Quantcast
Channel: Les commentaires de Pointscommuns.com
Viewing all 5180 articles
Browse latest View live

Lettre du garçon absurde à Sablaise par Sentiers 79

$
0
0
Mademoiselle, Je me suis réveillé ce matin « la tête dans le cul ». Agacé par tous les jours de pluie et la froidure de ces derniers temps. Dès le sortir de mon lit, j’ai pensé à Vous. Qu’allais-je faire aujourd’hui pour qu’une marche de plus dans votre vie, en d’autres termes, pour que votre anniversaire soit marqué d’un bonheur particulier. J’aurais voulu vous offrir un autre bouquet de feux d’artifices. Classe quand même ! Offrir le 15 juillet un bouquet de belles bleues, de belles rouges, de gerbes scintillantes… Mais j’ai eu peur de l’humidité de l’air, je ne voulais pas que mon présent soit raté. Je pensais à l’insuccès des feux d’artifices d’hier et d’avant-hier, pour cause hygrométrie excessive. Alors, j’ai eu une autre idée. Je vous offre cet après-midi une promenade sur votre beau remblai des Sables. Gonflé je suis. Une promenade rien que pour nous deux. J’ai envie que nous soyons tranquille et que le temps ne gâche rien à l’affaire. J’ai envoyé un mail à votre cher maire, et je lui ai demandé de prendre avec Monsieur le préfet les dispositions suivantes : Fermer les robinets des nuages, replier le vent, ouvrir en grand les rayons du soleil, limiter l’accès au remblai et à la plage, aux belles personnes, et surtout faire que notre promenade soit merveilleuse… Je prendrais votre bras, je glisserais à votre poignée une « montre molle » de Salvador Dali, et nous partirons ensemble pour une longue promenade vers les sentiers de l’utopie… Très belle anniversaire Sablaise. Sentier Ha ! J’allai oublié la rose, une de celles que vous aimez.

L. par Rivale

$
0
0
Elle est d'ailleurs. Je n'ai connue par A. ma grande amie. Elle avait ce côté lointain et hautain qui m'a fait la remarquer. Elle est belle. Elle pourrait jouer dans "Violence et passion" de Visconti, dans le "Jardin des Finzi-Contini". Elle n'est pas faite pour le médiocre. Tout en elle est naturel et pourtant étudié, travaillé. Je l'ai écoutée chanter et dires des textes qui m'ont remuée. L'autre jour, je l'ai photographiée. Notre échange était facile, clair, simple. Elle s'est prêtée à des poses : portraits, habillée. Deux tenues ont suffi. Sur certains clichés, elle a un visage ingrat, sur d'autres, elle est radieuse. Je connais une partie de son histoire qui a fait d'elle ce qu'elle est. Après la séance de pose, j'ai un peu changé l'aménagement de mon séjour et de ma chambre.

Quand on nait con... on est con... par Capucine7434

$
0
0
Il m'arrive aussi de penser... C'était un com que j'avais écrit le 29 avril de cette année...sur le thème "vie privée, vie publique", concernant ces mails intempestifs et non souhaités sur la politique et la religion dont ma boite était inondée. Certains étant persuadés qu'eux seuls détiennent la vérité, ils vous matraquent leurs idées voulant vous les imposer, vous les faire rentrer de force dans ce petit cerveau, le votre, qu'ils considèrent sous-développé, incapable qu'il est de se faire sa propre opinion... Ce que je vais vous narrer ci-dessous est, disons, une suite de ce com... Vendredi en fin de journée, une folle envie de parler à ma petite sœur,... C'est toujours un moment de bonheur partagé que ces échanges téléphoniques, tant nous sommes en harmonie toutes les deux... J'ai donc composé "leur" numéro... oui, ils sont mariés... et moi enjouée - "Bonsoir, c'est Capucine" ! Merde, c'est le beauf au bout du fil : "Vous m'avez demandé de vous oublier" - J'ai dit en riant, "touché-coulé" et toc ! il a raccroché... Et lui qui pensait avoir de l'humour... Voila ce qu'il avait répondu à mon message qui n'était autre que le com du 29 avril... - "D'accord avec toi ton analyse est bien vue, mais je ne pensais pas blesser qui que ce soit en retransmettant des messages et leurs pièces jointes qui m'amusaient. De ma part il n'y a que l'envie de titiller les gens pour rire. Mais nous n'avons pas tous le même sens de l'humour... Internet est un outil dangereux et la même phrase écrite sur un message n'a pas la même portée que si elle est dite en face d'un interlocuteur avec un large sourire ! Pense à cela aussi. Bises. " Je trouve déplorable ce comportement de filtrage des appels téléphoniques qui ne lui sont pas adressés et de quel droit cette barrière faite entre les deux sœurs très proches que nous sommes... C'est con hein ! La mule du pape a la tête dure, et les sept ans ne sont pas encore passés... Mais Brassens a tellement raison... quand on est con... Capucine7434 15/07/2012 http://www.pointscommuns.com/vie-privee-vie-publique-commentaire-medias-102645.html http://www.youtube.com/watch?v=m-XY2icNZow

Le centre de gravité par Tcherenkov

$
0
0
On nageait ensemble, tout allait bien, on avait le large devant, d’un bon rythme, infatiguables. Un jour on s’est retournées et il n’y avait plus rien, ni devant ni derrière, on était seules et on nageait vers l’avenir et comme on ne voyait rien venir, tu as commencé à douter. Tu as ralenti ta cadence, le souffle de plus en plus court, des poissons chat t’encourageaient et dansaient partout autour de toi. "Ecoute les poissons chat" Mais tu ne voulais rien entendre. Il a fallu que je te prenne par la taille, tu avançais de plus en plus lentement. Je m’énervais, tu pleurais, tu disais que tu n’y arriverais jamais. Je t’affirmais le contraire, je te disais qu’on était bientôt arrivées, regarde, regarde, là bas, regarde c’est notre avenir, ce sont tes enfants, ce sont mes petits enfants, qui eux mêmes feront des tas d’enfants, regarde nos vies qui s’allongent, regarde tout ça et nage. Mais ça devenait impossible, tu ne voulais plus avancer, tu ne voyais rien de ce que je voyais, moi. « tu dis ça pour me faire avancer, mais c’est des conneries, y’a rien là bas, que de l’eau, que de l’eau, que de l’eau ». Tu avais raison, l’avenir était une lande grise où soufflaient les vents de ta déraison, balayant le sable qui venaient se coller partout sur nous, sur nos yeux, sur nos bouches, on souffrait de plus en plus. Le souffle qui manque. Te laisser, ne pas te laisser. M’arrêter avec toi, avancer seule. Se retourner et savoir qu’on ne peut plus revenir en arrière. Et enfin, choisir l'avenir sans toi. Depuis, je suis sans toi. Insensée sans toi, J’en appelle à la bienveillance des sirènes et des poissons chat. S'il vous plaît poissons chat, apprenez lui à danser encore, sinon je sens que je vais devenir toute bête et sentimentale, ce serait le pompon.

