Dédé l'embrouille etait un type pas catholique.
Toujours tiré a quatre épingles le lascar.Pelisse en alpaga,grimpant en peau de roubignoles de yack,il portait beau le gato.L'avait l'elegance congénitale le minet.
Il se pointait en tapinois ,ses chamoisines sous les arpions,ça te collait les flubes.Puis ,il te braquait ses chasses direct dans ton for intérieur.Il te sondait jusqu'au fond du bénard,le lynx.T'avais interet d'astiquer ta conscience comme une plaque de notaire,quand il dardait son rayon vert.Et le compte croquettes en positif,sinon il te taillait une boutonnière qui te tatouait jusqu'au trépas.
A l'epoque j'l'avais connu a Gennevilliers.Je m'etais fait arquepincer comme un schtroumpf par la brigade anti greffiers.Un traquenard tendu par Garfield le rouquin.Motif de l'arraisonnement:Miaulances urbaines.Je m'etais retrouvé dans le panier a salade,terminus la fourrière,enchristé dans la meme loge.
Le Dédé,y séchait deja depuis deux mois dans ce désoloir.Son daron l'avait largué parce qu'il avait des locataires.Un elevage sauvage dans la fourrure,un vrai claque a puces.A cela s'ajoutait un casier culinaire bien chargé,long comme une saucisse de Toulouse;t'as qu'a voir:
Détournement de ron ron,abus de confit ,veau et usage de veau.
Mais en vérité,ce qu'il l'avait amené au violon,c'est qu'il avait dézingué un perdreau au parc zoologique.
Meme les accointances de son daron dans la volaille,n'avaient pu lui épargner son sort.Il était bon pour la piquouse.
Tu crois que ça le turlupinait cet escroc-griffe?Peau de balle,il etait relax comme un pacha et il me serinait qu'on se ferait la belle a la premiere occase.Mais avant ça,il avait des projets l'aristogratte.Avant de s'esbigner,il voulait faire la vendange chez"Tripes en pot et gros lardons",la boucherie Charcuterie sise en face du ballon.
Une charcuterie qui affurait.Cette caverne de coulis d'abats etait devenue son obsession.Faut avouer que le grisbi y ruisselait comme a la vessie d'une génisse incontinente.
Moi je lui opposais qu'en hiver ,les génisses se les pèlent ,pour refroidir son enthousiasme.
D'autant qu'il me mettait tous les jours au supplice ,en me decrivant par le menu, les merveilles
de ce palais des boudins:sauciflards premier choix,jambons affinés dans la pente,echine de parme.Il pouvait te decrire, les grains des petites saucisses,la texture des crepes a la fourme roulées en cibiches,avec tant de precision que ça te rendait redingote.
C'est sur,cette boutique,c'etait pas un abattoir interlope ou on fait coulisser l'andouillette.
"je meurs de soif auprès de la fontaine"qu'il jactait le Dédé.C'est qu'il en avait dans le citron,meme s'il avait que le diplome des gouttieres.Il connaissait tous les discours de Francois Fillon sur le bout de la tongue.
Enfin le jour est arrivé.Une vrai passoire ce palace.On a mis les bouts sans muser,direction le temple de la tripe pour faire la razzia.Tout c'est passé comme sur des roulettes de pecheur.On a raflé le butin et on s'est trissé fissa,des etalons dans l'estomac.On avait de quoi galimafrer pour six mois,a s'en faire péter la cage a soufflets.
Manque de pot ce baltringue de Garfield nous attendait au déboulé,avec une meute de clébards.
On a du leur abandonner les victuailles,pour sauver nos miches,et se planquer dans un estaminet complaisant.Seule consolation:dans sa précipitation ,le garfield s'est fait aplatir par une calèche alors qu'il nous coursait.A l'heure qu'il est,il doit gésir dans un paté.Resquiescat in pace.Il ne lui restait plus qu'a dire adieu a l'heritage.
↧