A la bastille, ça frétille. Ce dimanche 22 mars 2012, mes amis gauchisants se sont tous réunis sur la célèbre place. Des retrouvailles émouvantes pour beaucoup. Evidemment, ils ont eu un malin plaisir à me raconter cette journée extraordinaire avec moult détails. Déjà dans le métro , ils se reconnaissaient avec leur petit drapeau rouge. Des militants venus de Toulouse, de la Bretagne, de toute la France. La place de la Bastille est complètement envahie. La foule déborde dans les rues adjacentes. Pour les habitués des manifestations, il y a du monde. Beaucoup de monde. C'est un signe...
La bonne nouvelle pour VOUS, c'est qu'il y avait plus de 120 000 personnes. Au moins 150 000. Certains parlent de 200 000.
Pas un CRS sur la place, ils sont au loin dans les rues adjacentes. Les spécialistes me le confirment : dans les petites manifs, la police est partout, dans les grandes, on ne la voit pas. Là aussi, c'est un signe. Par contre, les RG sont nombreux. Les plus taquins leur lancent : "tu leur dis qu'on est trois !"
Tous sont séduits par les paroles et le charisme de Jean-Luc Mélenchon. Un ami le compare à un tribun comme Jaurès. Je souris. Apparemment, Mélenchon sait mettre les mots sur ce que ressent profondément, au plus loin de leur for intérieur, tout le peuple de gauche.
Personnellement, je ne suis pas dupe. Je ne fais pas confiance à Mélenchon. Mais je suis moi aussi touchée par la sincérité, et les valeurs profondes de mes amis. Je suis de plus en plus convaincue de notre humanisme commun, nous partageons une même vision du monde, malgré nos chemins très différents voire complètement opposés. Au fond, ce n'est pas si grave. Nous nous foutrons sur la gueule pour défendre nos idées, mais nous nous réunirons ensemble pour défendre l'orphelin.
La bonne nouvelle pour MOI : tous voteront Mélenchon au premier tour, MAIS plus de la moitié votera blanc au second. Pour eux, il est hors de question de voter pour Hollande. Merci les amis.
Par contre, tous sont prêts pour l'après élection présidentielle.
Cette manifestation leur rappelle un printemps arabe pas si lointain. Et les grandes manifestations sont toujours le début de mouvements sociaux de grandes envergures.
Argh ! La rue !
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