Les matous sont romantiques par Jules Félix

$
0
0
Ce gars-là m’impressionnait. C’est clair que si j’avais eu à le croiser dans la rue, j’aurais changé de trottoir. Il avait l’air louche, les yeux pas très clairs, le regard tordu, l’esprit pas net, la démarche dépressive. Avant sa brutale disparition à trente-cinq ans, il y a tout juste trente ans, j’avais dû voir déjà quelques films où il brillait, uniquement à la télévision. Il était le mauvais frère, le mauvais garçon qu’il ne faudrait pas fréquenter, mais il faisait quand même partie de la famille, ne serait-ce que parce qu’il était reconnaissable. Or, reconnaître les personnages, c’est déjà mieux comprendre l’histoire. Parmi les films que je connaissais, il y avait bien sûr "Les Valseuses" (sorti le 20 mars 1974), avec Gérard Depardieu et Miou-Miou, à la limite de la décence pour un enfant, je crois qu’il y avait une scène de viol à l’envers, viol de l’homme et pas de la femme. J’avais vu aussi "Un Mauvais fils" (sorti le 15 octobre 1980), qui montrait un Patrick Dewaere noir, sombre, suicidaire, dépressif, toxico… Le film qui m’avait le plus frappé, c’était "Psy" (sorti le 4 février 1981), un film complètement déjanté, sur un scénario de Lauzier (reprenant sa bande dessinée), où sont décrits les stages de développement personnel dans une sorte de château ou de grande propriété. Et il y a une scène qui m’avait marqué, c’était un groupe d’une quinzaine de personnes assises parterre en cercle, je crois que c’est dehors, sur l’herbe, et pour mettre à l’aise une femme très pudique, Patrick Dewaere (l’animateur du groupe) propose aux autres de se déshabiller et ainsi, le groupe se retrouve complètement à poils ! Il y a eu aussi, parmi ses nombreux autres films, "Coup de tête" (sorti le 14 février 1979) sur le milieu football, et "Mille milliards de dollars" (sorti le 10 février 1982) sur les multinationales au passé trouble. J’ai dû également voir "La Meilleure façon de marcher" (sortie le 3 mars 1976), mais bien après sa disparition, sur les relations ambiguës entre deux moniteurs de colonie de vacances, et je n’ai jamais vu l’alléchant "Les Matous sont romantiques" (sorti le 21 octobre 1981) où Patrick Dewaere tient toutefois un rôle mineur. Bref, petit à petit, le Patrick Dewaere louche, violent et inquiétant laissait place au Patrick Dewaere sensible, fragile, émouvant, et surtout, vrai et authentique. Et c’est sûr qu’il était authentique puisqu’il jouait au cinéma comme il vivait dans la vie, avec ses sauts d’humeur, son agressivité, sa violence (il a donné des coups de poings à des journalistes), son côté bagarreur et aussi réellement dépressif. Il a commencé le cinéma à l’âge de cinq ans et a donc baigné dans ce milieu depuis toujours, aidé par une mère elle aussi comédienne. Patrick Dewaere et Miou-Miou furent très amoureux à l’époque des Valseuses, jusqu’à ce que Julien Clerc les séparât. Puis, quelques années plus tard, il épousa la mère de sa seconde fille mais celle-ci lui préféra Coluche. À la suite d’un coup de fil le matin avec l’épouse infidèle, il s’est troué la tête l’après-midi du 16 juillet 1982, dans la quatorzième arrondissement, avec un fusil offert par Coluche, probablement désespéré par la perspective de ne plus pouvoir revoir sa fille (l’ex-épouse et Coluche ayant décidé de vivre en Guadeloupe). Le corps fut découvert vers seize heures. Le titre de mon com’ aurait donc pu être "Préparez vos mouchoirs" (sorti le 11 janvier 1978), ou "Adieu Poulet" (sorti le 10 décembre 1975) ou peut-être même (pourquoi pas ?) "La Dialectique peut-elle casser des briques ?" (sorti en 1973). Ironie du sort, juste avant son suicide, il venait de finir le tournage du film "Paradis pour tous" (sorti le 25 août 1982), où il campait un agent d’assurance dépressif qui avait raté son suicide et qui reprenait goût à la vie. Il y a des fois où la réalité dépasse hélas la fiction… Patrick Dewaere aurait soixante-cinq ans et demi dans dix jours : comment pourrait-on imaginer ce fragile et dépressif avec un petit ventre, désabusé, presque chauve, confortablement assis sur ses succès ? Les destins happent parfois la jeunesse comme une gueuse au bon goût.

