Série noire en Judée par Abicyclette

-Dédé l’embrouille était un type pas catholique, voilà ce que dira la postérité… Pas catholique, ah, ah, c’te bonne blague… Eh bien vous savez quoi ? Je m’en tamponne le coquillard…. Basta Dédé l’embrouille, moi c’est Judas Iscariote point barre… Dédé l’embrouille ! ce blase à la con que ptit Jésus me sert depuis des années ! J’ai encore ça dans les esgourdes : « Toi Simon que je nomme Pierre et toi Judas Iscariote que je nomme Dédé l’embrouille » Une manie chez cet allumé depuis qu’il nous a recrutés, les douze de Galilée, en promettant monts et merveilles… Heureux les pauvres car ils seront ceci, heureux les simples d’esprit car ils seront cela… bla bla bla… tu parles ! L’aurait dû nous dire : Heureux soient les fêlés car ils laisseront passer la lumière !… Je veux bien un temps faire l’apôtre si y’a du bifton ou de la gloriole à ramasser mais j’aime pas qu’on se foute de ma gueule… regardez-moi ça : Pierre, Paul, Jean et consorts… tous ces gros lèche-cul qui se terrent maintenant, les cloportes, quand le coq a déjà chanté 3 fois. Oui môssieu le sauveur, j’assume : rien à cirer de passer pour le faisan, la baltringue des baltringues. Une amitié pour être bien trempée doit l’être dans le sang des autres. J’préfère m’en aller la tête basse que les pieds devant… et encaisser le grisbi chez tonton Pilate, même s’il faut pour ça que tu pendouilles à trois clous les roubignoles au vent. Mais avoue : en fait, t’es bien content… l’idéal quand on veut être admiré, c’est d’être mort… Tu vois la seule chose qui me tord le boyau c’est la petite catin que t’as ramassé dans je ne sais plus quel bouge interlope et qui chiale, là, à tes pieds, comme une madeleine… Pas finaude celle-là, mais gentille quand même… Une fille qui fait 95 de tour de poitrine et 32 de tour de tête ne peut pas vraiment être mauvaise… juste légèrement sotte… Bon, dernière cibiche grillée à ta mémoire, une petite prière au nom du daron, du lardon et du saint-esprit et j’vais me prendre du bon temps loin d’ici car dans la vie on partage toujours les emmerdes, jamais le pognon ! … l’essentiel en enfer c’est de survivre… Et il s’en fut sur les routes. A cet instant pressens-tu déjà l’Iscariote ton remord, ta fin prochaine ? Nib de gloire céleste, petits angelots, voûte étoilée et siècles des siècles : il ne lui restait plus qu’à dire adieu à l’héritage. (merci à tonton Audiard de m'avoir aimablement autorisé à ventiler dans ce texte quelques unes de ses observations, par petits bouts, façon puzzle)