Mon frère te souviens-tu
de nos sprints sur la plage que tu gagnais toujours, lorsque nous courrions nous jeter à corps perdu dans la mer glacée, peu importe le temps qu'il faisait,
de nos balles perdues à la Clarté lorsque nous jouions au tennis sur ce terrain en fausse terre battue, à l'époque des raquettes en bois, et qu'il nous fallait à tout prix retrouver dans les ronces parce qu'elles coûtaient quatre francs...
de nos parties de badminton à Ploumanach jusqu'à la nuit tombée, lorsque nous nous lancions le volant par dessus le fil électrique qui nous servait de filet,
des crêpes au sucre que nous dévorions après la baignade sur la plage de Trestraou avec nos doigts plein de sable,
des pets-de-nonne que nous faisait maman une fois par an pour le mardi gras et qui avaient un goût de trop peu...
de nos disputes pour le dernier yaourt au chocolat qui restait dans le frigo,
de nos fous rires désespérés dans la cuisine au sujet des crises de papa,
de nos courses endiablées autour de la grande table du salon et maman qui nous poursuivait en hurlant parce qu'on lui avait manqué de respect.
Mon frère, te souviens-tu enfin des 33 tours que nous écoutions sur ton électrophone, à certaines chansons que l'on pouvait mettre 3 fois d'affilé et sur lesquelles nous dansions et chantions...
A cette musique qui nous a permis de garder l'espoir d'un bonheur possible.
A toi mon frère, à cet amour inconditionnel et fraternel qui lie un frère et une soeur pour toujours quoiqu'il arrive.
Ta soeur.
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