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La mort au crépuscule par Oulaop

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"La mort au crépuscule" de William Gay Lui et moi nous avions commencés à nous parler par la faute de Cormac Mac Carthy. J'avais adorée « Suttree », lui c'était « Le grand passage » qui l'avait chamboulé. Il m'écrivait sur Steinbeck alors que je n'avais lu que « Des souris et des hommes ». Je le sentais un peu déçu de ma méconnaissance de ce géant. S'il avait su que j'avais à peine tourné dix pages d' « Absalon » de Faulkner que je n'avais pas aimé il ne m'aurait probablement jamais plus écrit. C'est cependant sur ses conseils que j'ai acheté mon premier livre de William Gay. J'avoue n'avoir jamais rien lu qui m'emportait comme ce bouquin. Bien entendu je le lui ai dis. « Si vous voulez on pourrait se rencontrer pour en parler ? ». Lui au Nord de Lyon et moi dans l'Isère nous avons décidé de nous rencontrer à Vienne. « A côté de la gare SNCF il y a une Auberge de Maître Kanter, sur le trottoir en face il y a un bistrot qui fait le coin, je vous y attendrai à partir de 18 h ». Et comment allons nous nous reconnaître ? Si on se reconnais pas ce sera peut être un signe que nous n'avons rien à nous dire, non ? A 18 h pile je me garais à tout juste 200 mètres de la gare. J'avais donc à peine deux minutes pour penser que je ne savais rien ou presque de cet homme, ni son nom, ni son apparence physique, ni son âge, ni son boulot. Même pas le son de sa voix. Je savais le plus important, il aimait Mac Carthy et il m'avait fait connaître Gay. J'arrive au coin de la rue, le bistrot, j'y entre. Le rade, des tables, des chaises et des gens assis dessus qui essaient de parler un ton plus haut que la télé. Drôle d'endroit pour une rencontre. Coup de chance il y a une table occupé par un homme seul. Manque de chance il me tourne le dos. Je remarque des épaules carrées, un crane rasé et une veste marron. Je contourne et n'y une ni deux sans le regarder je m'asseois. « Salut, je m'appelle Oulaop ! » Lui il éclate de rire. Un putain de rire que je n'ai pas entendu depuis longtemps. - Salut Oulaop, vous au moins vous savez vous présenter » On se regarde, sa tronche à la Blaise Cendrars lui ressemble. Sans me demander quoi que ce soit : - Savez vous que le véritable métier de William Gray est menuisier et qu'il a fait la guerre du Vietnam dans les Marines ? - Non, je sais seulement que « La mort au crépuscule » est son premier roman traduit en français, et que Granville Sutter me fout encore les jetons rien que d'y penser. Nous sommes restés trois heures dans ce bar de quartier à picoler du Macon et à parler écritures et écrivains sans jamais parler de lui ou de moi. Je commençais à en avoir un peu marre et une faim de louve quand à 21 h il m'a invité à aller « casser la croute », Quel casse croute ! Pour moi, Croque feuilles à la pâte d’olives douces, salade de Quinoa et Dos de morue fraîche cuit à la peau, légumes confits à l’huile de Maussane. C'est à table qu'il a cessé de parler de livres pour parler un peu de lui. Une autre histoire...

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