Histoire d'eau par Peponide

$
0
0
Ma semaine de vacances touche à sa fin. Farniente à la maison avec les enfants... J’ai quand même été un peu débordée par des petits problèmes d’eau en cascade. Oui j’ai dû m’occuper de mon eau qui s’est mise tout d’un coup dans tous ses états... Et pourtant elle se fait désirer celle-ci par ici. Partout aux alentours, sauf chez moi ! En finissant d’arroser mon jardin qui souffre du manque d’eau, j’éteins le robinet et je continue d’entendre l’eau couler fort... non, pourtant j’ai bien tout fermer... Merde ! Une fuite ! Et une grosse, sous l’escalier du jardin...il est 10h00 du soir...J’ameute tous mes voisins... J’en ai trois ! Enfin presque tous... les derniers arrivés récemment, je ne leur parle pas et eux non plus ne me parlent pas... la dernière conversation entendue hier soir était encore très éloquente : la mère hurlant à sa fille d’une dizaine d’années tout au plus « ferme la, sinon je brûle ta bouche !». Vous comprendrez pourquoi je ne leur parle pas... Il faut donc que je coupe l’eau mais je ne sais pas quel est mon compteur. J’allais pas couper l’eau au petit bonheur la chance ! Yann est venu muni de sa caisse à outils pour ouvrir le panneau en bas de l’impasse où se trouvent tous les compteurs sagement réunis... On a bien dû mettre dix minutes à essayer de l’ouvrir avant de réaliser qu’il l’était déjà... ouvert ! Et Bob est descendu aussi pour me certifier que l’avant dernier était bien le mien. Ma maison (qui est juste au dessus de celle de Yann et Benoite) est juste en-dessous de celle de Bob et appartenait à ses parents...avant. Donc il y a vécu très longtemps, chez moi... Je coupe l’eau. Il insiste pour venir voir la fuite sauf qu’on n’y voit plus rien... La nuit est vite tombée. Il jette un oeil quand même et me dit qu’il passera demain matin tôt avant de partir travailler pour voir ce qu’il peut faire... ...C’est un peu plus compliqué qu’il ne le pensait mais il connait un plombier (il est maçon... pas le plombier, Bob !). Il est sympa Bob, il se charge de tout, appelle son pote qui viendra en début d'après-midi... Bonne nouvelle la fuite est réparée ! Mais il enquille sur la mauvaise : il a décelé une seconde fuite, mais celle-ci est sous terre. Merde, il faut casser, creuser... La mouise ! Il revient demain matin tôt ! Moi qui voulais faire des grasses mat... C’est raté ! ... Et puis ça fait combien de temps que cette fuite sournoise existe...ça me fait froid dans le dos... Mes factures d’eau sont depuis quelques temps en dessous du niveau de la mer... Je ne m’en suis pas trop préoccupée, j’espère que je ne vais pas avoir de surprise ! Je recoupe l’eau ! Sur ce, Bob qui avait vu que le petit bassin contre la maison était une marre parfaite pour l’habitat des larves de moustiques, m’a dit qu’il ne fallait pas rester comme ça ! Et qu’il reviendrait pomper l'eau ! Il est bien équipé ! Son fils vient dans l’après-midi avec une pompe. C’est la première fois depuis 3 ans que j’habite ici que l’on se parle... Vous allez dire que je ne parle pas beaucoup à mes voisins... En fait je ne parle pas beaucoup tout court. Il me dit qu’il s’excuse de me déranger... Il va me le répéter plusieurs fois ! «Mais non pas du tout, vous ne me dérangez pas !!!» Il commence à pomper et arrose mon jardin par la même occasion avec l’eau croupie qui s’évacue... Et s’excuse à nouveau lorsque son portable sonne : excusez-moi, c’est professionnel... Je dois répondre, je me suis mis récemment à mon compte et j'attends un retour suite à un devis (ils sont maçons de père en fils). Tout en discutant, je me rends bien compte au fil de l’eau qu’il me regarde avec des yeux écarquillés, sourire béat ! Il prend sa tâche très au sérieux, il est très consciencieux... Ça va durer une bonne heure... Il me montre une plante grasse qui pousse contre le mur. «Vous connaissez cette plante ? C’est l’aloé vera, on recueille le petit lait à l'intérieur des feuilles et on s’enduit le corps avec, c’est très bon pour la peau et les cheveux !» Je lui dis que j’essayerai... C’est pas vrai du tout ! Je lui demande s’il veut boire un café et me répond que non c’est gentil mais à midi il a dû prendre un apéro chez un client et en a déjà bu trois...après avoir bu un pastis ! Je lui réponds que c’était bien mieux que trois pastis et un café et lui sers un verre... d’eau. C’était tout ce qu’il voulait ! Heureusement que j’avais rempli une carafe d’avance, car de l’eau, je n’en avais plus ! Il me raconte que lorsqu’il était enfant, dans ce bassin, son grand-père y avait logé des carpes et des poissons rouges. Mais qu’il fallait les nourrir régulièrement et entretenir le bassin... C’est décidé, il n’y aura pas de poissons rouges ! Ça m’avait traversé l’esprit à une époque, mais je ne savais pas que ces bestioles étaient dépendantes à ce point. Il me dit avec les yeux qui brillent que je suis la voisine parfaite que tout le monde rêverait d’avoir...Car on ne m’entend jamais... Ah bon ! Pourtant les enfants crient souvent (moi aussi du coup ça m’arrive) et j’écoute souvent de la musique un peu fort... Il me dit «Ah non pas du tout !!!» Il me demande si je ne l’entends pas trop... je lui dis «Ah non pas du tout !!!» Parce qu’il est en train de rénover le haut de la maison de ses parents pour y faire son chez lui et que parfois il joue de la musique... Il est toujours affairé au dessus du bassin, allongé presque en suspension sur la pointe des pieds comme si lui-même faisait des pompes tout en pompant. Et il gratte le fond, il ne reste presque plus d’eau ! Il y déterre alors quelques cadavres : un ticket de manège vert fluo (que je récupère illico, d’ailleurs je l’ai mis où ? Je me souviens plus....), une passoire en fer, un ballon en mousse... Rien de bien méchant ! Ouf ! C’est un peu comme si on vidait une poubelle, c’est très intime une poubelle... Je lui dis (j’abuse un peu en fait), que j’aurais besoin de leur grande échelle un de ces quatre car j’ai une tuile cassée sur le toit depuis un mois et il flotte dans une chambre à chaque fois qu’il pleut. (Bon d’accord, il ne pleut pas beaucoup par ici mais quand ça pleut, ça fait pas semblant ! C’est l’inondation dans la maison) Il faut donc que je change cette tuile. Je lui dis que je ferai appel à un ami (mon futur ex-mari, papa des enfants...d’ailleurs ça me fait penser que je dois lui en reparler...). Il me dit qu’il n’y a pas de problème ! Bien sûr, ils me la prêteront ! Il revient en fin d’après midi pour me dire de ne surtout pas acheter de tuiles car ils en ont en réserve et n’oublie pas de s’excuser du dérangement à nouveau... «Mais non pas du tout, vous ne me dérangez pas !!!» Je pense qu’un de ces jours, il va revenir pour me changer la tuile. Alors on papotera, lui en suspension sur l’échelle et moi en bas en train de le regarder. C’est beau un homme qui travaille ! Et il trouvera bien quelques raisons pour s’excuser... C’est un comble ! Merde, il pleut ! http://www.youtube.com/watch?v=lItyCpRny-E

A côté de la plaque, tant d'autres plaques...et l'urgence de bien vivre ! par Loulette62

$
0
0
A coté de mes chaussures plutôt tiens... Je suis atterrée ce matin, je viens de lire un message d'un bon ami de lycée...il n'avait pas répondu depuis de longues semaines à mon précédent email, mais je sais que la vie et ses turpitudes nous malmènent parfois aussi ne m'étais je pas inquiétée outre mesure, prise que j'étais dans un maelström d'activités... Cet ami, je l'ai retrouvé depuis quelques mois grâce à un site bien connu, Nous étions restés sans nouvelles respectives pendant une trentaine d'années, mais c'est avec beaucoup de plaisir que nous nous sommes retrouvés, et avions alors échangé sur nos vies respectives par courriels interposés. J'avais proposé il y a quelques semaines que nous profitions de l'été pour qu'il vienne faire un tour dans l'Oise afin de nous remémorer nos adolescentes, et combien pleines de rires, mésaventures... Et le voici cet email de réponse, ce p... d'email que j'aurais préféré ne jamais devoir lire... "........Désolé de te répondre tardivement. Cela va être très compliqué pour ma part de me rendre disponible dans les périodes indiquées. Pour infos, je suis atteint d'une saloperie très invalidante, qui me limite dans mes déplacements. Une SEP, dont l'origine est très ancienne, et qui vient d'être diagnostiquée. ........." Ah ça alors mais kessekça...euh...euh...une SEP...une sep...ticémie...ben non ça peut pas durer des lustres une septicémie, ça passe ou ça casse...alors sans aucune idée sur cet acronyme qui ne dit toutefois rien de bon, je vais voir sur le net...et là ...vlan ! dans la tête... Une SEP...comme sclérose en plaques.................Ah non, m...ce n'est pas vrai... L'an dernier déjà elle a rallié dans ses rangs une proche amie, qui grâce à un nouveau protocole se porte depuis quelques mois un peu mieux...mais non sans souffrances...ni craintes ! Une saloperie d'épée de Damoclès au dessus de leurs têtes....La science avance, certes, mais tâtonne... Et dans son courrier, cette demande de garder sa souffrance "confidentielle"... je puis comprendre sa pudeur mais en même temps ces maladies sont certes nos pestes mais , comme le disent les adages, "la santé ça ne s’achète pas", et "les malheurs ça arrive plus vite que les rentes" et encore "il ne fait pas rire des malheurs de son voisin"...il ne faudrait pas non plus revenir aux crécelles...ce n'est pas une maladie "honteuse"... J'espère que les médecins vont lui trouver un traitement qui lui permettra de continuer à mener une vie sociale quasi normale, une vie professionnelle aussi car je sais que c'est important pour lui, il lui a tout sacrifié... Alors puisque l'on ne peut en parler, ici on peut tout écrire n'est ce pas..."Je ne sais pas qui, je ne sais pas où, Maitre Yvon soufflait dans son biniou..." comme disait Victor H.dans "La Lune" ( et non comme disait Victor dans la lune...). Alors, forte de cette révolte, cette SEP je m'en viens vous la montrer , je vous la livre offerte...Je l’écartèle devant vous, je la mets au pilori de PCC, puissiez vous la lapider, lui faire perdre substance, l'anéantir... Non je sais,que de la vaine révolte, elle est, et voilà, il faut faire avec, mais ce secret est lourd...et l'écrire allège ma peine ! Alors que faire, que dire... J'ai terminé mon empathique réponse, sans dolorisme, avec humour, comme il sait me connaître : "Les vieux ami(e)s que l'on ressort de l'armoire ne sentent pas tous le renfermé, certain(e)s peuvent même encore servir..." J'espère l'avoir fait sourire, et qu'il saura accepter ma main tendue et ne s'enroulera pas dans sa coquille ... Dans son email il y a cette phrase..."Tout est difficile et fragile"...Je la trouve à la fois excessive et tellement vraie ! Il y a 15 jours on m'a annoncé le cancer au pancréas d'une copine de rando, seule et terrifiée à l'idée de laisser sa fille de 20 ans derrière elle... On ne sait ce que nous réserve demain, alors il est urgent de vivre sans perdre temps et énergie si précieux dans des combats dérisoires, des haines inutiles, des rancoeurs périmées!

