Lauteur de Mars écrit des choses graves de façon légère, des choses désespérantes avec un détachement apparent. On dira, selon la formule consacrée, que cet humour est la politesse du désespoir. Mais il écrit aussi dans lurgence. On ne sen rend pas compte aussitôt si lon na pas lu la préface de son éditeur. Il semble affecter le détachement à mesure que la vie se détache de lui. Il na jamais vu son livre imprimé, lui qui avait été toute sa vie déprimé.
« Tous ceux qui nécrivent pas de Mémoires ne sont pas forcément heureux. p 96
« De plus on ne peut pas nier que la sexualité vous met à découvert, dans tous les sens du terme. p 105
« Cest une des maladies les plus populaires de notre temps ; on lappelle dépression. p 121
« La seule chose qui métait impossible, cétait justement davoir mon âge. p 126
« Cest ainsi que jeus pour la première fois le sentiment que peut-être lart ne devait être considéré que comme le symptôme dune vitalité déficiente et que commençais à soupçonner (alors que je connaissais à peine le nom de Sigmund Freud) que le poésie cétait peut-être tout simplement quon se mettait automatiquement à écrire des vers pourvu que lon fût suffisamment frustré. p 132
« Lair artiste que je prenais nappartenait quà mon masque. p 134
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