Quand vous avez treize et que l'on vous met l'Ecume des jours, de Boris Vian, à la bouche, vous n'avez de cesse que de goûter encore et encore, à la littérature de Vian, à la découverte de son talent de musicien et compositeur que plus un d'entre nous fredonne sans vraiment savoir qui à écrit cette mélodie et de qui sont les paroles.
Dans l'Ecume des jours on découvre l'univers de Colin, personnage toujours de bonne humeur, issu d'un milieu qui lui enseigne le non travail et l'insociabilité, et qui vit dans les caveaux de Saint Germain des Prés sous les voutes enfumées raisonnant des morceaux de Duke Ellington et autres grands jazzmans!
Colin rencontre Cloé un peu par hasard et par jalousie de voir les autres amoureux! Cloé est belle, fragile et innocente, Colin l'épousera! Ce mariage fera descendre Colin de sa montagne magique le confrontera à la pauvreté, au travail et à la douleur car Cloé meurt de tuberculose, "d'un nénuphar dans les poumons" en citant l'auteur!
Ce roman d'amour où se croisent des personnages dont les sobriquets cachent mal les personnages réels comme Jean-Sol Pâtre, est un enchantement pour les jeunes lecteurs et une grandes leçon pour les plus âgés. A treize ans je ne voyait que les mots d'amour et la tristesse de Colin. Plus grande je compris la teneur exprimée par Vian, sur le combat social et l'insoutenable oisiveté de certains.
Cet auteur complet, ingénieur de formation, écrivain, auteur-compositeur, musicien, peintre et même à de rares occasions acteur, est toujours pour moi un plaisir à relire et me replonger dans ces personnages sulfureux ou innocents, évoluant dans des contrées imaginaires et poussant même à écrire sur des pseudonymes, comme pour l"arrache coeur"!
Il n'avait pas vraiment une jolie voix mais lorsqu'on entend le déserteur il vous prend aux tripes, Monsieur Reggiani a su aussi l'interpréter avec brio! Il a à son actif quelques titres truculents dont le fameux "fais moi mal Johnny, Johnny"!
Ce petit hommage à ce grand Monsieur, vous aura donné je l'espère envie de lire ou de relire quelques uns de ses ouvrages et de vous mettre dans les oreilles des morceaux de jazz et des paroles inoubliables!
Merci Monsieur Boris Vian d'être venue à ma rencontre treize ans après votre disparition nous avons en effet vous et moi l'année 1959 en commun............
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