voyage par Magic one

$
0
0
Le temps a tout pris Pourquoi garder un abri Un toit juste au dessus Tout ce qu’on n’a pas connu Donne envie de partir Fabrique de souvenirs Aller de l’avant Toujours un peu plus loin Suivre tous les nouveaux matins Faire quelques pas de plus Haut le pouce sac à dos Souffle les voiles d’un bateau Vers des aurores astrales D’un monde idéal Une île Repartir encore Une barque dans un port En attendant le bon vent Le soleil et le redoux Vers la lune à la fenêtre D’un poète éloigné Dont on ne sait plus Ce qu’il fait Le jour se lève déjà Et il n’attend pas Il est drôle ce matin Il n’est pas comme les autres Avec des lueurs astronautes Voyage

Sur un souffle par Claire Obscure

$
0
0
Ils s'étaient longtemps croisés sur un rythme lié aux soirées festives d"amis d'amis. Ils se parlaient parfois, un peu, juste assez pour s'apprécier et être l'un l'autre dans une admiration respective des parcours parallèles. Ils étaient alors tous deux dans le confort d'une relation installée qui s'étaient agrandie au fil des enfants nés. Les fissures n'avaient pas encore entamé la foi des espérances éternelles. Et puis la vie leur était revenu comme un boomerang pour leur faire comprendre que personne n'était épargné. Perdus dans les méandres des séparations, ils n'en sortaient pas indemnes et avaient l'un l'autre connu des bouleversements radicaux. Les cercles d'amis s'étaient raréfiés, n'ayant pas arrondi leur angle de peur que cela tente d'autres couples. Néanmoins, il y a quelques mois ils s'étaient entrapperçus un court instant dans une quelconque soirée où elle ne s'était pas attardée. Ils s'étaient de loin salué, juste assez pour se rendre compte que le miroir que l'autre renvoyait, trahissait ses propres marques des temps decomposés. C'était il y a un ou deux mois environ, elle ne s'en souvenait plus très bien. Prise dans un imbroglio de contraintes le temps glissait sur elle sans qu'elle puisse le retenir. Elle n'avait pas reconnu sa voix au téléphone, cet appel l'avait surprise. Elle ne savait pas d'ailleurs comment il avait obtenu son numéro. La maladresse de ses phrases l'avait attendrie car elle témoignait d'une volonté à cacher l'importance qu'il semblait accorder à cet appel. Elle avait failli toutefois refusé l'invitation à déjeuner. Et puis elle s'était dit qu'elle devait se forcer pour sortir un peu de l'ambiance lourde qu'elle subissait, qu'il lui fallait reprendre un tant soi peu part à la vie. Toute la journée d'hier jusqu'à ce matin elle était passé par des faces de revirements. Persuadée tantôt qu'elle irait et puis quelques minutes après trouvant ridicule le fait de le rencontrer alors qu'elle était si peu préparée à rejouer des codes de séduction. Le temps n'incitait pas à sortir. L'air était lourd, étouffant et menaçait de noyer les sols trop secs dû à la chaleur excessive des derniers jours. La porte claquée elle regrettait déjà de ne pas être retournée se coucher. Ses oscillations perpétuelles l'avaient mise en retard. Elle n'était pas sure qu'il serait encore là. Peut être finalement c'est ce qu'elle souhaitait pour se convaincre que rien ne pouvait changer. Il allait falloir maintenant qu'elle se presse un peu par correction. Ses talons jouaient une partition un peu plus soutenue pour atteindre la brasserie où ils avaient convenus de se retrouver. Elle s'inquiétait de savoir comment elle allait lui dire poliment qu'elle ne mangeait plus, que c'était à chaque fois une épreuve de force. Le goût lui était passé depuis quelques mois ce que trahissait sans état d'âme la balance ainsi que le flottement de ces habits. Elle était devenue anguleuse, sans plus de douceur et une maladresse lui était venue pour lui offrir une multitude de bleus sur ce corps décharné qu'elle n'aimait plus tellement on s'était acharné sur lui. Elle était là assise face à lui. Il commença par l'abreuver de questions qui la submergeaient. Elle noyait ses réponses dans le verre de vin qu'il lui remplissait régulièrement. Il lui rappelait qu'un temps on s'était intéressé à elle. Elle avait oublié. La bouteille proposée en guise d'apéritif avait rempli son office en leur permettant de baisser pavillon. Elle lui dit d'un coup qu'elle n'avait pas faim, qu'elle préférerait se promener avec lui. Il acquiesca et ils se retrouvèrent dehors. La température allait encore rivaliser avec ses records, aussi se dirigèrent-ils vers la Seine pour espérer profiter d'un peu plus d'air. Sa démarche était moins assurée, les talons hauts, elle accepta sans façon son bras galammant posé sur sa hanche et tant pis s'il ne rencontrait que des saillances. Il avait accepté ses silences, il n'avait pas cherché à forcer la parole. Au contraire il s'était mis à dessiner les contours de ce qu'il était devenu sans chercher à se donner le beau rôle. Elle était surprise qu'il s'expose avec autant de naturel puis qu'il lui fasse part sans faux semblant de son désir pour elle. Elle ne s'y attendait pas à ce qu'il la trouve désirable. Alors que cela aurait du la faire fuir, elle se rapprocha de lui tout en continuant à marcher. Peu à peu elle se laissait aller, elle se relâchait. Ils venaient d'arriver sur les quais de Seine quand le temps fit entendre quelques coups de tonnerre violent. Il la maintient serrée quand des bourrasques de vent soulevèrent jupes et feuilles et fit fuir les quelques rares passants présents. La pluie arriva très vite, drue et intense. Sur la pointe de l'Ile Saint Louis désertée, leurs lèvres se rejoignirent et se mélèrent de dire tout ce qu'il n'avait pu dire de leur mots. Naufragés et dévastés dans leur monde, ils s'agrippaient l'un à l'autre, surpris de constater qu'ils pouvaient encore être acteurs de leur vie. Ils l'entraîna vers un banc où il l'a fit s'asseoir sur ses genoux. De sa main il essuya sur son visage les larmes du temps qui s'étaient mêlés aux siennes. Il n'avait pas imaginé qu'elle le toucherait autant. Il savait ce qu'elle traversait et la force qu'elle témoignait, alors de la trouver si vulnérable à cet instant faisait renaître ce besoin protecteur qui avait toujours accompagné ses sentiments amoureux. Elle ne disait rien, elle vivait pleinement l'instant présent comme une évidence, un souffle qui l'emportait vers l'avant. Elle s'était blottie contre lui avant de s'écarter pour pouvoir le regarder pendant que ses mains allaient à la découverte de son visage. Sa chemise trempée lui collait à la peau, elle défit les boutons un à un pour pouvoir caresser son torse et entremêler ses doigts à sa toison. Lui faisait remonter doucement ses mains sous sa robe, de plus en plus haut. Tandis qu'il se jouait d'elle avec ses doigts en son intérieur, elle caressait son sexe gonflé qui s'appuyait contre elle. Même si leurs soupirs n'avaient nul témoin, ils finirent par se lever et quitter les bords de Seine. La pluie continuait mais plus doucement. Trempés, ils dégoulinaient tout à la fois de désirs ardents que ce tête à tête se prolonge et s'étende dans une chambre d'hôtel mais aussi d'appréhension face à cette spirale qui les aspirait. Arrivés dans la chambre impersonnelle du premier hôtel trouvé, ils se trouvèrent mal à l'aise dans ce nouvel environnement. Il fallait gérer le flottement qu'ils ressentaient. Au fil du rasoir, les petits riens ressentis lors de cette première rencontre pouvaient faire avorter tout rapprochement possible comme tout aussi bien décupler l'envie de s'attarder un peu, voire plus. En guise de détournement il lui proposa de passer commande. Elle accepta avant de s'esquiver dans la salle de bain. Elle avait besoin d'un temps à elle. Elle fit couler un bain et s'y réfugia. Il attendit qu'on leur livre la bouteille demandée. Ce temps là sans doute leur était nécessaire pour analyser ce qu'ils venaient de vivre et décider de la suite à donner. Il la rejoignit avec deux verres. Il la fit se lever pour qu'elle puisse voir son regard sur elle, sans concession. Il lui commenta toutes les parties de son corps avant de se déshabiller à son tour, face à elle dans la lumière blafarde du néon qui ne les épargnaient ni l'un ni l'autre. Cette crudité des corps admise, ils purent enfin libérer tous deux une sensualité inventive à fleur de peaux et de chairs frémissantes. L'incandescence des regards faisaient frissonner leurs sens réveillés. Leurs corps se cherchaient, s'effleuraient, s'attardaient, se câlinaient d'émotions en plaisirs indicibles. A la tangente entre une brève rencontre et une possible prolongation, leurs grains de peau se découvraient, se jouissaient. Ils dévoilaient ainsi les blessures tues et s'apprivoisaient dans le tumulte de la jouissance. Ils n'étaient pas surs de ce qu'il adviendrait de ce rapprochement mais cette rencontre, véritable mise à nue, resterait un baume sur leurs meurtrissures à vif de cinquantenaires non épargnés par les vicissitudes de la vie et les drames intimes. Grâce à elle ils entrevoyaient déjà qu'ils pourraient à nouveau aimer la vie, et peut être s'aimer un peu.

