Vacances ? Vers minuit, elle ma appelé de lhôpital, dune voix éteinte. On la gardait pour la nuit en observation pour voir si les contusions dont elle était couverte ne cachaient rien de plus grave. Le plus choquant pour elle, cétait que le cycliste qui lavait renversée ait pris la fuite, sans même se retourner. Comme si elle nétait rien. Ses vacances ? Les bleus ont mis trois semaines à seffacer. Des douleurs, de la fatigue, un abattement moral. Cétait surtout la jambe gauche qui lui faisait mal, celle qui était la plus abimée. Elle ne se savait pas encore quun caillot de sang sétait formé. Ni que la thrombose couvait. Lembolie pulmonaire sest déclarée deux jours après son retour à Berlin. Lopération a pu être évitée de justesse, mais Brigitte est restée un mois hospitalisée. Cétait début juin, elle na pu recommencer à travailler quen décembre. Elle va bien, dans lensemble, mais tout ce quelle faisait autrefois facilement lui demande encore aujourdhui deux fois plus defforts quauparavant.
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un hymne à l'amour, au Nord et à Yolande Moreau par Baloodeparis
Quand la mer monte, c'est un film de Yolande Moreau, qui ressemble à Yolande Moreau...
Je pourrais arrêter là ma critique, si vous connaissez Yolande et que vous l'appréciez ca devrait être suffisant pour vous donner envie d'y aller...
Disons que ce n'est sans doute pas le film du siècle, mais c'est un film, vrai, plein d'émotions, à la fois étrange et personnel
Où il nous est donné à voir une région que l'on ne voit pas si souvent au cinéma
(le Nord !), une région, ses géants, ses habitants filmés amoureusement par Yolande,
sur fond d'une grande déprime, d'humour noir et aussi d'une grande mélancolie...
Résultat la beauté surgit de partout...et qu'importe si les personnages ne sont jamais loin de la folie, ce qui compte c'est qu'ils vivent une formidable histoire d'amour faite d'un amour ordinaire par des gens ordinaires...et ca croyez moi, voir ca au cinéma, ca fait un bien fou !
Au final c'est un film totalement troublant, d'une humanité rare, avec ce qu'il faut de naïveté pour vous renvoyez à vos rêves d'enfants
Une grande bouffée d'air frais !!!
Didier
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Jérémy, mon ami. par Barioline
Cest la première fois que je vais chez Jérémy. Il mavait invité à déjeuner mais jai refusé. Donc il ma proposé de venir en début daprès-midi. « Tu prendras le café avec nous. »
Moi ce qui mintéresse, cest de le voir avec ses parents, de le voir chez lui, de connaître sa famille. Il a dit quaprès le café on jouerait à des jeux de société. Je connais aucun jeu de société mais ça fait rien. Je connais rien de ce monde de bourges mais Jérémy je le kif.
Chez moi on passe pas laprès-midi avec les parents, sauf si on regarde un match à la télé, chez moi on prend pas le café ni le pousse café, on invite pas les copains, les copains ils viennent quand ils veulent, les copains ils viennent direct dans ma chambre et on se met à lordinateur.
Jai beau remonter ma mécanique anti bourge, quand jarrive chez lui jen mène pas large. Heureusement cest sa mère qui vient mouvrir. Sinon jaurais eu lair de quoi avec mon bouquet ? « Quil est beau, il est trop beau ! » et elle me claque deux gros baisers bien sonores suivis de deux bisous tout doux. Je me sens brûlant autour des yeux ... elle parle du bouquet ou de ma gueule dange ? Temballe pas, que je me dis, cest pas la mère que tu viens voir, cest le fils, Jérémy, ton nouveau pote. Drôlement bien roulée, quel châssis et pendant les bisous javais déjà le souvenir de deux nibards des plus accueillants. Elle me débarrasse "donnez, donnez, cest magnifique, cest trop vraiment
" Elle me vouvoie. La douche. Tant mieux, le sang me montait à la tête.
Elle mentraine au salon. Rien que leur salon est plus grand que tout notre appartement. On dirait même quil y a plusieurs salons, il y a des statues, deux bars et le fameux home-cinéma.
Ce doit être le père, dans un fauteuil si profond que mon petit frère pourrait y dormir facile. Sur la table basse un plateau chargé de tasses, de verres et de divers récipients contenant des trucs qui se mangent. Pas de bière, pas de coca.
Je prends mon air civilisé et je mavance en douceur, comme dans un rêve, mes pieds senfoncent dans la moquette et moi je menfonce dans mes idées de rebelle flamboyant.
