Années 70 : durant mes années étudiantes dans une école du secteur social, jai souvenir de promotions assez chahuteuses et joyeuses aussi
Dans ma promo nous avions tous entre 19 et 30 ans. Certains dentre nous déjà chargés de famille navaient pour vivre quune misérable bourse dite « dEtat » qui devait représenter un sixième du smig dalors.
Cétait tellement injuste ! de futurs travailleurs sociaux payés à hauteur dun sixième de smig pour faire vivre un couple souvent avec enfant et même avec plusieurs enfants parfois
Alors, bien naturellement nous nous agitions : grèves sauvages avec vente de gâteaux et dartisanat faits maison, vide-greniers installés dans lécole ou sur les marchés, toujours sous nos bannières revendicatives
et puis on redistribuait les moyens aux plus démunis.
68 nétaient pas loin derrière nous. Des mouvements de protestation agitaient tant de secteurs.
Avec nos banderoles et nos idéaux nous nous joignions à toutes les manifs possibles.
Admiratifs des Lip et du mouvement contre le camp militaire au Larzac, on observait, on discutait, on distribuait des tracts, on argumentait en AG, on rigolait.
Oui ! on trouvait bien anormal daccomplir une moitié de notre formation -soit un an et demi- sous forme de stages en responsabilité professionnelle non rémunérés.
Du travail à lil en somme !
Tout le monde devait connaître cette injustice et nous soutenir !
alors ... ben, on descendait dans la rue !
on ne demandait pas plus quun juste salaire étudiant pour ces temps travaillés sur le terrain.
C'est dans une parfaite bonne humeur doublée de bonne conscience qu'on criait sur le pavé :
« pré-salaire-pour-tous ! »
mais si lon prêtait bien loreille, en sapprochant du petit groupe avec lequel je défilais (mes potes et moi, donc) on entendait dans un harmonieux a cappella polyphonique:
« fesses-à-lair-pour-tous ! »
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68 oblige
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