Love is all par Lechainonmanquant

$
0
0
Love is all, yes love is all at the Butterfly Ball Love is big, love is small Love is free, love is all At the Butterfly Ball Ce matin, il a craqué, juste une dernière pour aller fumer dans l’eau de là, s’enflammer une dernière fois et rejoindre le vrai paradis loin de cette vie artificielle. Ce matin, il a neigé sur Yesterday, les Beatles ne chantaient plus et j’ai vu jouer Emilie, dans ma tête c’était crazy diamond, comme une brain salad surgery, les papillons se sont mis à danser, ma jeunesse s’enivrait de tous ces songs remain the same. Ce matin, je me suis réveillé dans un mauvais rêve, sur la scène, ils défilaient, faisaient des révérences, les micros étaient débranchés, les claviers mis sous des housses plastiques, les chanteurs étaient abandonnés. Ce matin, l’écume des jours emporte les notes psychédéliques, les flots s’abreuvent des micro-sillons répétant à l’infini les trente-trois coups d’années trop glorieuses. Ce matin, la brume était épaisse sur le lac, un signe des temps perdus, the night in white satin, the mélancholy man smoke on the water. Ce matin mon adolescence n’est plus que l’évanescence d’une bulle de savon qui s’empourpre profondément over the rainbow. Lcm http://youtu.be/oADfmYQWmW8 http://youtu.be/sLQiFlgSVYs http://youtu.be/lwS_YDzxH3M http://youtu.be/V1i-RKqOFxQ http://youtu.be/yIFBpn7_uBQ http://youtu.be/he6TQsU8d6k http://youtu.be/7rkgm1yGgbM http://youtu.be/TXJpgqhWvNY http://youtu.be/zUwEIt9ez7M http://youtu.be/QpSS9UpOxTs