Jérémy est assis sur le rebord de la cheminée. Même pas un petit salut. Il caresse un chien majestueusement allongé à ses pieds. Heureusement que jai refusé de déjeuner, jaurais pas tenu le choc, jaurais pété les plombs. Cest pourtant bien lui, Jérémy, mon nouveau pote.
Au collège, je le verrai toujours, trônant dans son salon, caressant son chien sans lever les yeux, et sa mère, je la verrai toujours, carrossée denfer, la vraie bombe, et le mobilier design, et le vase en cristal pour accueillir mon modeste bouquet.
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Quand le futur devient présent et passé à la fois par Espoir89
Tout se bouscule dans ma tête. Il est parti pour toujours. Il ne m'a rien dit , il ne pouvait pas ou plus. Je suis allée le voir, un dimanche, il y a quinze jours. Quinze jours et quinze nuits d'une longueur infinie. Je l'aime. Il est parti . Je l'ai revu à quelques heures de son départ, couché comme un enfant, seul, recroquevillé; tordu par la souffrance, il m'a fait le signe de croix, j'ai compris.
Il a été toujours trop loin, à mes yeux. Là, maintenant je le sens enfin près de moi.
Je l'aime.
Papa je t'aime.
Amoureux de ma mère, tu le fus jusqu'au bout. Elle ne te le rendis pas, mais tu persistas.
Que cela me fit mal de te voiir sans cesse humilier.
J'aurais tant aimé que tu prennes ta place de père.
Pourtant tu en as mené des guerres de par le monde.
Mais celle-là tu ne la gagnas pas.
Papa je t'aime.
La Nature fut ton ultime refuge : jardins sublimes, parties de pêche qu'en solo, cueillettes acharnées de cèpes pendant lesquelles tu t'ingéniais à nous semer pour être le premier et dernière mais non la moindre, la protection des oiseaux tes amis.
Tout ce qui venait de la Terre, tu l'aimais. Tu en retins beaucoup de bonheur et de reconnaissance.
Papa je t'aime.
Je veux croire que nous nous parlerons un jour.
Atttends moi quelque soit le lieu.
Tu ne m'as pas vu grandir, militaire absent.
M'as tu aimée ?
Oui tu me l'as dit pour la première fois , j'avais cinquante ans.
J'aurais aimé le savoir plus tôt.
J'ai donc grandi sans toi et alors je me suis éloignée pour mieux revenir.
Papa tu me manques.
Muriel
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Comme la plume au vent par Annaconte
Pour Sophie 777, qui aime Henri Michaux : exercice et gymnastique michaldiens autour de son (petit poids) Plume
Une fois arrivé en ville, il se rappela quil avait quantité de courses à faire. Cest pourquoi il laissa son sac à la consigne de la gare ; il reviendrait le prendre, ses affaires les plus urgentes terminées. Et il se rendit à lHôtel Terminus.
Mais au lieu de réserver une chambre, songeant quil avait encore beaucoup de courses à faire, il trouva préférable de demander ladresse du Crédit Mutuel.
Il se rendit au Crédit Mutuel, glissa sa carte dans le distributeur, mais jugea plus à propos de sinformer des principales curiosités de la ville, du quartier Persopélis, de la place de la Comédia, et des petits cafés, où lon vous sert du thé à la menthe, des Halles surtout car on ne peut quitter la cité sans avoir humé les senteurs des fruits et des épices, et sêtre enivré du rouge écarlate des tomates de pays.
Il sinforma donc de lendroit, se fit conduire aux Halles et en voyant toute cette foule bigarrée et bruyante, il se rendit compte que tout ça, cétait trop pour lui : le voyage, la fatigue, il se dit que le mieux était sans doute de se restaurer. Il sen alla donc, et se dirigea vers le restaurant de Denise la reine de la Popote, dans la ville nouvelle. Il allait sattabler quand il réfléchit que ce nétait pas tout, de boire et de manger, il fallait soigneusement sassurer que tout était en règle pour létape du lendemain. Cest ainsi quil convenait, plutôt que de faire le pacha à une table, de rechercher le plus tôt possible lemplacement de la station du bus quil devait prendre le lendemain.
Ce serait du temps bien employé. Ce quil était déjà occupé à faire, quand il lui vint à lesprit daller faire un tour du côté du port qui, selon les dépliants touristiques, valait le détour. Chemin faisant, il avisa un panneau qui indiquait la plage. Il décida de saventurer du côté de l'océan pour profiter du soleil et des embruns. La plage était immense. La mer était très loin. Quà cela ne tienne, il se sentait en forme et marcha, marcha en direction de leau qui miroitait à lhorizon. Il était exubérant de vigueur malgré la chaleur et le vent qui lui brûlaient les yeux.
