Une longue cascade de sang a percé la lumière.
Au fond de l'horizon la terre encore fume.
La vie chevauche la mort dans des ouragans fiers.
Le grand destin des Hommes s'écrit sur une enclume.
Depuis l'âge du fer où l'humanité prie,
Le feu fou a jaillit des mains d'une puissance,
Lorsque l'être fécond soudainement surgit.
Ô ! Miracle extasié qui distille l'essence
D'une pierre philosophale. Ô ! Pur plaisir tribal.
Tout est venu sur terre dans un hasard confus.
Des graines semées de l'eau ont germé dans un bal,
Où des myriades d'or explosaient sous les nues.
Ô ! Miracle du songe, quand les gènes fécondent
Au fond des corps de nacre, là où l'archange-ovule
A succombé au charme d'une semence blonde.
Elle ruisselle dans l'écrin dont la soie douce brûle.
Depuis l'instant magique où les cellules dansent,
La vie immense palpite sous les astres qui tournent.
L'instinct des chairs sucrées glisse dans une transe,
Créant à l'infini nos corps chauds. Ils séjournent
Dans l'univers étrange, fait d'eau et de poussière,
De feu et de matière, de grands vides et de pleins.
Pourtant ce grand mystère d'un monde de lumière
Demeure la seule énigme où roulent nos destins.
Botticella
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