Passemoidon par Kunu

$
0
0
Madame Gonfion est une petite femme brune, d’un âge incertain, qui colore ses cheveux en « praliné» et utilise un fer à lisser pour raidir des anglaises qui repoussent après chaque coupe et lui donnent un air de vieille enfant. Elle et moi (nan pas moi, lui) avons partagé jadis une sincère fraternité sexuelle, ainsi nommait-t-elle ces échanges sauvages dont nous sortions épuisés, parce que madame Gonfion aime à donner à toute chose une plus value morale, et qu’elle trouve que fraterniser sexuellement est tout de même mieux que b … ou s’e …… ou s’a ….., dont j’abrège volontairement les vulgaires sonorités car ils n’ont pas leur place dans cette petite chronique de bord de mer où tout nous aspire à l’élévation de la pensée. Dès qu’elle eut convenu de l’étiquetage moral et se fut assurée de sa cohérence dans la pratique, madame Gonfion nous autorisa de jolis «passemoidon» car non seulement il fallait qu’elle étiquette avec fraternité, mais également qu’elle codifie le nom donné à ces rendez vous coquins afin de les rendre supportables à sa propre conscience. « Que pensez vous d’un passemoidon en fin d’après midi ? » Le passemoidon avait quelque chose de léger et d’inoffensif qui traversait les salons et les assemblées sur les plages dans l’indifférence générale, ainsi pouvait elle proposer des passemoidon en toutes circonstances. Si d’aventure quelqu’un s’interrogeait sur le sens du passemoidon, madame Gonfion évoquait un bain thalasso thérapeutique à qui elle avait donné un petit nom et cela ne surprenait personne ; madame Gonfion avait le chic pour toujours surnommer l’indicible. Nos passemoidon (invariables parce que singuliers) furent sensationnels. Les meilleurs avaient lieu en fin d’après midi. Madame Gonfion rentrait de la plage couverte de sable et de sel et se dénudant de son paréo, imitait le bruit des sirènes (inimitable ici), tandis que je jouais Ulysse. Plaquant mes mains sur mes oreilles et faisant mine de résister à l’appel du chant fatal je me tordais de douleur, puis cédait enfin dans un élan passionné. Ah, étions nous fous. Mais madame Gonfion devint ennuyeuse. Elle refusa de jouer encore à la sirène et exigea du planplan. Elle voulut m'emmener sur la plage participer aux patati patata et m’ennuyer avec ses amis qui passaient des heures interminables à jouer aux osselets. Les conversations étaient horriblement bruyantes, chacun ayant toujours quelque chose d’urgent à raconter. On se targuait d’être l’élite de la plage, on avait dans son panier antillais des idées qui s’alignaient sur 500 pages, quelques indécrottables philosophes, deux ou trois poètes grandiloquents et le dernier Houellebecq dont la morosité fatigue tout le monde, mais comme on ignore encore de quoi sera fait l’avenir on reste morose tant que la mode l’exige, un tient vaut mieux que deux tu l'auras. De la fraternité sexuelle nous passâmes à la fraternité tout court puis à rien du tout, partageant ainsi le lot commun des passants éphémères, tout occupés à mener jusqu’à son terme l’œuvre de leur vanité.

que faire? par Lysecharlotte

$
0
0
Que faire? l'apologie de l'humiliation de l'autre... la négation de l'autre à n'importe quel ''prix''... Les syndicats peinent à trouver des parades... lire Danielle Inart et Vincent Gaulejac d'autres surement.. et les RPS??? comment ? ne savez-vous pas ce que ces 3 lettres veulent dire? Risques Psycho Sociaux ou pertes collatérales... employé aussi, mais démodé, charge mentale au travail... voir www.inrs.fr et autres... là aussi on trouve de jolies courbes qui descendent puis remonte ou qui ne remontent pas... divorces, pbs avec les efts, dépression et ça continue à descendre jusqu'à la mort... tous les domaines sont touchés y compris les administrations et institutions publiques... Que faire? Que faire? Que faire?

Le chat qui venait de la gauche par Annaconte

$
0
0
Je ne me trompe pas ? les chats noirs qui viennent de la gauche c’est mauvais signe.... C' est un vieux grec qui disait ça. L’avait pas tort. Regardez. Là sur le bas-côté de la route. Cette peluche désarticulée, en travers, allongée sur le talus, noire, avec une tâche rouge sous le ventre, on dirait une peau vidée de sa substance, une véritable peau de chagrin....c’est si triste un chat couché au bord de la route. En plein soleil. En plein été. Il venait de la gauche. Il était probablement en train de traverser la vicinale de Trouduc du Monde, à la limite de la commune de Trifouilli les Oies, où personne n’habite plus, où personne ne va plus. Ya plus une ferme à trente kilomètres à la ronde, pas une habitation, pas un supermarket, "des fois" on en souhaiterait un, même petit, mais non, là rien. Du champ, du champ, rien que du champ. De la friche même. A perte de vue du rien que de la paille jaunie. Des caillasses. De la terre séchée. De la gangrène d’herbe qui vous hache les jambes menu, et de l’épine drue, de celle qui a du servir pour la couronne du fils de Dieu ! Au loin, tout au fond, tracez deux arbres, un bosquet sombre, rien de mieux. Rien de plus. Le chat venait sûrement de là-bas. Il avait du courir toute la nuit, la gueuse on dira, mais aussi le guilledou va savoir, et même la prétentaine, - ou la prétAntaine, les deux mon capitaine !- Il avait du sillonner tous les prés en somme, toute la nuit....à zigzaguer, d’un côté de l’autre, à tracer, félin poète, de savants et amoureux boustrophédons, à labourer la terre, de ses griffes et de ses dents. A l’amadou de ses yeux, il en aura parcouru des chemins et sauté des fossés, lambiné un peu après un rat, tapé la causette avec un vieux compère, qui n’avait plus de voix, et au petit matin, foncé tête baissée, dans la direction de l’autre plaine....Il comptait sans doute y retrouver une belle éplorée qui n’attendait que lui pour faire la noce... Il venait de la gauche. Imaginez-le ce cavaleur noctambule, vif et léger, à caracoler par monts mais ya même pas de monts par ici, et par vaux, la gueule ivre de senteurs poivrées, le poil trempé de rosée et d’espigau*, la moustache électrisée ! Il filait droit devant et le levant l’a surpris, le premier rayon l’a frappé dans sa course, aveuglant sa prunelle en s’y fixant pour l’éternité. Imaginez une musique....Sur cette course folle. Tenez, prenez Rossini, la Pie Voleuse par exemple. Juste histoire de voir....D’entendre....Je vous mettrai le lien là en bas....Rossini, fougueux, impétueux, la course du chat, nuit noire, hop ! musique ! la Pie ! quatrième minute de l'ouverture, écoutez ce que ça donne , pardi ! ça change tout !! Ah le soleil ! la lumière, la fulgurance ! Soudain, une atmosphère à la Camus dans l'Etranger sur sa plage solaire. Le pauvre chat n’a donc pas pu voir venir cette espèce de caisse métallique, rutilante et excitée qui elle aussi arrivait de l’autre bout de l’horizon et au même moment –le monde est petit et le hasard est grand , comment diable est-ce possible ça ? De se rencontrer au même endroit, et à la même seconde, alors que l’espace est immense et vide ?? Pensez à ces problèmes dingues des deux trains qui partent à dix minutes d’intervalle et qui vont finir par se croiser juste sous le tunnel de Laroche Migennes (ce n'est qu'un nom choisi parmi cent autres )alors que l’aiguillage justement est resté coincé à cause de la chaleur estivale exceptionnelle et que l’agent de circulation empêché de finir son casse-croûte n’a pourtant pas eu le temps de prévenir le poste de sécurité !! On ne peut pas dire qu’elle n’y mettait pas du sien, la voiture folle, avec ses vrombissements de tigre mangeur d’hommes, (et de bêtes,) avec sa vitesse de dératée, son moteur bien huilé, on l’entendait à cinq miles, il couvrait largement tous les chants de criquets du département, et les roues crépitaient comme un feu d’artifices lâché sur l’asphalte déjà chaud ! on aurait dit l’oiseau du désert BiBip pourchassé par un Coyote invisible ! un nuage de poussière sur ses ergots de tôle brûlante ! Pour le passage de la voiture, chargez- vous donc une bonne musique tonitruante de malade, à plein tube, volume maximum, amplis modèle pour sourds ! Genre c’est moi que j’arrive à fond les manettes, à fond les turbines, chaud devant, enlevez-vous du milieu, j’écrase tout ce qui bouge ! et je ne m'arrête pas ça va de soit ! Voilà c’est fait. Le hasard. Pas de bol. La faute à pas-de-chance comme on dit ! Ou plus simplement, c'est comme la légende de Samarcande.....je vous la raconterais bien mais je crains de l'avoir déjà fait en d'autres temps ?.... La voiture a déjà disparu. Elle. Le chat noir, lui, a terminé sa course. Il a une tache rouge sous le ventre. Il venait de la gauche. Dans sa pupille dilatée, si on se penche un peu, on peut voir le soleil.... Sur un air de Rossini je vous dis. Musiques du film de Michel Deville 1960 et quelques....L'Ours et la Poupée avec Brigitte Bardot et Jean Pierre Cassel avec une bande musicale créée par Eddie Vartan avec ses potes Micky Jones and Tommy Brown http://youtu.be/l09kATpENvw Then you got everything et aussi Not at all (pas trouvé sur le net) http://youtu.be/_zv8J9I9gAE bo du film (ringard au possible) et Rossini bien sûr ! et sa Pie Voleuse une copine du Chat qui venait de la gauche ! http://youtu.be/K4d0KtLqyN4 allez à 4mn O2 pour l’envolée !!! et voyez la folle nuit d'un chat noir!! musique de Rossini dans le film Signor Bruschino http://youtu.be/xBc8U_fKxZ0 et Semiramis, du même http://youtu.be/wnDYDLxmR8Q * l'espigau, prononcer espi-gào -décidément ces temps ci les herbes folles ça me tient à (et au) coeur, - c'est un mot de chez nous, pour dire les petits piquants de folle avoine-je crois-, qui se fiche dans l' oreille et vous crève le tympan, bon, j'exagère mais ici on dit ça ! pour se faire peur....