Il se baissa pour ramasser un coquillage nacré qui brillait dans le sable. Puis il en aperçut un second. Puis un troisième. De petits crabes dérangés se dispersèrent, affolés, et il se mit à les suivre en sifflant. Il remarqua les dessins quils laissaient derrière eux et se perdit en rêveries légères.
Penché sur une flaque transparente, il aperçut vaguement son visage se refléter
avant qu'il ne se trouble et disparaîsse tout à fait
.
Tout à ses songes, il n'avait pas vu la mer monter.
Il venait de manquer définitivement son énième entretien dembauche.
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Résultats concours mai 2012 par Pointscommuns
Cher tous,
Le moment des résultats du concours mai 2012 est arrivé et nous allons enfin vous dévoiler
la liste des heureux gagnants qui nous le rappelons vont gagner un mois d'abonnement d'une valeur de 39 euros.
- dellf, pour sa fable qui sentait bon l'air marin
- abicyclette, pour nous avoir fait voyager
- street, pour son jardin qui récolte les honneurs
- agnes51, car en effet le cancre n'est pas toujours celui qu'on croie
- voltuan, pour sa fable poétique et sensuelle
- Cyn0484, pour sa fable divine
- coucou c est ginou, pour cette fable succulente
- brunooz, merci de nous avoir fait découvrir un beau concept d'émission de télévision
- Jules Félix, pour sa chronique
- touslesbato, pour cette tranche de vie émouvante
Merci à tous pour votre participation et vos commentaires !
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Satie cest du tout cuit ? par Abicyclette
Une lettre ouverte aux pianistes, ceux qui jouent Satie, la première gnossienne
Rien que ceux-là
Eventuellement aussi les curieux de musique et dinterprétation.
Pour les autres une dédicace : juste un petit bonjour en passant.
La première gnossienne de Satie, quel curieux morceau ! Vous connaissez ?
Une petite pièce composée en 1890, dun ensemble de six, qui dure quatre minutes
à peine.
Un morceau très statique à première vue. On ny voit pas de démonstration de quoi que ce soit, aucune direction
la mélodie sappuie sur un accompagnement au déhanché rythmique très clair mais sans barre de mesure : une volonté délibérée.
Cette ligne à physionomie vaguement orientalisante dessine une tête de point dinterrogation au sourcil circonflexe, entourée de petites grappes qui claudiquent, montant ou descendant un escalier. Lensemble sarticule en trois séquences qui vont, viennent et reviennent, passeront par ci, repasseront par là, sans modification. Cest tout.
On sent que ces instants pourraient sétirer indéfiniment
Mais pour autant pas de brume impressionniste : ni flottement, ni perte de repère.
Cest une litanie immuable, un état toujours recommencé de balancier métronomique à qui le pianiste, au-delà de la stricte pulsation, devra faire conquérir les libertés du temps humain par les épousailles des notes avec les légères irrégularités de la vie
Et vogue le navire : que la musique soit.
Une fois quon a dit ça on sait comment jouer et ce que cela va donner à lécoute : cest du tout cuit. Eh bien non, ce nest pas du tout cuit !
En effet sous la sobriété de ces lignes sans fard qui sabstiennent de jamais rien prouver on trouve des indications de jeu étonnantes, qui perturbent.
Satie est connu pour avoir truffé ses partitions dannotations surprenantes, cocasses, énigmatiques
et quelquefois même il nous raconte toute une histoire !
« C est un secret entre linterprète et moi » disait-il.
Secrets ludiques, colin-maillards, ces indications déstabilisent : elles sont souvent problématiques
Car, en prenant au hasard dans le corpus de son uvre, sil nest pas malaisé de comprendre comment « enfouir le son » ou jouer « pâle et hiératique » comment restituer « ne pas trop manger », « ouvrir la tête », « ignorer sa propre présence » ou faire tout à la fois « complaisamment facile et courageusement solitaire » ?
Revenons au sujet.
En reprenant dernièrement cette gnossienne jouée et rejouée en dilettante depuis des années, cette fois-ci, par quel hasard par quel mystère, son sens profond ma littéralement sauté à la gueule.
Après avoir entamé un début noté « lent », qui ma toujours donné limpression de se chercher, je pianote et jarrive sur : « Très luisant », puis quasiment tout de suite après sur :« Questionnez »
ensuite plus rien mais un peu plus tard vient : « Du bout de la pensée », et encore après : « postulez en vous-même »
Puis : « pas à pas » et, pour finir : « sur la langue ».
Bon sang mais cest bien clair : et si plutôt que de chercher à articuler adéquatement chaque inflexion il fallait que je comprenne tout cela comme un ensemble ?
