Voici lheure de la rencontre sportive des Jeux Olympiques 2012.
Les deux combattants patriotiques se sont rencontrés il y a à peine deux heures.
Devant les caméras, leur poignée de main semble sincère, cependant à lheure du début de cet affrontement, chaque spectateur, chaque amateur, chaque professionnel, chaque membre du jury, chaque enfant présent a bien remarqué la transformation radicale de leur visage au moment où ils ont foulé la glace.
Lécossais a la recommandation la plus ferme de sortir vainqueur de ce tournoi pour honorer sa nation, berceau incontesté du curling.
Langlais lui, dans son pays, rien que par sa présence rassemble les foules, semblable à une marée qui le suit pas à pas.
Partout sur Terre, même dans les pays où la chaleur nautorise pas la glace, les spectateurs savent que ces deux bêtes de concours ont passé des années intensives de travail pour pouvoir faire glisser une pierre de granit sur une piste de 42,07 mètres de glace.
Quand on entre dans cette immense cathédrale, la température glaciale est effrayante.
Un vent morbide parcourt léchine du jury.
Langlais savance le premier.
Dans la salle régne un silence religieux, même les enfants naïfs pressentent la nécessité de retenir leur souffle.
Langlais lance la pierre de granit avec une grâce céleste sous lil impressionné de la foule, dédaigneux de lécossais.
La pierre sarrête précisément sur le centre rouge de la cible, comme si une force divine était intervenue pour que le projectile se pose exactement où il le fallait.
A son tour lécossais prend sa pierre, entre sur la piste, la lance avec une puissance extraordinaire. Elle heurte celle de langlais avec un bruit qui bouleverse les tympans.
On a pu lire un léger rictus de satisfaction sur les lèvres de ce joueur hors pair.
Langlais reste impassible, revient sur la piste avec une allure guerrière.
Son deuxième lancer est encore plus gracieux que le premier et la pierre semble flotter dans les airs
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