Loué sois-tu dieu minuscule et puéril du désir intrépide (et tremblant pourtant, de hâte).
Contre toute raison raisonnable, je t'adore, lutin lutinant, satyre inconséquent et puéril de la concupiscence insouciante, toi qui me plonges subito presto sous une couette inconnue, parce que ce pseudo, cette phrase, parce que trois fois rien, parce que pourquoi pas.
Je te salue, faune véniel, enfant naturel de Kaïros et de Dionysos**, toi qui ignores superbement les inquiétudes, les calculs, les matchings, les photos et les fiches anthropométriques, bête désir qui ne vois pas plus loin que le bout de mon nez, que le bout de sa queue, sage désir désirant qui glisses sous ma robe en guise de présentations une main chaude et savante, et à la grâce de dieu
Et je te rends grâce, divinité mineure et nonobstant précieuse du désir téméraire, toi dont les victoires sans péril et les triomphes sans gloire nous préservent du deuil éclatant du bonheur.
Idole du désir triomphant sans tambour ni trompette dans le crépitement de la bûche épuisée, protecteur attentif et léger des corps heureux, des soupirs d'aise, des sourires aux anges, je t'encense et te chante (mezza voce, c'est si beau un amant endormi). Je te chante et t'encense, désir phnix qui renais de tes cendres dans la pénombre les murmures les yeux mi clos et le parfum des corps entraînés
Béni sois-tu, et avec toi les sites de rencontre et les rencontres in situ, et béni soit l'amant sa force sa douceur, la lente nuit d'hiver, le vin chaud, et moi, aussi, de m'y abandonner gaiement.
*"Toute âme qui marche sous le ciel et rencontre sur son chemin le désir qui la désire et humblement l'attend, y répondra"
** car bien sûr les divinités païennes il en faut un peu plus que l'homoparentalité pour les empêcher
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