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Embrouillamini dans le clandé d'Emma par Sablaise1

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Dédé l’embrouille était un type pas catholique, j’lai vu tout d’suite quand y s’est pointé au clandé d’Emma, et c’est d’sa faute si j’me r’trouve avec toi dans cette cellule pourrave. J’vais t’raconter l’histoire, ouvre grand tes esgourdes ma fille et sors ton tire-jus, c’est l’genre d’histoire qu’on chiale. D’abord faut que j’te cause d’Emma la Douce, une belle poule rousse avec des lunettes noires. Elle les r’tirait jamais pasqu’elle craignait la lumière d’après, mais dessous y’avait des mirettes à s’retrouver avec Gabin sul’quai des brunes même rousse. Pis la classe, la grande classe. Serait jamais sortie sans son couvre-citron noir. Et elle avait d’ces mots… Fallait l’entendre dire à un micheton nouveau « Soyez le bienvenu dans mon site de rencontres ». Et si un miche f’sait du grabuge elle y disait « Calmez-vous ou j’appelle mes modérateurs ». Z’étaient deux, Paulo et Riri, rien qu’en voyant leur tronche j’vais t’dire, t’étais modéré fissa. Pasqu’elle venait d’la haute l’Emma. L’avait fait des études, l’aimait lire des livres. Son daron l’était dans les affaires, l’avait un vrai château, une rolls, des canassons et tout l’toutim. Y v’nait juste de clamser, l’avait trop tiré sur la cibiche d’après. Emma , tu pouvais pas trouver meilleure taulière, pas pour rien qu’on y disait la Douce. Nous payait bien, nous f’sait des cadeaux, toujours un mot gentil. L’avait même dit qu’avec l’héritage l’allait nous faire un vrai palace avec des glaces comme à Versailles. Et pis v’la l’autre, le Dédé, qui s’encadre dans la porte du clandé sapé comme un milord avec sa gueule d’ange, sa mèche blonde et son p’tit sourire de traviole. Elle y dit « Soyez le bienvenu» et y répond aussi sec « Merci de votre accueil »… y causait juste comme elle ! Les v’là qui causent, qui causent, et moi j’me dis que c’est l’début des embrouilles. Z’étaient tout l’temps fourrés ensemble, pis un jour l’est v’nu crécher chez elle. Dédé par ci, Dédé par là, y’en avait plus qu’pour lui, elle nous voyait même plus, elle s’occupait plus d’rien, que c’en était débecquetant. J’ai dit aux filles « j’vais y parler ! » et j’l’ai fait un matin qui restait qu’elle et moi. J’y ai dit « La Douce, fais gaffe, tu t’fais embrouiller par le Dédé. » M’a répondu « Tu ne peux pas comprendre, on a des affinités culturelles » J’y ai dit « Infinités culturelles mon cul, il en veut qu’au grisbi d’ton dab c’baltringue sans roubignoles ! » M’a répondu « Ne parle pas de lui sur ce ton. De toutes façons je voulais vous parler. Dédé et moi on a des projets, on va se marier » J’y ai dit « C’est pas vrai qu’on va s’le farcir comme taulier ? » M’a répondu « Non il va reprendre les affaires de mon père et je vais fermer la boîte ». J’y ai dit « Et nous les filles qu’est-ce-qu’on devient ? Et Paulo et Riri ? » M’a répondu « C’est votre problème, moi j’en ai assez de ce milieu interlope, je retourne d’où je viens. » Dix années que j’bossais pour elle et qu’on s’avait à la bonne et là d’un coup mon blème c’était plus l’sien et elle m’traitait d’interlope… j’ai vu rouge, j’ai sorti mon surin et j’l’ai plantée. L’était par terre avec tout son sang autour, j’y ai r’tiré ses lunettes noires pour voir une dernière fois ses mirettes, toute façon ell’ craignait plus la lumière. J’ai cherché l’Dédé partout mais j’l’ai pas trouvé, c’est les condés qui m’ont trouvée d’abord. M’ont lourdée dans l’panier à salade et moi j’pensais « Dédé j’y ferai son affaire dans dix ans si j’sors », c’qui m’consolait c’était qu’il aurait pas l’oseille du dab pasqu’il ne lui restait plus qu’à dire adieu à l’héritage.

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