Allez... un peu de légereté et de doux frisson dans ce monde de brutes et de révolte...
Ce n'est pas un chef d'oeuvre... mais ça se lit et délie tout seul, avec plaisir et légèreté, ça vous résonne le bas du dos et l'entre cuisse, comme ça, sans prétention, sans déshonneur.
De l'érotisme goûteux et bien ficelé.
"On" le relirai presque deux fois de suite, histoire de maintenir cette délicieuse tension... la chose qu'on regarde du coin de l'oeil, entre voyeur et acteur.
L'inconnue du train de 5h50... L'inconnu du train de 5h50... les frôlements qui deviennent persistances, pressions et consistances, secrets et rires.
"Une femme qui voyage seule dans un train est toujours un peu à prendre"
"La porte du wagon s'efface dans un bruit de soupir et il la voit"
" Elle rouvre les yeux, leur regards se rencontrent, il ne sourit pas, ne parle pas, mais quelque chose est à l'oeuvre"...
"elle aime caresser les hommes, elle aime les branler. Ce simple mot déclenche en elle des images qui la font chavirer"...
... hmmmm... bon, je vous laisse la suite... des mots directs mais sans vulgarité qui contiennent les corps mêlés dans leurs lettres, dans leurs sons et leurs images, l'art de l'érotisme et du sensuel, quoi... du désir qui gonfle, qui devine, qui irrigue presque malgré soi.
Là où il n'y a plus de prudence.
Lu il y a quelques années, je le redécouvre dans mon gros empilement de livres de poche... je viens de le relire . Juste
Le commencement amoureux, la vibration du train, le rendez vous, le pied cambré tendu sur le sexe d'un homme inconnu, la distance sur un quai... Ces lieux publics et banals où l'émoi devient impudeur et du coup si puissant. L'endroit où l'on peut nous surprendre, un simple geste qui soudain devient indécent parce qu'il est dans un lieu public. Un rythme de phrase courtes alterné de longueurs, de langueurs.
Un joli p'tit roman, un joli p'tit moment qui fait du bien par où ça passe...
"Le train de 5h50" de Gabrielle Ciam chez pocket 12414
Allez... Prenez soin de vous.
L
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