Oui, oui
bonne piste ... regardons à nouveau :
« Luisant » : la lueur jaillit, un flash : cest un Eurêka-jai-trouvé qu il sagit alors vite de
« questionner » pour ne pas laisser cette révélation soudaine senfuir.
Puis un moment sans rien : merci Satie, ça vient, ça vient
on a le temps de prendre cet Eurêka par tous les côtés, de se le familiariser.
Et ainsi tout juste attrapé « du bout de la pensée » puis formulé, reformulé, « postulé en soi-même », nous pouvons alors « pas à pas » le faire se réfléchir au miroir de la pleine conscience.
Alors peut venir maintenant le temps de lexpression par la verbalisation : savoir exprimer
« sur la langue » la foudre qui, passée et repassée par le prisme de la raison, est enfin domestiquée.
Alors là ! Si je mattendais ! Il sagit très explicitement du processus même de la création !
Comment alors sétonner que le titre Gnossienne vienne de Gnose : savoir, connaissance
et pour le cas : connaissance des principes de création ?
Voilà : Satie veut peut-être uniment montrer à son interprète-confident, malicieusement et magistralement, deux facettes de luvre dart : la fulgurance de lidée et le temps de sa formulation ; lidée-lumière et le déroulé de son expression ici ne faisant quun.
Satie ! Musicien malicieux, farceur, vraiment ou faussement paradoxal, qui joue de nos amusements, de nos étonnements !
Et aussi Satie : Musicien du dépouillement, de la sobriété, de léclat intérieur qui ne se montre pas et quil faut chercher profondément, musicien du mystère caché-révélé qui fait naître et aimer lobjet de contemplation, dabord par le cur, ensuite par lesprit.
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Nb 1: Gnossienne n°2 : Cours particulier à domicile pour les roses : explicitation à 4 mains où il sera abordé avec tact les notions de « grande bonté », de « sans orgueil » et de « plus intimement »
Nb 2 : Un bon paquet dadaptations en tout genre
Vous votez pour vos préférées ?
Moi cest 9, 16, 4, 3
Dabord loriginal http://www.youtube.com/watch?v=yMbDGlhowTc une bonne version : Alexandre Tharaud (dose un peu forcée sur la mise en scène et latmosphère cosmique : cest pour samedi soir à la télé ?)
Ensuite les adaptations
1) http://www.youtube.com/watch?v=RrfE5-CQn3Y du Dub ou de la daube ?
2) http://www.youtube.com/watch?v=lamEiXQELHk Arthur H (et sa voix formidable)
3) http://www.youtube.com/watch?v=-IFPBq4-AYA Trash par Triste Sire (Satie : un peu chauve mais très décoiffé! )
4) http://www.youtube.com/watch?v=Lcjs-isbizA poétique (Anders Miolin, guitare à 12 cordes)
5) http://www.youtube.com/watch?v=z86fR4kdu-c Ambiance Pologne sous Jaruzelski (à laccordéon)
6) http://www.youtube.com/watch?v=SSdLt5wVPBY Une certaine forme de méditation : Bouddha chez Auchan
7) http://www.youtube.com/watch?v=0TG6uzfvVqI déprimant : Peone affamé après une année de mauvaise récolte, whisky et triste banjo.
8) http://www.youtube.com/watch?v=EzxiD6i5VcU Machine préhistorique toutes viscères à lextérieur (quand /on aura 20 ans / en lan deux mil
un)
9) http://www.youtube.com/watch?v=-GmftEUUXFs alla Goran Bregovitch en Macédoine (superbe arrangement - excellents légumes)
10) http://www.youtube.com/watch?v=FLuzdDXXE9w&feature=related version orchestrée : la suavité des timbres
11) http://www.youtube.com/watch?v=GQzRnYGuzmQ version b.o. de film expérimental (très petit budget)
12) http://www.youtube.com/watch?v=8hnVeKbSAo8 une merveille ! le produit marketing pur jus : elle joue mal, on sennuie ferme, et elle aussi
mais quel regard langoureux pour la caméra ! (sans parler du décolleté)
13) http://www.youtube.com/watch?v=R0ACJfsUHnw Satie en flic violent par Takeshi Kitano
14) http://www.youtube.com/watch?v=6e6UyhD_WLY&feature=related Play-station 3 , piano Tutorial : Satie pour les nuls
15) http://www.youtube.com/watch?v=bHY2ldYdaKA Satie révolutionnaire zapatiste
16) http://www.youtube.com/watch?v=m3PapA4Lcms&feature=related émouvant trio de cordes dasie : sino(ehru)-indo (sarangui)-mongol(morin kuur) + guitare
17) http://www.youtube.com/watch?v=0stxsAgHJXI Satie rencontrant lamour sur PCC
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