Cellulite par Tcherenkov

$
0
0
- Il est beau cet homme là bas, regarde le, il dessine. Ah nan, il dessine plus, il vient vers nous. - … - Je te dis qu’il vient vers nous - ?? - Fais lui un sourire - ? - Moi j’ose pas - :) - Ah non il s’est rassis, il dessine à nouveau - … - Tu crois qu’il aimerait mes seins ? - … - Je me demande ce qu’il dessine - … - Il a l’air de regarder les nuages là bas - … - Tu crois qu’il dessine des nuages ? il doit être chiant, vas y je suis sûre que c’est un chieur qui dessine des nuages - … - Remarque qu’il voit peut être des choses dans les nuages que moi je vois pas, attends, je regarde les nuages - … - Me dérange pas, j’essaie de voir ce qu’il voit - … - Vas y il frime ce mec, il fait comme si il regardait les nuages pour qu’on se demande ce qu’il regarde et qu’on croye qu’il voit des choses qu’on peut pas voir - … - J’ai envie d’aller lui secouer le crayon - ... - lui tailler la mine - :) - je ferais bien le taille crayon - … - Attends, ça vient - ? - Je vois un truc dans les nuages - ?? - Un truc que tu peux pas voir ni personne - ??? - Je vais aller lui dire - … - « monsieur, je vois un truc dans les nuages que personne ne voit, je vous plais ? » - ... - c’est ridicule, je ne peux pas lui dire ça - … - ça t’intéresse pas de voir ce que je vois ? - … - je vois un parapluie, un grand à douze baleines - … - Tu t’en fous ? - … - Tu t’ennuies ? - … - T’as qu’à voir des choses dans les nuages - … - T’as jamais eu aucune imagination - … - C’est normal que les hommes te regardent pas, tu vois rien dans les nuages - … - Taka travailler ton nuage - … - Tiens, il est parti - … - Dommage, encore raté - … - Demain je vais m’asseoir à sa place sur le rocher, et je vais faire comme si je voyais loin so far away, très loin là bas, on va voir ce qu’on va voir - … - Toi tu resteras à la maison - … - Faut accueillir maman - ... (pour Sweet and Poppie, au café de six heures :)

Jamais sans ma cuillère à soupe (1234) par Aupiedemonarbre

$
0
0
( Très amical clin d'oeil à Tche et sa co-listière) - Pardonnez-moi de vous déranger mais il y a deux femmes, là sur votre gauche...celles qui tricotent sur leur tas de sable, vous voyez?...Elles se demandent ce que vous êtes en train de dessiner, alors je suis venu voir. - Vous les connaissez? - Non. - Ah... Mais comment savez-vous que? - Grace à ma longue vue... Je lis sur les lèvres... Et j'ai vu qu'elles se demandent si vous dessinez les nuages... - Eh non. - Je vois... Vous dessinez des noeuds... - Oui... Je dessine des noeuds en regardant les nuages. - Autrement dit, vous créez des noeuds... - Tout à fait... Et j'en fais des sacs... Des sacs philosophiques. - ...? - Vous ne vous posez jamais de questions existentielles sans parvenir à leur trouver des réponses? - Oh si! - Par exemple? - A l'âge que j'ai, je me demande comment me rendre sexuellement présentable. - Intéressant... Je pourrais peut-être vous inventer un noeud... Voulez-vous? - Vous feriez cela?... - Oui... Votre tête m'inspire... Repassez demain, même heure... - Alors à demain. - A demain. Je me suis éloigné taraudé par cette turlupinante interrogation: je l'inspire...bien bien...mais est-ce parce qu'il trouve que j'ai l'air dans les nuages ou parce qu'il trouve que j'ai une fameuse tête de noeud?!!

Le Casoar par Petit_chemin

$
0
0
Oiseau tombé dans la lumière d'un jour de repos au matin hier encore ou avant-hier tu eus causette en ton chemin vous regardiez les mongolfières là-haut cheminant sous l'azur tandis que des mamans très fières progénisaient leur fière nature elle de ses mains usant de fils et d'un outil qui fût hélvète répara bien ainsi soit-il un collier en bois est-ce bête moi regardant l'air très absent elle absorbée par le travail de ses mimines oeuvrant cousant la chapelure de la rimaille en philosophe de son art sous le soleil passa soudain au dessus d'eux un casoar sorti d'une cage en point commun sa tête de volatile dandy électrisé mais amical à toi et lui salut vous fit le casoar a sa morale mais que penser de cette histoire rien d'autre que de la sympathie un simulacre en sa mémoire de casoar n'a pas merci cette statue les bras m'en tombent de tout là-haut me cloue le bec casoar triste est dans sa tombe ressuciter devient impecc j'pourrais jouer là du buggle comme feu Boris ou du banjo ou du chapeau ou du Django moi pauvre oiseau, moi pauvre oiseau pour être clair pour une seule qui maria très le fier tourment à ses épîtres chemin faisant pas de détour en moi, pas veûle mais ubi sunt sont toutes celles-là qui désolèrent mon pauvre oiseau mon casoar est ce dieu là qui n'en a cure des vieux corbeaux des fauvettes tristes et des colombes la mienne est juste une hirondelle casoar la pleure ça le plombe ça on en meurt, mademoiselle mon Antigone a ses raisons tous les oiseaux ont une histoire mais abolir le roi Créon peut rendre libre un casoar Pour ***** une seule

Un clou chasse l'autre? par Elorah

$
0
0
J’ai une grosse peine de cœur en ce moment... Tu ne sais que faire pour me consoler c’est touchant! Ce soir tu m’emmenes au concert ,mon charmant Tu me répetes à l’envie que toujours, tu aimes à prendre ton temps Et que si nous avons toujours hésite entre Amis ,Amants ? Difficile a souvent été de lutter contre l’aimant… Et puis…Un clou chasse l’autre me martéle tu ironiquement ! Cette expression m’interpelle,Alors je cherche seance tenant « PROVERBE » Un clou chasse l'autre, c'est-à-dire un goût nouveau, une passion nouvelle fait oublier l'ancienne ; se dit aussi en parlant des personnes qui se succèdent ou se supplantent. « Comme vous savez, madame, qu'un clou chasse l'autre, il a fallu que la passion que j'ai pour vous ait cédé à une nouvelle qui m'est survenue et qui, si elle n'est plus forte, est pour le moins à cette heure plus pressante » Un nouvel amour en remplace un ancien comme un clou chasse l’autre.Fin de citation Comment imaginer que cela puisse arriver vraiment ? Que mon cœur chasse illico presto celui qui me manque tant ! L’après n’est jamais à la hauteur de l’avant…me serine tu narquoisement ! Tu es releguée oubliée ma poupée et rapidement ! C’est la réelle dure loi du marché de la vitualité ,ma crédule enfant Le choix est immensement grand … Renouvellement permanent de l’autre, sépare définitivement… Mais nous on est amis depuis longtemps! Si nous devenions amants,et que cela ne nous satisfasse pas pleinement Nous inverserons la tendance et tout redeviendra comme avant ! Mais en attendant, enfonce bien mon clou dans ton cœur souffrant Il y sera solidement chevillé, l’impatient !

lisière par Elena21

$
0
0
à la lisière de la page n’écrit-on donc plus rien ? mais si on écrit tout ce rien qui déborde et remplit le dehors de tout plein de petits liens mis bout à bout on les écoute esquissés énoncés sans mesure déconstruits arc-boutés haletés silencieux et seule l’image d’un roseau E.

L’air de la reine au loin dans les arbres par Jules Félix

$
0
0
Une belle après-midi d’automne comme tu voudrais encore en vivre. Grand soleil qui compense tellement bien le froid sec qu’il gagne dans le match thermique. Le revers de la médaille, c’est que tout le monde sort de ses cages à lapin et va au vert. Ce dimanche 23 octobre 2011, c’est pas très loin de Paris, en pleine verdure, une petite forêt. À partir du cimetière et du gymnase, tu longes la petite rivière qui a donné son nom à une commune en aval, le long de grandes prairies où paissent paisiblement de très beaux chevaux avec parfois des petits poulains tout blancs et tout mignons. Les arbres commencent à prendre leurs couleurs de cheminée. Tu aperçois un hélicoptère. Non ! pas ces vrais hélicoptères qui te polluent les oreilles, mais cette feuille de tilleul qui, avec ses hélices et ses petites boules, vrombissent au gré du vent d’arbres en arbres. C’est ton enfance à laquelle tu penses, sur le moment. Revenant de l’école par le cimetière, tu t’amusais à collecter ces pièces de musée. Tu les avais oubliées, enfouies trop profondément dans une mémoire sans cesse sollicitée. Et puis, voici l’attendu, cet étang que tu ne connais pas, un grand étang, tout bordé d’arbres, tout occupé par les troupeaux de canards qui se permettent de rire à chacun de tes passages. Les mouettes sont aussi de la partie, trop contentes de retrouver une mer d’emprunt. Tiens, oui, tu surprends le vol furtif d’un martin-pêcheur. Il fait du rase-mottes comme s’il surfait sur l’eau calme. Quelques humains se prélassent le long de la berge. Tu croises une famille. Les parents… et trois enfants. L’adolescente d’une quinzaine d’années a grimpé en haut d’une branche et sa sœur d’une onzaine d’années aide le bébé frère à escalader, lui aussi, pour rejoindre la grande sœur. Tu les recroiseras un peu plus tard. Les deux ados ont dû prendre de l’avance et s’amusent à siffler dans un infernal appeau. La pollution sonore, tu te dis que c’est inévitable. Le vivre ensemble, c’est aussi le tolérer ensemble. Au bout d’un bon quart d’heure, l’autorité maternelle met fin aux bruits d’appeau qui ne troublent même plus les braves canards. Entre temps, tu as une divine surprise. Tu entends un chant mélodieux. Presque divin. Connu. Un garçon de cinq ans court sur le petit sentier en contrefort de l’étang et chantonne à voix forte… l’air de la reine. Oui, l’air de la reine, le fameux air de la reine. Tu fais ta révérence. Subjugué. Natalie Dessay (Air de la Reine) : http://www.youtube.com/watch?v=XHSVbuoC5p0 Charlotte Gauthier (Ouverture) : http://www.youtube.com/watch?v=08axCfY_tAk

Le grand amour par Douve

$
0
0
Ca a commencé comme dans la chanson de Piaf : ils sont arrivés se tenant par la main. Il demande à voir le rayon des livres grands caractères, il la guide, je crains qu’elle ne se cogne aux diverses tables, un vrai parcours d’obstacle, un terrain hostile. Sa jambe est tordue comme son visage, son corps ressemble à un tronc d’arbre noueux déformé par les vents, et la mauvaise fortune. Ca fleure bon l’AVC. Très vite il comprend que les grands caractères ça n’ira pas. Il semble en colère. C’était une grande lectrice vous savez. C’est une grande lectrice, il corrige. Je propose d’aller voir mon collègue spécialiste du livre numérique, je sais que ma proposition déplaît. Elle gémit de déception, il serre ses doigts dans les siens. Elle aime tant le contact du papier. La liseuse ça n’est pas possible non plus, ses doigts peinent à faire sur l’écran le geste qui permet d’agrandir les caractères et quand elle y parvient ce sont quatre mots gigantesques qui s’affichent, quatre mots qu’elle n’arrive pas à lire. Ils sortent déçus. Ils reviennent. Elle est trop triste de partir sans rien, il ne le supporte pas. Les livres audio peut-être ? Il y a beaucoup de nouveautés, des essais, des romans, de la poésie, on cherche ensemble en fonction de ses goûts, ils arrêtent leur choix sur « les chaussures italiennes » de Mankell. Elle est heureuse. Elle couvre sa main de baisers. Il se détend, enfin il entrevoit pour elle, un chemin, une nouvelle fenêtre sur le monde. Elle s’arrête dans les escaliers alors qu’ils descendent, je sais que c’est difficile, elle dit dans un souffle. Il répond, en lui prenant le menton et en la regardant dans les yeux. Non. Tu es mon amour. Je les regarde sortir sous un soleil brûlant, serrés l’un contre l’autre comme ils étaient venus. Je mesure l'immensité de leur amour. J’espère les revoir.
Viewing all 5180 articles
Browse latest View live